Avoir l'insigne honneur de faire partie des Québécois de souche fait l'objet d'une définition beaucoup englobante qu'on n'y croit à prime abord. Cette définition s'est élargie au fil des années pour y inclure ceux possédant une origine démographique et culturelle comparable, ceux avec qui nous avons plus de ressemblances que de différences.
Aux nombreuses familles pure laine datant du régime français se sont ajoutés certaines familles d'anglos qui se sont francisées en s'intégrant au fil des décennies (on a qu'à penser à Pierre-Yves McSween, Winston et Pénélope McQuade, Peter McLeod, la nutritioniste futée Geneviève O'Gleman, le chanteur Steven Faulkner, Debbie Lynch-White, Kévin Parent, Tami Verge pour s'en convaincre). Bien souvent, ils n'ont plus d'anglais que le nom. Car ils ont grandi immergés dans l'environnement de la culture québécoise francophone, la condition sine qua none pour en faire vraiment partie.
De même pour de nombreux autres patronymes d'origine étrangère. Même que Serge Fiori demeure plus indépendantiste que jamais. Michel Pagliaro est tout ce qu'il y a de plus québécois, qui même en douterait? Si on ajoute à cette liste le vulgarisateur scientifique Martin Carli, le pilote Alexandre Tagliani, le bédéiste Michel Rabagliati, il ne viendrait à l'idée de personne de les traiter de "bandes d'Italos".
On peut penser également à tous les occidentaux qui sont venus s'intégrer parfaitement à la culture québécoise (l'immense comédienne Janine Sutto, Michel Noël (le capitaine Bonhomme), le chroniqueur Joseph Facal, le réputé pianiste classique Alain Lefèvre, le comédien James Hyndman, le comédien Serge Postigo, la Soeur Angèle), à tel point qu'on demeure tout étonné lorsqu'on apprend que ces personnalités tant appréciées du public ne sont pas nées ici. Mais tous sont pourtant considérés comme 100% québécois autant que nous autres.
On connaît tous des Brown, des Hunter, des Devlin bien de chez nous qui ne parlent pas mieux anglais que vous et moi.
Il ne viendrait à l'idée de personne de ne pas considérer l'animatrice Catherine Pogonat comme québécoise, même avec son patronyme à consonance étrangère. La jeune chroniqueuse d'Entrée principale Tatiana Polevoy en est un autre exemple. Idem avec l'animateur de Télé-Québec Sébastien Diaz ou le chanteur de la relève Matt Holubowski.
Toutes ces personnalités sont considérées comme tout aussi québécoises que vous et moi. Personne ne se pose même la question.
Comme on le voit, la définition de qui peut se définir comme québécois n'est pas limitative. Elle est devenue beaucoup plus large et inclusive que jadis. Mais c'est à la condition expresse d'une pleine intégration réussie comme cela va de soi. Cela explique pourquoi un personnage comme l'écrivain montréalais Mordecai Richler n'a jamais été perçu comme québécois (et il serait sans doute entré en éruption si on l'avait qualifié de la sorte).
Il est de toute première importance de faire cette distinction subtile entre qui est vraiment québécois et qui ne l'est pas, sinon c'est ouvrir toutes grandes les écluses dangereuses menant au remplacement de la population native par le tiers-monde surpeupleur, migrationiste et envahisseur, qui répand le multiculturalisme diviseur, qui pratique le communautarisme cloisonné, et qui finira par provoquer l'effacement complet de ce que nous représentons historiquement.
Le peuple québécois est de souche occidentale. C'est l'une des conditions de base à respecter pour protéger nos racines démographiques. Nous ne sommes ni des africains, ni des arabes, ni des hindous, ni des latinos, ni des asiatiques, etc. et nous n'avons pas à le devenir le moindrement.
Car ce serait alors aller tout droit vers la suppression pure et simple de la nation fondatrice, provoquant l'effacement du peuple fondateur, le remplacement graduel par l'étranger surabondant. Bref, la substitution pure et simple de la population établie par une sorte de salmigondis hétéroclite.
