Des juifs en Nouvelle-France

Lapsus ou désinformation?

Tribune libre - 2007


Le 25 sept. dernier à l'émission de Christiane Charette à Radio-Can.
Madame Skora la fondatrice du Magazine "Tribune Juive" affirmait que la
communauté juive était installée au Québec (alors Nouvelle-France) depuis
1730. Elle affirmait de plus dans la dite entrevue que les Hart s'étaient
installés aux Trois-Rivières.

Or, rien n'est plus faux. D'après Monsieur Denis Vaugeois, historien et
auteur du livre "Les Juifs et la Nouvelle-France", à part Esther Brandeau,
jeune juive venue en Nouvelle-France (sous un nom d'emprunt) et la famille
Gradis de Bordeaux, qui de Bordeaux faisaient des affaires pour le moins
tordues, avec le très détestable Intendant François Bigot, aucun Juif ne
s’est installé de près ou de loin en Nouvelle-France (les autorités
françaises et catholiques de l’Ancien Régime colonial ne l’auraient
d’ailleurs pas permis).
Les premiers Juifs à s’installer au Québec sont
arrivés avec le Régime Militaire Britannique après 1759. À part un dénommé
Hart, officier dans l'armée britannique, ils sont venus surtout pour faire
du commerce.
Madame Skora s’est sûrement trompée d’une trentaine d’années, je comprends
également que les propos de Madame Skora n’engagent qu’elle, mais la radio
de Radio-Canada n’a pas à répandre sur le site de ladite émission cette
désinformation.
Pourquoi alors ne pas corriger l’erreur au lieu de laisser
circuler, ce qui ressemble fort à une méprise fortuite?
J’ai déjà écrit à
Radio-Canada pour signaler cette erreur historique, aucune rectification
jusqu’ici…
***
Rodrigue Guimont, co. Rimouski
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6 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    18 novembre 2011

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  • Archives de Vigile Répondre

    15 novembre 2007

    Théoriquement exclus ?
    Non, ils étaient interdit d'établissement, c'est à dire de posséder une terre et d'habiter dans la colonie. Par contre, ils pouvaient y être sur une base saisonnière pour des activités commerciales.
    Certains choisiront de faire la navette entre les colonies anglaises, hollandaises et la Nouvelle-France, plutôt que de retourner en Europe. Parmi les derniers de cette race, on peut retrouver David Crocket et Daniel Boone.

  • Archives de Vigile Répondre

    13 octobre 2007

    Il y eut des protestants dès le début de la colonisation, ne serait-ce qu’autour de Samuel de Champlain. Mais dès 1627, les huguenots étaient théoriquement exclus de la colonie. Théoriquement s’entend, car l’interdiction ne signifie aucunement la cessation de l’arrivée de protestants en Nouvelle-France.
    Ce dont Madame Skora faisait allusion dans cette entrevue, est à une première communauté juive établie en 1730 et au premier «député» juif dénommé Hart de Trois-Rivières toujours en 1730 (en pleine Nouvelle-France alors que le système politique et administratif était de nature coloniale et non parlementaire !!!). La date de 1730 fut répétée à maintes reprises.
    Je peux concevoir 1760 mais pas 1730, il y a là impossibilité de faits. Écoutez bien l'entrevue toujours disponible sur les ondes de la radio de Radio-Can.

  • Archives de Vigile Répondre

    7 octobre 2007

    Ou bien madame Skora ne fait tout simplement pas la différence entre une communauté juive établie et un groupement de crypto-juifs ou de marranes.
    Mais je dois ajouter une autre possibilité. Je vous laisse le soin de vérifier quand fut promulguée la loi qui interdisait aux protestants (hughenots) et aux Juifs de s'établir en Nouvelle-France.
    Mais s'établir n'était pas équivalent de résider. Les protestants pouvaient faire commerce en Nouvelle-France. Ils ne pouvaient cependant acquérir des terrains. Certains y passèrent beaucoup de temps et tissèrent des liens avec les gens du pays. Ce fut un moteur de conversion vers l'Église Catholique, les doux yeux de la fille d'un colon. C'est notamment le cas de l'ancêtre de la famille Pître (un Hollandais nommé Pieter). Certains hughenots coureurs des bois furent baptisés, mais n'hésitèrent point à faire du libre-échange avec la colonie hollandaise de Nouveaux-Pays-Bas ou Nova Belgica où ils fréquentèrent des offices religieux en français.
    La communauté hughenote de la Nouvelle-Amsterdam jouxtait la communauté juive. Alors je ne m'étonnerais pas que le tour de passe-passe fusse partagé.

  • Rodrigue Guimont Répondre

    3 octobre 2007

    de Rodrigue Guimont à Madame Andrée Ferretti
    Je n'ignore rien de tout cela Madame Ferretti. Et vous avez parfaitement raison, quand au rôle que l’Église catholique ibérique a joué en 1492 et 1496 en obligeant nombre de Juifs sépharadim à se convertir sous peine d’expulsion. Ce fut un geste ignoble, une faute inexcusable envers cette communauté maltraitée depuis des siècles.
    Mais là n'est pas la question...
    Madame Skora faisait référence à une communauté juive établie aux Trois-Rivières en 1730 et non à des marranos ou à des crypto pratiquants, venus d’Espagne ou du Portugal.
    Or, les premières communautés de religion juive sont arrivées au Québec avec la Conquête britannique de 1759 et non en 1730. Dire ou laissez entendre autre chose que cela, c’est soit méconnaitre l’histoire soit induire délibérément les gens en erreur.

  • Archives de Vigile Répondre

    2 octobre 2007

    Peut-être ignorez-vous que Thérèse d'Avila et son ami, Jean-de-la-Croix étaient de de foi juive, avant d'être obligés par l'Inquisition, sous peine d'emprisonnement, de torture, d'exil ou de mort, de se convertir au christianisme?. Ils comptent parmi les milliers de juifs d'Espagne qu'on appelle les convers.
    Il y eut aussi ceux du Portugal. Ils purent, pendant un certain temps, échapper aux foudres de l'inquisition en se comportant en chrétien sur la place publique, mais en continuant dans l'intimité de la famille et de la communauté de vivre selon les commandements de la Bible. On les désignait du nom de marranes. Quand la situation devint plus périlleuse, ils furent nombreux à s'exiler en Italie, dans le Sud de la France, à Nantes et à Amsterdam.
    Au milieu du XVIIe siècle, actionnaires de la Compagnie hollandaise des Indes occidentales, ils participèrent à la fondation et à la colonisation de la Nouvelle-Amsterdam, aujourd'hui, New York. Dans le même temps, quelques-uns, recrutés par Colbert, participaient aux activités de la Compagnie française des Indes occidentales, dont le rôle fut prépondérant, à cette époque, dans le développement de la Nouvelle-France.
    Qui peut soutenir qu'aucun de ces citoyens français n'était un convers ou un marrane, c'est-à-dire un juif?
    Andrée Ferretti.
    Andrée Ferretti.