Des centaines de médecins «franchement inquiets» réclament les consultations téléphoniques et par la télémédecine afin d’éviter aux plus vulnérables une exposition au Covid-19.
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Dans une lettre qui doit être envoyée à la ministre de la Santé Danielle MaCann, des médecins de famille demandent des ajustements rapides au réseau.
«Nous sommes un collectif de centaines de médecins franchement inquiets, à l’heure actuelle, de l’urgence en santé publique en lien avec le Covid-19», souligne la missive dont notre Bureau d’enquête a obtenu copie.
Selon nos informations, la pression s’intensifie sur la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) afin qu’elle négocie très rapidement avec la Régie de l’assurance maladie un code pour inclure la télémédecine.
«Nous demandons des mesures exceptionnelles afin de limiter le risque de propagation en permettant aux médecins de facturer à la RAMQ des consultations téléphoniques pour éviter à des patients âgés et vulnérables de risquer une exposition, de permettre la télémédecine virtuelle dans la même optique», indique la lettre.
Lors de la période de questions mercredi, la ministre MaCann a mentionné que son ministère travaille sur la possibilité des téléconsultations et la télémédecine. En ce qui a trait à un code afin de facturer la RAMQ; «l’option est à l’examen et des discussions actives ont cours», a indiqué hier le ministère.
Sauver des vies
Les médecins sont également inquiets du risque de transmission communautaire. «Nous croyons qu’il faut annuler les rendez-vous et les chirurgies électives non urgentes des patients asymptomatiques revenant de pays touchés par le Covid-19.»
Ces médecins soutiennent que les recommandations émises par les santés publiques régionales diffèrent d’un endroit à l’autre sur le territoire Québécois.
«Les médecins sur le terrain sont inquiets et sous informés. Les directives claires manquent», affirme le document, signé par des centaines de médecins.
Ils mentionnent que notre système de santé souffre déjà d’un manque d’effectifs et est déjà saturé en cette période grippale. Ils veulent ralentir l’apparition des cas sur le territoire du Québec.
«Nous voulons sauver des vies, acheter du temps, nous préparer, soigner notre population au mieux de nos capacités», disent-ils.
Le manque criant de matériel dans les cliniques, comme les masques chirurgicaux, le désinfectant, les jaquettes et les gants, inquiète ces intervenants de première ligne.
Les médecins trouvent aussi inacceptable d’apprendre à travers les médias et différentes sources les principales informations concernant le Covid-19.
«Il y a un manque de communication flagrant entre le MSSS et les médecins sur le terrain.»