C’est un énorme sondage fait auprès de 3000 personnes qui nous permet aujourd’hui d’avoir un portrait complet, région par région, de l’état des forces au Québec.
Ce tableau nous donne un « polaroïd » de la situation au moment de partir pour la pause estivale. Au retour des vacances d’été, nous serons en campagne.
Ce coup de sonde est très favorable à la CAQ, pour plusieurs raisons qui débordent de la simple avance de neuf points dans les intentions de vote.
Les libéraux sont toujours dans la course, mais souffrent dramatiquement d’être abandonnés par les électeurs francophones.
Le PQ entre dans une zone de danger : celui de tomber sous la barre des douze sièges nécessaires pour être reconnu à l’Assemblée.
Québec solidaire stagne. Ses bons résultats demeurent seulement sur l’île de Montréal, à l’exception d’une petite pointe en Abitibi.
Changement !
Au cœur du sondage, la volonté de changement qui semble un raz-de-marée. Les trois quarts des Québécois veulent changer de gouvernement. Chez les francophones, c’est 81 % qui veulent changer de gouvernement. Renversant !
C’est le plus gros échec du gouvernement Couillard. Après un hiver et un printemps à annoncer de bonnes nouvelles et à vanter leurs résultats économiques favorables, l’appétit pour du changement semble plus fort que jamais. Même un quart des partisans du Parti libéral appuient un changement de gouvernement ! Toute une côte à remonter.
La CAQ a réussi à se positionner comme le parti qui incarne le changement. Cette position stratégique se confirme dans le sondage alors que la CAQ domine dans toutes les régions sauf Montréal et l’Outaouais. Même dans cette toujours très rouge Outaouais, la CAQ n’est plus qu’à un point des libéraux. Des luttes serrées s’annoncent dans ce coin où les députés libéraux l’ont généralement eu facile.
Reste à voir si le manque d’organisation de la CAQ pourrait les empêcher de remporter des sièges dans certaines régions où les sondages semblent favorables. La CAQ a très peu misé sur l’organisation et le recrutement au fil des années. Il existe encore des circonscriptions où la recherche de candidats se fait dans un désert de militants. Cela pourrait coûter quelques sièges.
Par-dessus tout, la nouvelle réjouissante pour la CAQ dans ce sondage, c’est la spectaculaire montée de six points de François Legault comme meilleur premier ministre aux yeux des Québécois. Malgré qu’il soit attaqué de toutes parts, la position du chef de la CAQ se solidifie. C’est un atout majeur à la veille d’une campagne, sachant à quel point la joute électorale tourne autour des chefs.
Risque pour la CAQ
Le grand défi pour la CAQ sera de maintenir l’esprit positif de celui qui veut gagner plutôt que de développer l’esprit peureux de celui qui a peur de tomber de haut. Monsieur Legault lui-même sera à risque de manquer de fougue et d’authenticité s’il vit dans la peur de perdre.
Jean-François Lisée n’a vraiment pas ce problème. Dès aujourd’hui il doit se battre comme celui qui n’a plus rien à perdre.