(source: http://www.action-nationale.qc.ca/index.php?option=com_content&task=view&id=973&Itemid=1)
Il s’est écrasé. Encore une fois. Comme toujours.
Il nous a fait honte. Comme d’habitude.
Notre premier sous-ministre n’a ni le sens de la grandeur ni celui de l’État. Il est un inconditionnel du Canada et rien de que ce dernier nous infligera ne lui fera redresser l’échine.
Il fallait s’y attendre. Nous devions le savoir. Et pourtant, quelle humiliation, de voir ainsi le Québec relégué aux estrades alors que le malheur frappe Haïti et que monte de partout chez nous un élan de solidarité. Il n’a pas protesté bien fort ni bien longtemps, l’employé du Parti libéral. Sous la carpette ! Et ce sera l’unifolié canadian, et ce sera l’effort canadien, et ce sera la solidarité canadienne, et ce sera l’aide canadienne.
Et ce sera à nouveau et encore un peu plus intensément l’oblitération de notre peuple.
La province pourra bien continuer de s’activer. Elle n’aura qu’à s’ingénier à passer dans les interstices, à composer avec les solutions concoctées à Ottawa et à tenter de se faire connaître et faire connaître sa contribution en essayant de bégayer son nom en aparté. Le syndrome Qué-Can à perpétuité. La condamnation à s’auto-infliger jusque dans la façon de se nommer le rapport de minorisation qui s’accélère.
La province est la province. Nous ne sommes qu’une anecdote canadian. Et ils sont de plus en plus nombreux à nous le rappeler crument. Comme l’ont fait les rédacteurs de l’odieux éditorial «Nationalist narcissism on a disgraceful scale (21 janvier 2010)» qui se sont surpassés pour ériger The Gazette en organe officiel de l’apartheid bon chic bon genre. Pas de place pour le Québec dans la cour des grands. Et une leçon en prime à l’employé du Parti libéral: vendez les délégations générales et donnez les sommes économisées pour reconstruire Haïti. Cessez ces prétentions ridicules, get a canadian life!
Le Québec régresse et les attitudes de l’establishment de l’anglosphère en sont la plus parfaite illustration et la meilleure mesure. Cette morgue, cette suffisance hautaine, c’est le retour du refoulé. Le refus de se comporter et de s’accepter en notre société comme minorité. La volonté de se redire haut et fort comme l’avant-poste d’une majorité canadian qui en a fini de s’accommoder des sparages «frincophônes». La détermination de s’affranchir des contraintes d’appartenance à cette société. Les efforts pour réduire à leur plus simple expression les interfaces avec le Québec français.
Et la capacité de passer la commande aux employés du Parti libéral. Un mégacentre hospitalier universitaire pour McGill contre tout bon sens, contre les finances publiques, contre la justice et l’équitable distribution des moyens. Un réseau de cégeps pour détourner les intentions et les objectifs de francisation. Le surfinancement des institutions universitaires au détriment de celles de la majorité et au prix d’une injustice pour les étudiants qui font les frais des restrictions d’accessibilité que ce surfinancement impose. Tout cela se tient. Tout cela ne se peut que par une domination renforcée, que par une soumission et une démission de plus en plus odieuse d’une part grandissante de notre élite nationale.
À tous ceux et celles qui n’auraient pas encore compris, McGill vient de le redire haut et fort. Il y a ici une «world class institution» bien déterminée à ne pas se laisser entraver par les valeurs et les choix de société de la bourgade québécoise. Foin des objectifs d’accessibilité! Foin des règles de financement universitaire! Les frais de scolarité de son MBA pour élite mondialisée seront de 30000$ et la ministre Courchesne peut bien aller se rhabiller. McGill l’a traitée comme dans le Golden Square Milles on traitait jadis les domestiques qui ne savaient pas tenir leur rang.
Du malheur à la prétention hautaine, de l’injustice à l’arrogance, les événements se tiennent. Notre gouvernement n’est plus qu’une caricature. Le Canada ne s’en plaindra pas, cela conforte si bien l’image qu’il a toujours dépeint de ce qu’il voudrait que nous soyons: un repère de geignards, une horde d’assistés encadrés par la corruption et des élites folkloriques. Notre gouvernement n’est plus présentable et c’est consternant. Mais il a le visage même de notre avenir en Canada. Une face grimaçante qu’il vaut mieux cependant ne pas laisser voir trop longtemps et camoufler derrière les pitreries des mascottes officielles.
Notre premier sous-ministre a donc vite fait de se ressaisir pour faire oublier son incartade diplomatique. Il aura donné à Lévis le plus formidable simulacre, la plus insignifiante prestation pour faire semblant d’être premier ministre de quelque chose. La mise en scène de la vacuité, voilà ainsi qu’il comprend et exécute son rôle. Notre destin est canadian et c’est en ruinant toute formulation d’un futur qui nous soit propre qu’il sert le mieux son pays.
Le rictus qu’on lui voit de plus en plus souvent en conférence de presse est bien celui de la fourberie. L’employé du Parti libéral est là pour dévoyer nos institutions nationales, saper notre État et casser nos aspirations à vivre à la hauteur de ce que nous pouvons devenir. On le paie bien. Et cela l’amuse.
La mise en scène de la vacuité
Chronique de Robert Laplante
Robert Laplante173 articles
Robert Laplante est un sociologue et un journaliste québécois. Il est le directeur de la revue nationaliste [L'Action nationale->http://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Action_nationale]. Il dirige aussi l'Institut de recherche en économie contemporaine.
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Robert Laplante est un sociologue et un journaliste québécois. Il est le directeur de la revue nationaliste [L'Action nationale->http://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Action_nationale]. Il dirige aussi l'Institut de recherche en économie contemporaine.
Patriote de l'année 2008 - [Allocution de Robert Laplante->http://www.action-nationale.qc.ca/index.php?option=com_content&task=view&id=752&Itemid=182]
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