LIMINAIRE
Le discours de la gouverneure générale du Canada, madame Michaëlle Jean, sur l'unité canadienne n'est pas une erreur de jugement, ni même une faute politique. Cette dernière a agi selon sa conscience politique et en accord avec les intentions des milliers de fois exprimées par l'État canadian de manières très diverses depuis des générations. Ce pays est allé jusqu'à envoyer l'armée canadienne au Québec pour sauver l'unité nationale canadian et cela même par un premier ministre Québécois fédéraliste, antinationaliste et surtout borné dans sa vision du Canada.
Des esprits timorés peuvent ratiociner, mais ils ne parviendront jamais à modifier ni les fondements ni les objectifs du conquérant de 1763. D'une part, la colonisation française est bel et bien terminée depuis 1763 (voir le Doc. no 1) ; d'autre part, le Canada-Anglais est né avec le Traité de Paris le 10 février 1763 et ensuite par l'adoption de la Proclamation royale du 7 octobre 1763. À ce moment-là, le nom même de Canada et bien entendu celui de Nouvelle-France disparaissent pour faire place à celui de Province of Quebec. Ainsi débute le deuxième Canada qui est à l'origine d'un nouveau pays qui conservera le nom de Canada ; il deviendra indépendant en 1931 par l'adoption, au parlement britannique, du Statut de Westminster. Ce nouveau pays, ce deuxième Canada, par delà le bilinguisme, est essentiellement un pays anglais même si sa gouverneure générale actuelle est d'origine haïtienne, qu'elle a vécu au Québec et qu'elle parle couramment cinq langues. Sa profession de foi canadian ne peut la conduire ailleurs que dans la défense du fédéralisme dans l'esprit du pancanadianisme(*). L'unité canadienne de 1867, c'est aussi l'unité canadienne de 2006 avec en plus l'expérience canadian et les dites valeurs canadiennes qui prennent les couleurs désirées selon les circonstances. Le drapeau canadien en est le symbole. Ce qui nous a valu récemment plusieurs déclarations maniaques de canadians de différents statuts, y compris celui de la gouverneure générale du Canada. Faut-il être surpris et s'exciter au point d'oublier le combat de la lutte nationale au 3e degré ?
Il n'y a donc pas lieu de vouer madame Jean aux gémonies. Elle ne fait que remplir la mission pour laquelle le gouvernement canadien la paie. Et l'un de ses rôles consiste à promouvoir l'unité canadienne, comme le fait Élisabeth II, dont elle n'est que la représentante, quand elle visite son royaume canadien.
L'offensive anglo-canadian du moment n'est pas une stratégie aveugle. Elle frappe le Québec parce qu'il le faut. La bonne entente au Canada ne fonctionnera jamais autrement que par la défense inlassable de l'unité dite nationale. Et cette bonne entente, c'est toujours le Québec qui en fait les frais ! Dans ses relations avec les États-Unis, le Canada a beaucoup appris sur la manière de faire pour sauvegarder le plus possible son indépendance politique et maintenir l'unité nationale du Canada sur la scène internationale. Hélas ! c'est tout ce que le Québec est incapable de faire s'il ne devient pas lui-même indépendant...
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(*) Voir Bruno Deshaies, « Ô CANADA ! De 1760 à 1842, puis 1867, 1967, 1982 et maintenant 2004 : toujours la même histoire. » Dans VIGILE.NET, Chronique du jeudi 29 avril 2004.
* * *
THÉORIE SUR L'UNIFICATION DES NATIONS : LE CAS CANADIAN
L'unité nationale canadienne prend ses racines dans l'Union de 1840. Cet événement central de l'histoire du deuxième Canada résulte du changement d'empire en 1763. La société canadienne française de la Nouvelle-France qui constitue le premier Canada se trouve complètement transformée par son annexion à la 15e Colonie britannique qui devient The Province of Quebec. Cette société française devra apprendre à cohabiter avec les nouveaux occupants britanniques. Comme groupe majoritaire, les Canadiens (français) apprennent à leurs dépens que leur colonie sera soumise à la tutelle d'un gouverneur britannique ayant des pouvoirs et des instructions qui lui sont dictées de Londres et non plus de Paris.
