La majorité silencieuse se réveille

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Et son jugement sera aussi implacable que celui qui a porté Trump au pouvoir






Il n’y a pas de Trump parmi nous, ni à l’horizon. Mais la colère de la Belle Province est perceptible. Notre sondage indique une réelle exaspération envers le gouvernement Couillard.




Au prochain scrutin, une vague pourrait surgir du très vif ressentiment de la majorité silencieuse.




Ainsi, pour la première fois depuis des lustres, les appuis aux libéraux fléchissent, le PQ redresse la tête et la CAQ ferme la marche avec le quart des appuis populaires.




La plupart du temps insatisfait, le désir de justice est compréhensible. Les scandales sont si nombreux qu’on en perd le fil...




Les poires




N’est-on pas déjà en train d’oublier les minables Fava, Fortier et Rondeau? Et Bartlett ne sera bientôt plus qu’une poire du PLQ.




Pas plus important qu’Yvon Nadeau, le pompier devenu pédégé dans l’ombre de son ministériel ami Laurent Lessard...




Ce qui ajoute au dégoût du Québécois moyen (il n’y en a plus guère d’autres), ce n’est pas la multiplication des conneries, mais l’inefficacité chronique des institutions, le plus décevant étant le mollasson Commissaire à l’éthique.




Même l’UPAC, malgré ses succès télévisés, suscite le doute désormais. Ceux qui ont fait fortune en corrompant l’industrie de la construction sont toujours aux soirées mondaines et dînent au Ritz quand bon leur semble.




UPAC




La drôlerie de la semaine vise d’ailleurs l’Unité «permanente» anticorruption dont le nom est en soi désespérant: le Québec, dépourvu d’une justice mordante, a besoin d’une «permanence» pour tenir en laisse ses crapules.




Sur son site internet, l’UPAC dit ne pas surveiller les journalistes. J’ai cru à une farce: l’UPAC pourrait être membre de l’Union des artistes et colocataire du Centre Saint-Pierre!




Lino Zambito vient de publier un bouquin intitulé Le Témoin dans lequel il raconte les circonstances entourant une fuite destinée à mettre les libéraux «dans la merde».




Selon Zambito, un ex-procureur de l’UPAC, Sylvain Lépine, aurait souhaité que des informations compromettantes pour Marc-Yvan Côté et Sam Hamad soient coulées aux médias. Radio-Canada a éventuellement obtenu ces informations et les a publiées, mais l’origine de la fuite n’est pas précisée. Les informations impliquant le député péquiste Gaétan Lelièvre sont restées sous scellés...




Zambito l’a dit à des policiers honnêtes, mais l’enquête s’est perdue dans les limbes après l’élection du PQ et la nomination du procureur Lépine à la Cour du Québec.




Zambito pose des questions très sérieuses. Qui pourrait enquêter sur l’UPAC advenant un dérapage ou une manipulation outrancière de l’information judiciaire?




Normandeau




Nathalie Normandeau a été arrêtée pour des raisons politico-carriéristes, explique Zambito. Le chef de l’UPAC, Robert Lafrenière, voulait rester en poste, et, pour forcer la main de Philippe Couillard, s’est offert une ex-ministre libérale de la Gaspésie, encadrée depuis des années par le duo Côté/Lortie.




Mais le richissime Marc Bibeau, baron du béton et grand argentier de l’ère Charest, reste hors de portée.




Zambito indique aussi que la commission Charbonneau a été manipulée. Il en tient pour preuve les témoignages de Rosaire Sauriol et de Michel Lalonde, deux membres influents du génie-conseil québécois. «Détournés du sujet», ils n’ont pas dit grand-chose du financement des partis politiques.




Sans parler de témoignages précieux gardés secrets, et qui le seront durant 50 ans!




Comme la commission Charbonneau, l’UPAC ne voudrait pas aller trop loin parce que soumise à des pressions politiques.




Zambito écrit ce que plusieurs redoutent: «L’UPAC ne fait pas le travail qu’elle devrait faire. Elle garde les yeux ouverts sur certaines choses, mais les ferme complètement sur d’autres.»



La Citation de la semaine



« On a eu les bains au noir dans les CHSLD, on a maintenant un potentiel scandale de quota de couches »


 


– a dit le député caquiste de Lévis, François Paradis


 


Les gagnants et les perdants de la semaine parlementaire



LORRAINE RICHARD


 


La députée de Duplessis a rabaissé le caquet du flamboyant ministre de la Santé, Gaétan Barrette, en lui rappelant que les libéraux sont au pouvoir depuis si longtemps qu’ils ne peuvent pas mettre leurs problèmes sur le dos du PQ. Le décompte est éloquent: 18 mois péquistes contre 345 mois libéraux. Mme Richard déplore que l’on gère maintenant «par code postal» plutôt que par priorité les analyses médicales des patients de la Côte-Nord.


 


JEAN-FRANÇOIS LISÉE


 


Les commentaires du chef du PQ à l’endroit de Donald Trump ont été imprudents. Quand on projette de faire du Québec un pays, on ne prend pas le risque de heurter la sensibilité du nouveau président des États-Unis. Le bonnet d’âne va aussi à François Bonnardel qui, se prenant lui-même pour Trump, s’est amusé à bécoter une Hillary Clinton de carton devant les photographes.


 


LISE THÉRIAULT


 


Féministe modérée et circonspecte, la ministre de la Condition féminine a rappelé aux femmes du Québec que si la politique municipale les intéresse, il est déjà temps d’y penser. «Les élections municipales auront lieu dans un an jour pour jour. Mesdames, je vous invite à y poser vos candidatures en grand nombre!» a fait savoir Mme Thériault sur les médias sociaux. La politique, disait Proudhon, c’est la science de la liberté.


 


DENIS CODERRE


 


Voyant la victoire de Trump, le maire Coderre a rappelé aux internautes que «notre Bureau d’intégration des nouveaux arrivants de Montréal sera ouvert exceptionnellement après le vote américain (sic)». Des propos qui ont été repris par les agences de nouvelles internationales. Mais les cônes orange et la fiscalité ramèneront vite les fugitifs sur le chemin du Vermont...


 


 


 




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