Féroce coup de gueule contre l'engourdissement des consciences et du fascisme ordinaire, cette charge doit inspirer nos syndicalistes à affirmer haut et fort leur détermination. Il n'est pas vrai que Harper et sa gang vont détruire un rapport de force construit, au fil des ans, au profit des travailleurs et des travailleuses pour mettre fin à l'arbitraire du patronat.
Noa conservateurs protestants, se basant sur la Bible, croient qu'il existe des élus et des réprouvés et recherchent partout, et notamment dans la réussite professionnelle et la richesse, la confirmation de leur élection divine. À ce titre, un marché libre est nécessaire afin de maximaliser leurs gains. Et les syndicats sont vécus comme une externalité qu'il faut juguler à tous prix.
Ce genre de raisonnement a cours chez nos voisins du Sud, notamment chez les républicains du Tea party et, ici même au Québec, chez les membres de l'Institut économique de Montréal et chez certains-es chroniqueurs-ses du Journal de Montréal inspirés-es (et financés-es) par les frères Koch, propriétaires de fondations ayant pour but de promouvoir le type de conservatisme (l'idéologie néolibérale) que l'on retrouve chez les tenants de la droite religieuse à Ottawa.
Selon Colin Crouch, dans son excellent ouvrage Post-démocratie (1), il est urgent de réduire l'influence envahissante acquise par les intérêts patronaux au sein des gouvernements. Il note qu'une fois que l'État apparaît aux yeux de tous comme un incapable et les entreprises comme les seuls acteurs compétents (du moins selon les canons de l'idéologie néolibérale), les gouvernements sont soumis à une très forte pression visant à leur faire abandonner leur contrôle sur les entreprises publiques aux sociétés privées et aux dirigeants des grandes firmes. Loin de clarifier la frontière entre l'État et les entreprises, le néolibéralisme l'a abolie, en les entremêlant de plusieurs façons nouvelles, mais toujours en envahissant le territoire jadis réservé à l'État. L'exemple de la catastrophe de Lac-Mégantic en est une illustration lumineuse.
Ainsi donc, Harper et les membres de son gouvernement veulent mettre la table pour nous préparer aux changements qui s'annoncent dans les relations de travail. Jusqu'à maintenant, ils nous ont démontré qu'ils ont un biais favorable vis-à-vis de l'employeur. Ceci nous met sur la piste du rapport publié par la Confédération syndicale internationale, qui recense les cas de violation des droits syndicaux dans le monde. Le gouvernement Harper y est pointé du doigt pour son ingérence répétée dans les questions de grève et les droits des travailleurs et des travailleuses.
Les syndicats se sont réunis en consultation spéciale et ont fourni une analyse accablante du mépris total affiché par Harper et ses sbires à l'encontre de la liberté d'association, en dépit des décisions de la Cour suprême (ayant pignon sur rue en Ontario) qui en font une pierre angulaire des relations industrielles dans le Canada (et pour encore quelques temps, au Québec).
Une petite nouvelle pour ces fondamentalistes : chaque travailleur, chaque travailleuse a droit à des conditions de travail qui respectent leur dignité et leurs droits fondamentaux. Avec le projet de loi omnibus C-38, ces conservateurs vont apprendre ce qu'est la force du nombre et le droit du travail.
Quoi qu'il en soit, leurs jours au gouvernement sont comptés!
(1) Colin Crouch, Post-démocratie, Diaphanes, Bienne-Paris, 2013, 137 p.
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3 commentaires
Christian Archambault Répondre
25 octobre 2013Il n'existe aucune garantie que les choses soient différentes avec un autre parti officiel au pouvoir puisque la soumission au système est une condition préalable obligatoire pour pouvoir avoir une chance d'être élu. Démocratie oblige....
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
25 octobre 2013Le droit au travail... à sa rémunération... La délocalisation des emplois...
Montréal, surtout dans l'Est, au début de la période de l'industrialisation, a connu la migration urbaine des paysans dépossédés de terres fertiles... Des travailleurs non spécialisés, issus de cette résistance pour la langue et la religion, appelée la revanche des berceaux... et tenus dans l'ignorance. Sont venus comme main d'oeuvre essentielle dans des industries encore non robotisées. Chaussure, roues de chars, cigarette, réparation de destroyers, manutention d'arrivées du sucre au port... Une vie complète à fabriquer des boîtes de conserve, sous un petit "foreman" bilinguisé pour passer les ordres proférés en anglais... Tout ça est du passé. Mais il en est resté des résidus d'une mentalité d'attente... Qui s'occupera de nous?... Un sauveur!
Coquin de sort: l'ancienne usine de la American Can Pie IX/Ontario) est maintenant occupée par une friperie, un café identifié à l'usine. Magasin entrepôt où se vendent aux gagne-petit, les vêtements qu'on laisse dans les dépôts "Renaissance". Un de ces dépôts de "bienfaisance" qu'on copie maintenant pour tromper les donneurs et monter un commerce douteux au profit de douteux personnages.
Double ironie du sort, sous le même toit de l'usine (de sueur), qui tyrannise maintenant d'autres populations au sud, se loge le marché d'alimentation filiale de Metro, seule bannière qui résiste encore à la main mise étrangère...
Comment faire réaliser à cette population qu'une autre nation s'affaire à nous faire passer la misère d'une génération à l'autre?
Les mondialistes crieront au "misérabilisme". C'est leur façon de commander: "Pas de chicane!"
François Ricard Répondre
25 octobre 2013La bible néolibérale veut la disparition des syndicats.
Et puis ce sera le retour du bon vieux temps.
La journée de douze heures.
La semaine de six jours
Des conditions de travail de plus en plus insalubres
Des congédiements injustifiés. Le taux de mortalité à 60 ans. Plus de problème avec les régimes de retraite.
Mais l'employé pourra négocier directement avec son employeur, genre" Prends la job ou crisse ton camp."
Oui, vive le bon vieux temps.
Même les enfants pourront commencer leur carrière à 12 ans plutôt que de perdre leur temps sur les bancs d'école.
Mais pour retourner à cet âge d'or, il faut abattre les syndicats.
Allons-y. Tapons dessus bien hardiment. En masochistes accomplis.