Cette transformation de situation fait passer le Canada de la Nouvelle-France dans le système colonial britannique. Le Canada-Anglais qui en résultera sera un nouveau Canada. Il s'agira maintenant, après la conquête, d'un long processus d'ANNEXION d'une société par une autre. Donc, le plus important dans la défaite de 1760, c'est le remplacement, la subordination et enfin, avec le temps, l'élimination. Soit que le nombre n'y est plus ou que les capacités d'agir collectivement n'existent plus. Il peut rester encore des soldats, mais il ne reste plus d'armée ! Dans l'histoire des rapports entre les sociétés, l'inégalité, la concurrence ainsi que la prépondérance de la plus grande force entre celles-ci ne peuvent être supprimées tout simplement avec un peu d'intelligence ou de volonté ou par des dérapages dans le rêve et l'imaginaire ou du désir seulement de voler de ses propres ailes. Le plus important demeure toujours d'agir par soi collectivement selon ses propres fins sans exclure la collaboration tout en conservant son autonomie suffisante.
Nous faire croire aujourd'hui que le premier gouverneur général du Canada fut Samuel de Champlain, il y a de cela 400 ans, constitue une supercherie éhontée, un anachronique incroyable, un mensonge historique et même un scandale politique d'une très grande envergure. On voudrait faire de Champlain un héros fédéraliste qu'on n'agirait pas autrement !
La conquête de la Nouvelle-France et l'annexion du Canada-Français dans l'Empire britannique, puis dans le Dominion of Canada en 1867 n'ont pas réussi malgré tout à fondre deux cultures ou deux civilisations en une seule jusqu'à ce jour (cf. le Doc. no 2). Cependant, le deuxième Canada issu de la Conquête a pour sa part bel et bien instauré sa domination sur une autre nation, la nôtre. Le résultat de cette histoire tragique a rendu possible la subordination sur place, la superposition qui entraîne la limitation, l'exploitation, la défaite fondamentale puis à la limite, l'élimination ou l'assimilation. La résilience de tout un peuple ne peut suffire à le faire vivre collectivement non plus qu'elle ne peut lui permettre de mettre fin à son oppression pour qu'il agisse enfin par lui-même collectivement à l'interne et à l'externe. La seule et unique solution réside dans l'indépendance du Québec comme fin première et immédiate.
Bruno Deshaies
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LECTURES
Document no 1
LE DEUXIÈME CANADA
LES CANADIENS EN 1762 (1)
(Rapport du général James Murray)
Les Canadiens [« au temps des Français »] peuvent être classés en quatre catégories :
1. La haute classe appelée la noblesse.
2. Le clergé.
3. Les marchands ou la classe commerciale.
4. Les paysans appelés ici habitants.
Les marchands de la colonie AU TEMPS DES FRANÇAIS faisaient le commerce ou en gros ou en détail. Le commerce en gros était presque exclusivement dans les mains des Français, tandis que le commerce en détail était généralement abandonné aux Canadiens. Tous ces marchands sont surchargés de lettres de change et plusieurs d'entre eux sont déjà allés en solliciter le paiement. Peu de ceux qui possèdent des fonds de quelque importance en France resteront dans la colonie.
(1) Michel ALLARD, et al., Les Deux-Canadas 1760-1810. Volume 3 de la collection dirigée par Michel Allard « L'histoire canadienne à travers le document », Montréal, Guérin, Éditeur, 1978. 162 p. Cartes + graphiques + illustrations. Une excellente histoire à travers le document au cours des deux premières générations après la Conquête. L'ouvrage comprend 94 documents divisés en cinq parties : I. Des structures politiques ; II. Une administration coloniale ; III Un territoire à occuper ; IV. Des questions économiques ; V. Deux sociétés. L'extrait ci-dessus se trouve à la page 118 du volume 3.
Document no 2
LE PREMIER CANADA
“LA NOUVELLE-FRANCE”
« SURGE, NOVA FRANCIA »(2)
(1956)
L'heure présente est une heure de démolition, l'heure présente appelle une heure de reconstruction. Au moment où l'on s'inquiète en notre province pour savoir en quelle direction nous allons faire porter nos efforts qu'il nous soit permis de marquer notre position et nos aspirations. [...]
Si nous voulons des actes, ne commençons pas à reculer devant les mots ! Nous sommes Français et nous devons le rester indélébilement. C'est ainsi que nous //539// travaillerons le plus efficacement au progrès de notre pays. Mais il y a un centre en dehors duquel la gravitation ne peut plus être possible. [...]
Pour faire œuvre de survie, pour perpétuer la vie française au Canada, il fallait avoir la foi en quelque chose, en une réalité une, intégrante et dominante, en une entité qui était un tout, l'ensemble, la concrétisation de tous les biens de la communauté française, de toutes les aspirations d'une civilisation, et non pas dans le partage, le morcellement des réalités composantes, si riches soient-elles; en la survie, sans civilisation française, sans la culture française, sans la langue française, sans la présence d'un État français fort et autonome. [...]