Nul ne doit pouvoir impunément déchiqueter, mettre en lambeaux, faire dériver notre identité collective de son point d'ancrage initial.
Protéger l'identité de la nation doit demeurer plus que jamais au centre de nos préoccupations. C'est un trésor précieux que l'on voudrait inaltérable pour que les générations futures puissent en profiter à leur tour. C'est l'héritage collectif que nous avons à préserver pour la suite du monde. L'extraordinaire cadeau d'une nation tissée serrée à laquelle chacun peut pleinement adhérer.
Une identité collective forte et homogène reflétée par sa culture unifiante qui se démarque de toutes les autres, voilà l'ingrédient requis indispensable pour se sentir parfaitement bien chez soi, où que l'on soit au Québec.
Du monde pareil qui se ressemble, qui se reconnaissent. C'est là l'ingrédient de base indispensable pour que puisse régner un minimum de cohésion sociale, de sentiment d'être chez soi.
Lorsque je suis de passage à Joliette, à Sainte-Marie-de-Beauce, à Bonaventure, à Rouyn-Noranda, à Lévis, à Roberval, à Latuque, à Rimouski, à Saint-Jean-Sur-Richelieu, à Baie-Saint-Paul, je sais que je m'adresse à des Québécois semblables à moi, je le ressens au plus profond de moi.
Au Québec, tout doit naturellement converger vers encore plus de Québec.
Toute les caractéristiques qui définissent la nature même de notre peuple doivent être protégées et valorisées. C'est grâce à celles-ci que nous existons encore, que nous possédons une âme collective à nulle autre pareille, que nous sommes en mouvement dans le cours de l'histoire en tant qu'entité unique en soi.
"On n'est pas un petit peuple, on est peut-être quelque chose comme un grand peuple."
Ne nous laissons pas devenir autre chose que ce que nous sommes vraiment et avons toujours été en tant que continuité.
L'espèce Homo sapiens quebecensis, c'est Nous tous, les gens d'ici. C'est la race-ethnie-nation québécoise de souche tricotée serrée: une bien belle et grande famille que la nôtre, remplie du vrai bon monde de chez nous, comme vous et moi. Elle forme une classe à part de la plus haute qualité.
Souhaitons vivement qu'elle continue à procurer un sentiment naturel d'appartenance, d'enracinement et de fierté tant à nous-mêmes qu'à tous nos descendants en droite ligne!
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4 commentaires
Yves Capuano Répondre
12 mars 2019@M. Verrier et Rivard.
Je ne peux accepter le paragraphe suivant dans l'article de Monsieur Labrie à moins que je ne le comprenne mal. Vous m'expliquerez votre point de vue sur ce point précis.
"Le peuple québécois est de souche occidentale. C'est l'une des conditions de base à respecter pour protéger nos racines démographiques. Nous ne sommes ni des africains, ni des arabes, ni des hindous, ni des latinos, ni des asiatiques, etc. et nous n'avons pas à le devenir le moindrement."
