Société québécoise

La peur, cette terrible complice

Tribune libre

 


Parole d’un vieux sage

« Ce n'est pas parce que nous avons peur que nous n’osons pas; c'est parce que nous n'osons pas que nous avons peur »


Sénèque, philosophe de l'école stoïcienne, dramaturge et homme d'État romain du premier siècle

Les Québécois hantés par la peur

Lors de deux référendums tenus au Québec en 1980 et en 1995, un des éléments déclencheurs qui a conduit aux défaites du « oui » provient des discours scabreux des premiers ministres fédéraux Pierre Elliot Trudeau et Jean Chrétien prononcés la veille de chacun des référendums.

Sur un autre plan, les courbatures serviles devant le préposé anglophone du magasin dans le Vieux-Québec en s’adressant à lui en anglais dénote une peur viscérale de ne pas déplaire.

Encore récemment, la position faiblarde de François Legault devant son refus d’imposer la loi 101 au Cégep laisse entrevoir une peur de se mettre à dos une partie de l’électorat anglophone.

Pourquoi les Québécois sont-ils traumatisés par la peur?

L’histoire nous apprend que depuis la conquête de la Nouvelle-France par les Anglais, les Canadiens français se sont renfermés dans un statut de peuple colonisé.

Depuis lors, nonobstant les rares occasions où les Québécois se sont affirmés devant les esbroufes des Anglais, le peuple québécois se comporte comme un peuple conquis sur son propre territoire.

Comment se sortir de cette torpeur?

Qui de mieux que Pierre Falardeau pour répondre à cette question, lui qui a clamé toute sa vie que les Québécois forment un peuple conquis et annexé, un peuple de colonisés qui doit se libérer en devenant souverain. C’est toujours ainsi qu’il a perçu les Québécois. « Si vous êtes un souverainiste de gauche comme moi, vous êtes correct et on se battra ensemble; si vous êtes dans l’autre camp, vous êtes un colonisé »… Et tant que les Québécois n’auront pas répondu au message du général De Gaulle, ils devront vivre dans la peur, cette terrible complice.

Vive le Québec libre!



Henri Marineau, Québec


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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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