//540// Il y a donc sous ce nom de Nouvelle-France une réalité qui est un tout, qui intègre toutes les valeurs de ce que nous sommes, qui fait corps avec notre nature, qui fait corps avec nos dispositions natives. Cette réalité, c'est la Nouvelle-France. Jusqu'en 1760, nous étions une Nouvelle-France en marche. La défaite a tout arrêté et dissipé à l'infini les potentialités de notre être national.
Le mot Nouvelle-France nous marque, nous caractérise, il donne une intelligence plus claire de ce que nous sommes, nous inculque une volonté plus forte de demeurer français. Il assure une garantie supérieure à nos caractères nationaux. Il n'est pas un simple expédient pour secouer l'apathie, une panacée. Il est une sauvegarde, une libération, il conditionne l'épanouissement. Il avive une virtualité organique et intellectuelle.
Actuellement, nous nous mouvons par mode d'instinct, sous forme de mode obscure, inopérante, en une sorte de désert, en une immense plaine où tout nous écrase, où tout profite de la moindre défaillance de notre volonté, sans vision de fin. [...]
Nous sommes présentement neutralisés, plus inconscients que conscients, plus absents que présents. Les //541// inclinations qui font partie de notre être, de notre organisme national, ne réussissent pas à percer jusqu'à la conscience claire. [...]
Le nom, c'est le fruit de nos concepts qui sont la mesure de notre connaissance. Ce qu'on peut dire avec vérité, c'est ce qu'on pense avec justesse. [...] La Nouvelle-France, c'est dans la réalité la désignation de notre mode propre d'existence et de perfection françaises conservées et acquises sur cette terre américaine. Ce nom désignait les propriétés natives résultant des principes de notre être français. La notion signifiée par ce mot Nouvelle-France était notre définition, une définition de nous-mêmes. « Un mot est proprement le nom de quelque chose quand un significat est une définition ».
La notion signifiée par le mot Nouvelle-France est le moule qui nous définit. Cette définition était complète, parfaite. Elle évoquait à la fois notre nature, nos //542// aptitudes, nos opérations et notre fin. Le mot Nouvelle-France nous révélait une présence essentielle, existentielle et opérationnelle de la communauté française et catholique. Il était un mur de défense. Sa disparition fut une brèche irréparable par laquelle pénètrent les éléments de corruptions qui contamineront le patrimoine canadien-français, et briseront les liens de l'intérêt commun, de la conscience commune.
[...] Ce mot dénotait même un mode d'excellence sur la France, comme un idéal de perfection à réaliser dans l'avenir. Mais ce n'était nullement une désignation métaphorique, symbolique. Ce mot était donc pour nous une définition, un idéal, un style de vie. Il définissait la Patrie, cette patrie subsistante qui s'attache à l'individu, comme une puissance animatrice et infiniment attractive... celle des Lis et de la Croix.
On trouvait donc dans le mot Nouvelle-France, la force morale et spirituelle, qui répondait le mieux à notre nature, qui symbolisait le mieux l'accord de l'homme avec sa destinée. Il était la synthèse, la représentation parfaite de nous-mêmes. Il nous tenait proche de la fin qui détermine et oriente toute action.
[...] //543// La Nouvelle-France, image prestigieuse du passé disparu, la communauté canadienne-française devenait une sorte d'entreprise anonyme, sans foi et sans âme. ...
Ainsi nos notes individuantes ; notre caractère, notre efficacité, notre finalité, estompées, brouillées, obscurcies, se sont développées d'une nuit, des ténèbres du désintéressement, de l'ignorance de nous-mêmes. C'est encore l'épaisseur de cette nuit qui nous déchire et nous enfonce graduellement. Nous avons perdu le témoignage de la qualification de nous-mêmes, notre source d'inspiration, d'opération en nous tenant en dehors de l'ordre national premier, qui est d'être contenu sous notre nom propre.... Ce nom faisait confiance à l'homme, à sa destinée, en même temps qu'il lui servait d'interprète pour son œuvre.... Il était devenu cher à tous, il appartenait à tous, il était pour chacun un stimulant, une ascension. Il était l'expression de ce qu'il y a de plus profond et de plus permanent //544// dans l'âme française du Nouveau Monde. En lui, elle pouvait reconnaître une image d'elle-même.
[...]
Pour remplacer cette force de cohésion, d'efficience que constituait cette Nouvelle-France, il aurait fallu la suppléance d'une autre force, aussi galvanisante. Il n'en eut aucune. Il ne pouvait en avoir aucune autre. [...]
//545// Privés de ce nom et à cause de cela, de climat, d'environnement où les qualités innées peuvent se développer, nous avons manqué de SENS, une signification pour subsister tels, pour grandir et s'épanouir.
