L’UPAC va se pencher sur Otéra Capital

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Une autre enquête qui ne mènera sans doute nulle part...


 La Caisse de dépôt et placement du Québec a transmis le matériel issu de l’enquête indépendante sur sa filiale Otéra Capital à l’Unité permanente anticorruption. 


 Selon nos informations, l’Unité (UPAC) a reçu une partie des 1,5 million de documents que le cabinet d’avocats Osler, Hoskin & Harcourt a recueillis sur les problèmes de conflits d’intérêts et de liens mafieux chez Otéra. 


 « C’est nous qui avons reçu les informations provenant de l’enquête et on va se mettre au travail le plus vite possible », dit une source au sein de l’Unité. 


 Mardi dernier, l’avocat responsable du dossier, Stéphane Eljarrat, avait dit être « en communication avec les autorités policières », sans donner de détails. 


 Le porte-parole de l’UPAC n’a pas confirmé nos informations, mais il précise que le corps policier peut enquêter sur la Caisse, chargée d’investir des fonds de retraite et d’assurance publics. 


 « Si des actes de corruption, d’abus de confiance, de malversation, de collusion, de fraude ou du trafic d’influence sont commis par un ou des fonctionnaires de la CDPQ, oui, nous pouvons enquêter », a répondu Mathieu Delisle. 


 La Caisse n’a pas voulu commenter. Son porte-parole Maxime Chagnon se contente de réitérer que l’institution « collabore toujours avec les autorités ». 


 « Manquements sérieux » 


 Conflits d’intérêts, liens avec le crime organisé, prêt usuraire, 15 000 $ en liquide remis dans ses locaux mêmes... Après une enquête à 5 M$ ayant impliqué 120 personnes, le rapport d’Osler sur les problèmes d’éthique et de gouvernance chez Otéra conclut à des « manquements sérieux et inacceptables ». 


 « Malheureusement, Le Journal de Montréal a fait un excellent travail », a reconnu le PDG Michael Sabia, mardi, en référence à la série de reportages de notre Bureau d’enquête sur les conflits d’intérêts de dirigeants d’Otéra. 


 Au terme des travaux d’Osler, quatre employés ont quitté la Caisse. Parmi eux figurent les trois cadres que notre Bureau d’enquête avait identifiés. 


 Nos reportages ont notamment révélé qu’Alfonso Graceffa, alors PDG d’Otéra, a bénéficié de 11 prêts totalisant 9,2 M$ en provenance de MCAP, une filiale d’Otéra. Ils ont servi à financer des immeubles appartenant à Graceffa et ses associés. 


 Crime organisé 


 Les articles de notre Bureau d’enquête démontraient aussi que Martine Gaudreault, alors vice-présidente d’Otéra, a des liens de cœur et d’affaires avec un proche du crime organisé. 


 Les reportages abordaient aussi le double emploi d’Edmondo Marandola, ex-directeur de la recherche économique, au passé et aux associés douteux. 


 En faillite depuis 2006, il est resté à l’emploi de la Caisse même si la Banque Royale, son principal créancier, saisit 30 % de son salaire depuis 2014.  


 Vous avez de l’information à ce sujet ? 


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