Le peuple québécois est fondamentalement, dès l'origine, par les voeux de Champlain et du grand Colbert, le résultat du mélange de la civilisation française et des coutumes amérindiennes. Par souche, on parle d'origine ethnique et démographique, non? Les autochtones étaient-ils des occidentaux selon vous? Ils sont ethniquement originaires d'Asie. Les français étaient clairement occidentaux. Notre "souche" est le résultat du mélange des deux. C'est l' empire raciste britannique qui a , après la conquête, isolé les autochtones dans des réserves indiennes dans une sorte de régime d'appartheid canadien. On a ensuite développé une sorte de "race pure canadienne française" contrastant avec les autochtones redevenant des sauvages isolés dans les réserves. Cette vision raciste des canadiens français est due à l'appartheid des réserves autochtones britanniques. L'auteur parle ensuite de "protéger nos racines démographiques" en spécifiant que nous ne sommes pas des arabes, des africains, des hindous, des latinos ou des asiatiques. Tiens, bizarre, nous ne sommes pourtant pas plus des anglais, des italiens, des allemands, des norvégiens, mais il spécifie ici seulement que nous ne sommes pas des nations de minorités visibles, des non blancs. Même le latino, un mélange espagnol-autochtone, ça ne passe pas! Donc après avoir ignoré notre souche autochtone, l'auteur spécifie que nous ne sommes pas des non blancs. Expliquez-moi, messieurs, que cela n'est pas une vision raciste de notre peuple! Comme par hasard, dans sa liste de québécois acceptables, il n'y a que des québécois intégrés d'origine anglaise, italienne, argentine, ou tiens, un polonais, un slave et l'europe orientale, ça passe finalement! L'auteur écrit clairement "On peut penser également à tous les occidentaux qui sont venus s'intégrer parfaitement à la culture ..." Il faut être d'origine ethnique occidentale pour avoir le droit de devenir québécois ! C'est écrit noir sur blanc dans l'article messieurs. Aucun exemple de noirs, d'arabes ou d'asiatiques dans sa liste de bons québécois intégrés, tout se tient...
Gilles Verrier Répondre
17 février 2019M. Labrie nous offre un beau montage photographique qui respire la bonne humeur, la fraternité, la joie de vivre. C'est ce que nous sommes. Faudrait-il nous en excuser ?
M. Capuano ne semble pas aimer. Il commence en se demandant «Si je comprends bien...» pour finir par dire que «cela lui lève le coeur». Mais de toute évidence il ne comprend pas bien du tout. On le voit avec son argumentaire suspicieux tiré par les cheveux, pour ne pas dire délirant de mauvaise foi. Une nation, la nôtre, qui célèbre son existence et sa pérennité sans complexe en a toujours rendu un certain nombre malades de haine. En fait, hélas, la majorité de la population du Canada mal inspirée par ses élites, ne nous apprécie que fort modérément, comme le révèle un récent sondage. Bravo pour l'ouverture à l'autre ! Et plus proche, on le voit bien ces jours-ci avec nos amis de Côte Saint-Luc qui ne ratent pas une occasion pour manifester leur absence de « sympathie » envers la nation fondatrice du Canada, celle qui n'a eu pour toute reconnaissance que de subir une extermination démographique prolongée « from coast to coast ».
À la décharge de M. Capuano, il faut le dire en toute honnêteté, ce dernier ne fait que reprendre le credo péquiste de la nation civique délavée, celle dont Bernard Landry exprimait la nature en ces termes :
Ce cher monsieur Landry - et ses collègues - ont donné bien du grain à moudre à tous ceux qui s'opposent à la célébration d'une nation opprimée, mais néanmoins encore vivante et souriante. M. Capuano aurait donc pu se réclamer de grandes pointures souverainistes pour étoffer son argumentaire ! Il aurait dû le faire, cela aurait été plus clair. En somme, nous voyons ici, dans un échange limité à quelques personnes, toute l'insipide ambiguité dans laquelle baigne la nature nationale « québécoise ». Il presse que tous ceux, nombreux, qui s'opposent à M. Capuano fassent preuve de plus de rigueur et mettent de l'ordre dans leurs idées. Ils devront prendre leur distance avec plus de sévérité et en priorité de ces chefs de file déboussolés du souverainisme qui ont nourri les fantasmes de M. Capuano et de tant d'autres. M. Capuano n'est donc selon moi qu'à demi responsable de ne pas comprendre.