Notre première patrie devenue méconnaissable, inconsciente, nous lui avons, de plein gré, fait subsister l'autre, la fédérale, - alors qu'il aurait fallu les faire co-exister [...]. Nous avons perdu l'ensemble complexe des influences qui pouvaient jouer et agir utilement sur notre être physique, intellectuel, moral et national....
//546// Nous consentons à être des déracinés dans un Québec dont le nom n'a aucune puissance d'évocation, ni d'efficacité. [...] C'est à l'enseigne de ce mot indien - de ce Québec, dixième province - qu'est logée une des deux langues, l'une des deux cultures [...]
[...] Notre peuple a plus que jamais besoin d'unité, d'union vitale pour l'action. Il a besoin que les esprits, les cœurs et les intelligences soient rapidement élevés à la hauteur des tâches urgentes que réclament notre être menacé, notre culture menacée partout, notre langue qui se dessèche, nos coutumes qui s'anémient.... Or, il n'y a et il ne peut y avoir de pays qui n'ait de nom. Le nom de Nouvelle-France nous sortirait de notre isolationnisme desséchant //547// où cette dénomination anonyme, acéphale, de Québec l'a confiné depuis deux siècles.
[...]
On veut un Québec fort, économiquement et intellectuellement. Mais comment y arriver sans... au moins un nom pour galvaniser les volontés.
[...]
(2) A. L. ptre de Sherbrooke, « Surge, Nova Francia », L'Action nationale, février 1956, vol.45, no 6, p. 538-547. N. B. Les changements de pages sont indiqués entre des doubles traits obliques.
INDÉPENDANCE DU QUÉBEC 259
L'unité canadienne et la Gouverneure générale du Canada
L'unité canadienne peut-elle cohabiter avec l'unité québécoise dans le même pays ?
Chronique de Bruno Deshaies
Bruno Deshaies209 articles
BRUNO DESHAIES est né à Montréal. Il est marié et père de trois enfants. Il a demeuré à Québec de nombreuses années, puis il est revenu à Montréal en 2002. Il continue à publier sa chronique sur le site Internet Vigile.net. Il est un spécialiste de la pen...
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BRUNO DESHAIES est né à Montréal. Il est marié et père de trois enfants. Il a demeuré à Québec de nombreuses années, puis il est revenu à Montréal en 2002. Il continue à publier sa chronique sur le site Internet Vigile.net. Il est un spécialiste de la pensée de Maurice Séguin. Vous trouverez son cours sur Les Normes (1961-1962) à l’adresse Internet qui suit : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-1-20 (N. B. Exceptionnellement, la numéro 5 est à l’adresse suivante : http://www.vigile.net/Les-Normes-en-histoire, la16 à l’adresse qui suit : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-15-20,18580 ) et les quatre chroniques supplémentaires : 21 : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-Chronique 22 : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-Chronique,19364 23 : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-Chronique,19509 24 et fin http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-Chronique,19636 ainsi que son Histoire des deux Canadas (1961-62) : Le PREMIER CANADA http://www.vigile.net/Le-premier-Canada-1-5 et le DEUXIÈME CANADA : http://www.vigile.net/Le-deuxieme-Canada-1-29 et un supplément http://www.vigile.net/Le-Canada-actuel-30
REM. : Pour toutes les chroniques numérotées mentionnées supra ainsi : 1-20, 1-5 et 1-29, il suffit de modifier le chiffre 1 par un autre chiffre, par ex. 2, 3, 4, pour qu’elles deviennent 2-20 ou 3-5 ou 4-29, etc. selon le nombre de chroniques jusqu’à la limite de chaque série. Il est obligatoire d’effectuer le changement directement sur l’adresse qui se trouve dans la fenêtre où l’hyperlien apparaît dans l’Internet. Par exemple : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-1-20 Vous devez vous rendre d’abord à la première adresse dans l’Internet (1-20). Ensuite, dans la fenêtre d’adresse Internet, vous modifier directement le chiffre pour accéder à une autre chronique, ainsi http://www.vigile.net/Le-deuxieme-Canada-10-29 La chronique devient (10-29).
Vous pouvez aussi consulter une série de chroniques consacrée à l’enseignement de l’histoire au Québec. Il suffit de se rendre à l’INDEX 1999 à 2004 : http://www.archives.vigile.net/ds-deshaies/index2.html Voir dans liste les chroniques numérotées 90, 128, 130, 155, 158, 160, 176 à 188, 191, 192 et « Le passé devient notre présent » sur la page d’appel de l’INDEX des chroniques de Bruno Deshaies (col. de gauche).
Finalement, il y a une série intitulée « POSITION ». Voir les chroniques numérotées 101, 104, 108 À 111, 119, 132 à 135, 152, 154, 159, 161, 163, 166 et 167.
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