La CAQ boira-t-elle le calice jusqu’à la lie ?

E74c0344fe43152e0e56091f74482326

Les tentacules du couple fédéraste Trudeau-Singh

Pour rester au pouvoir jusqu’en 2025, Justin Trudeau a fait siennes trois demandes majeures du NPD.


Ce sont la création d’une assurance-médicaments, la couverture des soins dentaires pour les moins de 12 ans et la création de normes pancanadiennes pour les CHSLD.


Les trois sont des empiétements dans les champs de compétence des provinces. Les deux premiers programmes existent déjà au Québec.



Classique


Des empiétements, il y en aura d’autres. Ceux-là partent le bal et annoncent la direction du vent.


Trudeau faisait attention tant qu’il espérait des votes au Québec. Maintenant, il abat ses cartes.



La décision fut facile à prendre pour les deux larrons.


Idéologiquement, PLC et NPD sont des frères jumeaux, convaincus qu’Ottawa est l’adulte qui doit veiller sur ces grands enfants que sont les provinces.


Financièrement, ils n’ont jamais vu une dépense qu’ils n’aimaient pas, surtout lorsqu’il s’agit de l’argent des autres.


La ministre québécoise responsable des Relations canadiennes, Sonia LeBel, a déchiré sa chemise.


Le premier ministre Legault a évoqué la nécessité d’un front commun des provinces pour barrer la route à Ottawa.


C’est évidemment la reprise d’un vieux, vieux, vieux classique.


Entre 1998 et 2002, je fus ministre des Affaires intergouvernementales du Québec.


Il ventait plus fort qu’aujourd’hui.


À l’époque, désireux de couper les ailes aux souverainistes et de prévenir un autre référendum, Jean Chrétien et Stéphane Dion avaient lancé ce que l’histoire a appelé le « Plan B ».


Ottawa avait voulu réécrire unilatéralement les règles d’un futur référendum et multiplié les intrusions dans les compétences des provinces.


Il visait surtout les familles, les municipalités, les jeunes et le monde universitaire.


Il les finançait directement en passant par-dessus les gouvernements provinciaux.


J’ai participé à je ne sais combien de conférences fédérales-provinciales.


Le scénario était toujours le même.


Le samedi, les représentants des provinces se réunissaient seuls.


Ils cassaient du sucre sur le dos d’Ottawa, faisaient les coqs, se juraient d’être solidaires dans leur refus de ces intrusions.



Le lendemain, le dimanche, dès que le ministre fédéral arrivait, il achetait la collaboration des provinces en signant des ententes à la pièce avec l’une, puis avec l’autre.


Le front commun s’écroulait, et le Québec se retrouvait seul à défendre le droit des provinces, écrit noir sur blanc dans la Constitution, à gérer leurs affaires dans leurs domaines.


Essayez ensuite d’expliquer aux bénéficiaires des largesses fédérales qu’il faut refuser cet argent au nom de principes constitutionnels et de droits historiques.


Chicane


Pour trop des nôtres, l’argent n’a pas d’odeur et leur fierté s’achète pour pas cher.


Pour eux, quand l’Alberta hausse le ton, elle s’affirme, mais quand le Québec fait pareil, il « cherche la chicane ».


Pour eux, quand le Québec fait un gain, il démontre la souplesse du fédéralisme et, quand il commet une erreur, il démontre la « nécessité » de la tutelle fédérale.


Voilà le résultat de s’être fait dire pendant des générations que nous étions des incapables.


La CAQ est remplie de souverainistes. Boiront-ils le calice jusqu’à la lie ?