L’Union européenne, « prison des peuples »

Tribune

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L’UE « n’hésite plus à bafouer les choix démocratiques au nom d’un prétendu État de droit qui n’est qu’une machine de guerre contre les peuples insoumis »


Il n’aura fallu que deux jours pour que l’Union européenne dévoile son vrai visage : une eurocrature qui méprise les choix démocratiques des peuples. Le 3 avril, Viktor Orbán remportait triomphalement les élections législatives en Hongrie. Le 5 avril, Ursula von der Leyen annonçait au Parlement européen qu’elle engageait une procédure contre l’État magyar sur le fondement d’un règlement dit de « conditionnalité pour la protection du budget de l’Union ». On appréciera le jargon typiquement bruxellois d’un texte concocté spécialement pour punir la Hongrie et la Pologne qui ont l’audace de ne pas communier à l’idéologie libérale-libertaire qui régit désormais l'Union. Une Union qui ne se dit même plus européenne dans les textes qu’elle produit.


Tous les systèmes d’asservissement des peuples « annoncent la couleur » avec une cynique franchise. Lors d’une conférence donnée à Strasbourg, le 7 décembre 1999, Jacques Delors avait défini le système européen qu’il bâtissait avec ardeur : « l’Europe est une construction à allure technocratique et progressant sous l’égide d’une sorte de despotisme doux et éclairé. » Aujourd’hui, ce système n’est plus ni doux ni éclairé. Il n’est que despotique.


Tommaso Padoa-Schioppa, considéré comme le père de l’euro, membre du comité directeur du groupe Bilderberg, ami proche de Jacques Delors, avait, quant à lui, déclaré à la revue Commentaire que l’Europe « ne procède pas d’un mouvement démocratique ». On l’avait en effet remarqué ! Dans la même veine, Jean-Claude Juncker, prédécesseur d’Ursula, en avait tiré la conclusion, pour lui évidente : « Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens. » Et comme les traités ne permettaient pas aisément de punir les « mauvais États membres », en raison du vote à l’unanimité requis pour priver un État de son droit de vote et de ses financements, la Commission a inventé un règlement qui permet néanmoins de les poursuivre sur le fondement de décisions prises à la majorité qualifiée, afin de les priver de fonds européens.


Ainsi donc, le fameux État de droit, défini de façon suffisamment large pour être interprété à la guise des frénétiques de la soumission à l’ordre politiquement correct, est devenu un outil de lutte idéologique et politique contre les peuples afin d’annihiler les choix démocratiques qui déplaisent à la caste déracinée qui gouverne le système unioniste.


Ainsi, le fait, pour la Pologne, de faire passer l’âge de la retraite des magistrats de 67 à 65 ans a été considéré comme « une violation du droit de l’Union » ! De même, la création d’une chambre disciplinaire au sein dudit Conseil a permis de faire condamner la Pologne à payer une amende d’un million d’euros par jour, alors même que le gouvernement avait proposé de supprimer cette chambre. On rappellera qu’en France, le Conseil supérieur de la magistrature dispose aussi d’un pouvoir disciplinaire sur les magistrats et que, bien évidemment, nulle poursuite n’a été engagée contre la République française.


Souvenons-nous que, naguère, la Commission avait prétendu interdire à la Slovaquie de frapper une pièce d’euro commémorative à l’effigie de saint Cyrille et saint Méthode au motif que ceux-ci avaient le chef surmonté d’une auréole et qu'ils portaient des étoles ornées d’une croix !


Par un étrange hasard, ce type de poursuites n'est exercé que contre des gouvernements élus démocratiquement qui entendent préserver leurs droits souverains face à une Union de plus en plus intrusive et refusent de se soumettre aux idéologies de la en vogue à l’ouest du continent.


Ainsi, cette Union est-elle de plus en plus la prison des peuples et n’hésite plus à bafouer les choix démocratiques au nom d’un prétendu État de droit qui n’est qu’une machine de guerre contre les peuples insoumis. Le Royaume-Uni a déjà quitté cette nef des fous. À quand d’autres vieilles et grandes nations ? Serons-nous assez sages pour nous souvenir des mots d’une étrange actualité du chancelier Metternich : « L’union européenne n’est viable que si les États ont la volonté de préserver leur souveraineté et refusent de se laisser dominer par un système hégémonique » (Metternich, de Berthier de Sauvigny, éd. Fayard) ? Faute de quoi, le moment est proche où les peuples entonneront de concert le chant de la Légion étrangère : « Adieu vieille Europe,/Que le diable t’emporte ! »