Ce soir, j’ai sorti un de mes livres de ma bibliothèque, Le devoir de résistance, écrit en 1994 par Pierre Vallières. Vallières nous résume le principe de base du néo-libéralisme, la maximisation des profits et la destruction de l’opposition, le recul de la culture, la loi du profit au détriment de la démocratie et la création de pauvre que le système devra surveiller et punir.
En prenant le temps de réfléchir sur le premier chapitre de ce livre j’ai fait un lien avec notre système d’éducation. Je constate que la situation est alarmante. Les enseignants et enseignantes ont beau crier au gouvernement que la réforme de l’éducation ne fonctionne pas, le gouvernement n’a pas intérêt à corriger la situation. Dernièrement, Charest a donné les clés du Québec Inc. à Micheal Sabia, et le système de l’éducation fonctionne dans une logique complémentaire. La réforme construit de la main d’œuvre bon-marché et non des gens qualifiés. Le système public d’éducation est la preuve de cette débâcle.
La réforme, dans son application, crée des gens qui n’auront pas outils pour réfléchir sur la société et son avenir. La plupart ne seront peut-être pas capable à lire un contrat lorsqu’ils quitteront l’école secondaire. Le non-redoublement a contribué à créer des « analphabètes fonctionnels » qui ne comprennent pas toujours le sens des mots. Alors comment ces jeunes pourront-ils se positionner devant nos médias et l’actualité ? Comment pourront-ils réfléchir sur leur avenir et l’avenir de la société. La réforme est donc efficace pour tuer toute forme d’opposition. Elle est donc une nuisance à la démocratie.
Du jour au lendemain, on a décidé de rétablir le redoublement… à la fin du cycle. Donc un élève qui échoue à la fin de sa deuxième secondaire, se retrouve avec une 6ième année primaire, puisque le bilan se fait sur deux ans. Ce jeune se retrouve dans un cul-de-sac qui le dirige vers le décrochage. À 14, le jeune frappe un mur épouvantable. Le jeune apprend qu’il a perdu deux ans de sa vie a cause d’un gouvernement qui refuse d’agir. Croyez-vous que ce jeune est motivé à poursuivre ses études dans un système pourri qui l’a trahi ? Ces jeunes vont donc se retrouver avec des emplois utiles à la société peut-être, mais avec des salaires de crève-faim. Le commis du dépanneur Couche-Tard a un emploi utile, mais je ne crois qu’il aspire a fondé une famille avec les conditions de travail et le salaire que lui donne son employeur.
Le gouvernement néolibéral que nous avons a tous intérêts à conserver ce système. Les amis du pouvoir envoient leurs enfants à l’école privée, où il n’y a pas le phénomène de l’intégration sauvage des élèves en difficultés. Ceux qui ne réussissent pas sont expulsés et les élèves qui performent arrivent aux études supérieurs et entrent dans le système du pouvoir qui leur a donné leur chance. Les autres enfants, ceux du reste de la population, vivent dans un système public démoli par les trahisons du pouvoir envers le peuple. Ils survivent comme ils le peuvent. Certains vont réussir tout de même, mais les élèves dit moyen et faible vont subir plusieurs facteurs qui jouent contre eux. Plusieurs, qui en temps normal auraient réussis, seront donc noyés dans les difficultés et le manque de services. Ils seront donc la future main d’œuvre bon marché que John James Charest cherche à créer pour ses « ti-zamis » qui dirigent des multinationales. Des gens qui auront des salaires moindres et qui contribueront par le fait même à l’augmentation des profits des compagnies à qui Charest vend le Québec.
Et malheureusement, les gens à la tête des commissions scolaire se servent souvent de leur position comme tremplin politique, comme l’a fait Francine Charbonneau, députée libérale qui était à la tête de la commission scolaire de Laval. (D’ailleurs cette commission scolaire vit massivement l’intégration sauvage). Ils vont donc jouer au soldat nazi victime des ordres supérieurs. Ils se lavent les mains, en jetant la responsabilité de leur immobilisme sur le ministère. Malgré que leurs enfants soient des élèves de la commission scolaire qu’ils dirigent, ils vont refuser de dénoncer la réforme, parce qu’ils affirment que le ministère leur donne ordre d’appliquer la réforme qui détruit notre société. Ils refusent de prendre leurs responsabilités et sont aussi coupable que notre gouvernement.
Et ne soyons pas dupes, Le PQ est aussi responsables que le PLQ. Lucien Bouchard est tout aussi « lucide » et conservateur que John James. Et la chef actuelle du PQ, Pauline Marois, est la femme qui a travaillé à la mise en place de cette réforme, la fameuse réforme Marois. Pauline Marois est tout aussi coupable que John James. Ce n’est pas en faisant de nos enfants des « analphabètes fonctionnels » que nous allons arriver à l’indépendance. Encore une fois, le PQ a été une nuisance à notre projet de société au lieu de le faire avancer.
Donc, pour l’avenir de notre Québec et de nos enfants, il est grand temps de mettre fin au fiasco de cette réforme qui construit une future société du tiers-monde. L’arrêt de cette réforme nous concerne tous! Elle sert les intérêts néolibéraux en créant des gens qui auront des salaires moindres et qui ne connaîtront pas leurs droits. De plus, elle favorisera les gens qui gravitent autour du pouvoir et les jeux des « ti-zamis ». Notre démocratie est directement menacée par cette réforme!
La tiers-mondialisation du Québec.
Pourquoi la réforme est une menace.
Tribune libre
Ludovick-Rémi Deroy8 articles
Enseignant d’Éthique et Culture religieuse au secondaire. Possède un BACC en enseignement secondaire de l’Univers Social. Spécialisé dans l’histoire du Bloc Socialiste, de la décolonisation et de la libération nationale au Québec. Ex-coordonateur du RRQ Mo...
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Enseignant d’Éthique et Culture religieuse au secondaire. Possède un BACC en enseignement secondaire de l’Univers Social. Spécialisé dans l’histoire du Bloc Socialiste, de la décolonisation et de la libération nationale au Québec. Ex-coordonateur du RRQ Montréal.
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1 commentaire
Archives de Vigile Répondre
25 mai 2012C'est carrément et vachement dommage que tu ne sois pas député.
Brièvement, j'ai un enfant de 6 ans, et j'enrage rien qu'à penser aux conneries qu'on lui fait apprendre, i.e. mots étiquettes et tout, sans qu'il n'y ait aucune logique en-dessous, et IL est logique. Ça n'y fait pas! En plus, le système s'est maintenant prémuni d'ortho machin qui se donnent le droit de juger, toiser, trancher sévèrement;que d'argent gaspillé! Notre argent!
Si jamais tu deviens candidat, je te souhaite de poursuivre dans tes pensées et de ne pas avoir peur de "désobéir" aux règles du système.
Sincèrement,
Mariane