La France compte demander à la présidence argentine du G20 d’organiser un débat à l’occasion du sommet d’avril 2018 sur la régulation du bitcoin, a annoncé dimanche le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire.
« Je vais proposer à la prochaine présidence du G20, la présidence argentine, qu’à l'occasion du sommet du G20 en avril nous ayons une discussion tous ensemble sur cette question du bitcoin, sur l’évaluation des risques et sur les possibilités de régulation du bitcoin », a-t-il déclaré. « C'est une proposition que portera la France à l'occasion du prochain sommet des ministres des Finances du G20. Je suis là pour garantir la sécurité aux épargnants. » Bruno Le Maire affirme en effet qu’il y a un risque spéculatif évident qu’il faut regarder, examiner, et voir avec tous les autres pays membres du G20, dans quelle mesure il faudra réguler la cryptomonnaie.
Outre la protection des épargnants, le ministre français de l’Économie et des Finances a évoqué le risque que cette cryptomonnaie serve au trafic de drogue, au financement de terrorisme ou à d’autres activités illégales. Ces derniers points ont d’ailleurs été évoqués dans un récent communiqué de l'Union européenne à l’issue d’un accord sur le blanchiment d’argent.
Le vendredi dernier, les États membres de l’Union européenne et les parlementaires européens se sont en effet mis d’accord pour renforcer la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme sur les plateformes d’échange du bitcoin et autres monnaies virtuelles. « L’accord [du vendredi] va apporter davantage de transparence pour aider à prévenir le blanchiment d’argent et couper les sources de financement du terrorisme », a déclaré Vera Jourova, la Commissaire européenne à la Justice et aux Consommateurs.
Dans son communiqué, l'UE a annoncé un certain nombre de mesures, y compris la fin de l’anonymat des transactions sur les plateformes de bitcoin et autres monnaies virtuelles. Ces plateformes, ainsi que les fournisseurs de « portefeuilles » qui détiennent la cryptomonnaie pour le compte de clients seront donc tenus d'identifier leurs utilisateurs.
Ces mesures doivent toutefois encore être formellement approuvées par les États membres et les députés européens avant de prendre effet dans chacun des pays de l'UE dans les 18 mois.