Yves Capuano Répondre
17 février 2019Si je comprends bien, les québécois d'origine africaine, ou de couleur noire, ne feraient pas parti de sa définition de québécois de souche? Ainsi un Normand Brathwaite, un Gregory Charles, un Georges Laraque ne seraient pas inclus? Ouf... Le peuple québécois est de souche occidentale ? Ha bon, l'auteur ignore sans doute , ou veut ignoer, que notre génétique, notre "souche" est formée en grande partie d'origine amérindienne. C'est ce qui nous distingue génétiquement des français de France. Ensuite l'occident exclut l'orient, donc les québécois d'origine européenne orientale:polonaise, russe , ukrainienne, hongroise, tchèque, slovaques, ainsi que ceux provenant des pays asiatiques et arabes, ne seraient pas des québécois pur laines même si ceux-ci sont parfaitement intégrés au Québec? Dehors Natalie Petrowski !, dehors Kim Thuy!, dehors Djemilah Benhabib!
Votre article, Monsieur Labrie, me lève le coeur.
Christian Rivard Répondre
17 février 2019Monsieur Capuano, permettez-moi de vous dire que vous avez peut-être échappé quelques bouts du texte de Réjean Labrie.
Des extraits :
« On connaît tous des Brown, des Hunter, des Devlin bien de chez nous qui ne parlent pas mieux anglais que vous et moi. »
« Il ne viendrait à l'idée de personne de ne pas considérer l'animatrice Catherine Pogonat comme québécoise, même avec son patronyme à consonance étrangère. La jeune chroniqueuse d'Entrée principale Tatiana Polevoy en est un autre exemple. Idem avec l'animateur de Télé-Québec Sébastien Diaz ou le chanteur de la relève Matt Holubowski. »
« Toutes ces personnalités sont considérées comme tout aussi québécoises que vous et moi. Personne ne se pose même la question. » « Comme on le voit, la définition de qui peut se définir comme québécois n'est pas limitative. Elle est devenue beaucoup plus large et inclusive que jadis. Mais c'est à la condition expresse d'une pleine intégration réussie comme cela va de soi. Cela explique pourquoi un personnage comme l'écrivain montréalais Mordecai Richler n'a jamais été perçu comme québécois (et il serait sans doute entré en éruption si on l'avait qualifié de la sorte). »
Autre extrait :
« Au Québec, tout doit naturellement converger vers encore plus de Québec »
Le « [...] encore plus de Québec » est surligné d'un hyperlien qui mène à ce texte : - https://vigile.quebec/articles/etre-quebecois-c-est-d-abord-vivre-a-la-quebecoise
Extrait du texte :
« Vivre au quotidien dans l'environnement culturel québécois, c'est la seule manière de créer un sentiment d'appartenance et d'attachement à la nation et de sentir qu'on est d'ici et de nulle part ailleurs. C'est ainsi que se bâtit une identité collective solide et partagée là où il fait bon vivre ensemble. »
« Les Anglo-Montréalais qui ne connaissent rien de notre culture et vivent totalement déconnectés de l'endroit où ils habitent ne sont au fond que des Canadiens, et répondent difficilement à l'appellation de Québécois. Une telle prétention usurpée s'apparenterait dans les faits à une tentative d'appropriation d'identité collective. »
« Pour leur part, les nouveaux arrivants ont le devoir de s'immerger volontairement et pleinement dans cette nouvelle culture qu'ils se doivent d'adopter sans réserve, et de se mettre à interpréter les événements à travers cette nouvelle grille de perception, sinon il y a erreur flagrante sur le choix de la destination. Car leur non-participation à notre vie culturelle fait d'eux une réelle menace à son existence même en contribuant à l'amoindrir à petit feu. »
Réjean Labrie perçoit les Québécois (ou Canadiens français) avant tout comme une nation culturelle. Est Québécois celui qui s'intègre à la culture québécoise.
À première vue, et j'ai vécu là-même chose, les textes de Réjean Labrie sont directs et parfois choquants pour ceux qui en font une première lecture et ne portent pas attention à la notion de culture. Et cette culture s'acquiert pour tous ceux qui le veulent.
Réjean Labrie avait-il besoin de dresser la liste de toutes les personnalités québécoises représentant une nation culturelle différente pour convaincre le lecteur de son opinion sur la nation culturelle ?