Lors de son discours d’ouverture, le Président Calderon, l’hôte de cette importante rencontre qui se poursuivra sur deux jours à Cancun, donna les grandes lignes des sujets qui seront abordés. Il y aura la signature d’accords dans des secteurs comme celui de la création d’un organisme régional de l’Amérique Latine et des Caraïbes, sans les États-Unis ni le Canada. Des accords seront également signés en relation à la reconstruction d’Haïti, membre des pays des Caraïbes, et une déclaration conjointe rejettera les activités pétrolières britanniques sur les Îles Malouines et appuiera les revendications de l’Argentine qui les considère comme parties de son territoire nationale.
Les ministres des relations extérieures, qui ont travaillé à ce projet d’Union, d’intégration et de défense, se disent optimistes quant à son acceptation par les Présidents et prévoient, si tout va bien, sa mise en opération pour 2011. Cette Union, dont l’appellation n’est pas encore arrêtée, constituera la plus large et la plus importante plateforme réunissant les chefs d’État de tous les pays de l’Amérique Latine et des Caraïbes.
Il faudra toutefois en attendre les conclusions pour mesurer, entre autres, l’influence que continuent d’y exercer les États-Unis à travers certains pays qui leur sont inconditionnellement liés. Les analystes scruteront à la loupe les fractions auxquelles donneront lieu ces débats. Ce serait naïf de croire que le « grand-frère du Nord » demeurera inactif au moment même où les principaux acteurs de son « arrière cour » trament leur seconde indépendance, celle leur permettant de reprendre le contrôle des principales ficelles du pouvoir. Si leur première indépendance leur a permis de devenir des États souverains, les peuples n’en sont pas moins demeurés les otages de plus puissants qu’eux. La faiblesse de certaines institutions tout comme celle de nombreux acteurs politiques, peu scrupuleux et très ambitieux, ont rendu possible la prise de contrôle de ces États par des puissances étrangères pour qui la corruption est une vertu et le contrôle des principales ficelles politiques, économiques et judiciaires une mission de solidarité et d’entraide.
Donc, une histoire à suivre. Vous pouvez compter sur nos médias pour en être informés dans ses avenants et aboutissants. Plus de 32 pays des Amériques et des Caraïbes, représentant plus de 586 millions de personnes, qui se donnent une nouvelle plateforme régionale, sans la présence des États-Unis et du Canada, a de quoi susciter l’intérêt de ceux et celles qui s’intéressent aux questions internationales. Demain, ce sera le moment des premières conclusions. Quant au bilan, il faudra attendre que la poussière tombe.
Oscar Fortin
Québec, le 22 février 2010
http://humanisme.blogspot.com
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
2 commentaires
Archives de Vigile Répondre
23 février 2010Je profite de cette espace pour vous dire que le Sommet s'est soldé par un oui pour l'Union des pays de l'Amérique Latine et des Caraïbes, sans les États-Unis et sans le Canada. D'ici la tenue de la prochaine rencontre de ces mêmes pays sous le chapeau du Sommet de Rio au Venezuela, en 2011, une équipe de travail va rédiger un projet de constitution et les règlements devant régir ce nouvel organisme exclusif aux pays membres. Ce sera lors de l'acceptation de ce document que l'Union des pays de l'Amérique Latine et des Caraïbes se substituera au Somment de Rio.C'est un premier pas fort important mëme si les écueils à venir ne manqueront pas. Les États-Unis sauront utiliser toutes leurs relations et leurs agences pour faire en sorte que ce projet n'aboutisse pas. Conscients de ces résistances, Chavez et les autres qui en sont de fervents promoteurs se disent confiants sur son aboutissement.
Serge Charbonneau Répondre
23 février 2010En effet, des décisions importantes continuent à se prendre au Sud du Rio Grande.
Parler de ce qui s'y passe, c'est comme parler de la planète Mars. Aucun de nos brillants médias ne rapporte la profondeur des enjeux et les discussions. Encore moins le survol Historique ayant abouti à ces associations.
On nous rapporte, bien évidemment, que les coups de gueule de la «bête noire».
Un gros merci à Monsieur Oscar Fortin de nous informer de ce qui se passe et surtout de ce qui a fait que cela se passe. Le pourquoi des choses, le chemin que suivent les peuples, les aspirations et les luttes. Mettre en lumière les embuches et les forces en présence. Bien des choses à scruter de plus près.
Nos valeureux professionnels de l'information se contentent, eux, de nous livrer le monde comme une caricature grossière. On oublie l'Histoire et les enjeux géopolitiques, on fait du journalisme de "mots" et on jouit des "coups de gueule" en prenant bien soin de ne pas faire comprendre ce qui amène ces coups de gueule.
Merci pour cet article essentiel pour être mis au courant de ce qui se passe au Sud du Rio Grande .
( Quand donc va-t-on voir sur nos écrans le dernier film de Oliver Stone "Al sur de la frontera / Au Sud de la frontière / South of the Border ):
http://www.youtube.com/watch?v=Hwhau48LUAAm
????
Je crois que ce n'est pas demain la veille. Nous vivons dans un pays où les médias sont "libres" et où les salles de cinéma présentent ce qu'ils peuvent. )
Serge Charbonneau
Québec