La Caisse de dépôt et placement réalise un rendement de 13,1%

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Attention au vent de face qui s’en vient en 2014

Une « année d’extrêmes » au cours de laquelle l’effervescence spectaculaire des marchés boursiers a plus que compensé la faiblesse des titres obligataires : voilà ce qui émerge des résultats de 2013 à la Caisse de dépôt et placement, dont le rendement de 13,1 % a amené son actif net à 200,1 milliards.
Gestionnaire de fonds pour 31 déposants, dont la Régie des rentes, la CSST, les employés du secteur public et les travailleurs de la construction, la Caisse a battu son indice de référence (fixé à 12,6 %) mais reconnaît que l’année 2014 est tapissée d’incertitude en raison de la remontée des taux d’intérêt et de la volatilité des marchés boursiers.
« Nous dépassons largement les objectifs à long terme de nos déposants », a dit le président de la Caisse, Michael Sabia, dont le mandat quinquennal, qui devait prendre fin le mois prochain, a été renouvelé par Québec au mois d’octobre. Il estime que le rendement est « très raisonnable ».
Sans aller dans le détail, la Caisse a indiqué que les rendements de ses huit plus grands déposants se situent entre 8,9 % et 15,5 % en 2013, résultat des stratégies qui varient d’un déposant à l’autre et des écarts entre les classes d’actifs.
« Je pense que vous êtes au courant de notre stratégie, c’est-à-dire le long terme. L’objectif le plus important, c’est le rendement absolu, l’investissement dans des actifs de qualité ancrés dans l’économie réelle », a dit M. Sabia au début de sa présentation mercredi matin au siège social de la Caisse.
Selon un échantillon de 31 grandes caisses de retraite surveillées par les services RBC, le rendement médian en 2013 a été de 13,8 %, ce qui place la Caisse dans le troisième quartile. L’actif net médian de ces 31 caisses est de 4,5 milliards, a précisé au Devoir le premier vice-président de Déposants, stratégie et chef des Opérations, Bernard Morency.
Force des marchés boursiers
Dans le détail, le portefeuille des actions a gonflé de 22,9 %. Celui des placements à revenu fixe, comme les obligations, n’a pas généré de rendement. Dans le portefeuille des placements sensibles à l’inflation (immobilier, infrastructures), le rendement a été de 12,5 %. (Pour consulter les résultats)
Le premier vice-président et chef des placements, Roland Lescure, a signalé que la performance des marchés américains en 2013 « est le genre de chose qui s’est produit seulement quatre fois en 50 ans ». L’indice S&P 500, baromètre du monde boursier aux États-Unis, a grimpé de 29,6 %. Il y a là le reflet d’un regain de confiance, selon la Caisse. « Les éléments fondamentaux s’améliorent », a dit M. Lescure.
Depuis cinq ans, le rendement moyen annuel des fonds de la Caisse est de 10 %, a indiqué la direction.
Invité à qualifier 2014, M. Lescure a dit qu’on peut attendre « beaucoup de volatilité ». « Les rendements seront sans doute moindres, et de notre côté, il faut s’abstraire de cette volatilité et de l’humeur des indices avec une gestion de portefeuille axée sur les fondamentaux. »
Investissements au Québec
Créée dans les années 60, la Caisse a un double mandat visant à faire fructifier les fonds de ses déposants et à contribuer au développement économique du Québec.
À ce chapitre, la Caisse a indiqué que ses actifs au Québec totalisent maintenant 53,8 milliards, dont 32,5 milliards dans le secteur privé. Ses investissements et engagements en 2013 se sont élevés à 3,6 milliards, dont 600 millions auprès des petites et moyennes entreprises. (La Caisse ne dévoile pas le rendement de son portefeuille québécois.)
La Caisse a indiqué que sa direction a entamé avec le milieu des affaires une réflexion au sujet de la culture d’entrepreneuriat au Québec afin de « stimuler l’écosystème », ce qui s’est récemment traduit par une rencontre avec une quarantaine de personnes.
« Les résultats annoncés sont la preuve, une fois de plus, que les deux volets de la mission de la Caisse, soit la recherche d’un rendement optimal et le développement économique du Québec, peuvent coexister de façon rentable et durable », a affirmé dans un communiqué le ministre des Finances, Nicolas Marceau.
Par ailleurs, la Caisse a remanié une bonne partie de son portefeuille immobilier depuis 2009 : les acquisitions se sont élevées à 11,6 milliards alors que les ventes ont été de 11,5 milliards. Seulement en 2013, l’établissement a fait des acquisitions de 5,2 milliards, notamment aux États-Unis.
« Les rendements dévoilés aujourd’hui sont encore un pas dans la bonne direction, a écrit l’Association québécoise des retraités des secteurs public et parapublic. Toutefois, même si les rendements des marchés boursiers sont impressionnants, ils sont par nature plus volatils et ne constituent pas un gage solide pour l’avenir. »
De son côté, la Fédération des chambres de commerce du Québec a dit qu’elle « se réjouit de la présence accrue de la Caisse » dans l’économie du Québec. « La Caisse a significativement augmenté ses investissements dans la province et continue de soutenir le développement d’une nouvelle génération de leaders québécois et de fournir une expertise et un appui concret aux entrepreneurs de toutes les régions. »


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