Le Canada perd la face à l’ONU

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Trudeau s'est aliéné l'Inde, la Chine, l'Arabie saoudite et la Russie...


Le premier ministre Justin Trudeau a perdu mercredi la face à l’ONU, où la campagne du Canada pour obtenir un siège au Conseil de sécurité s’est soldée par une douche froide, alors que la Norvège et l’Irlande ont remporté chacune un siège dès le premier tour.


Il s’agit d’une seconde défaite en 10 ans pour le Canada, qui avait aussi échoué à remporter un siège non permanent au Conseil de sécurité en 2010. Dans l’opposition à l’époque, les libéraux avaient vertement critiqué les conservateurs pour cet échec.



L’équipe de Justin Trudeau s’est lancée en campagne avec l’« arrogance » de vouloir donner une leçon à un adversaire politique, selon Mark Kersten, chercheur à la Munk School of Global Affairs and Public Policy de l’Université de Toronto.


Mais concrètement, la politique étrangère canadienne n’a pas réellement changé depuis 2010.


« On fait la politique conservatrice, mais on l’a rebaptisée “politique étrangère féministe”. C’est un beau slogan sans plus », renchérit Jocelyn Coulon, chercheur au Centre d’études et de recherches internationales de l’Université de Montréal (CÉRIUM) et ex-conseiller du ministre des Affaires étrangères.


« Est-ce que vendre des armes à l’Arabie saoudite, c’est féministe ? J’en doute », critique M. Kersten.


Réforme nécessaire


Pour sa part, Bianca Mugyenyi, coordonnatrice de l’Institut canadien de politique étrangère, est d’avis que le Canada doit revoir sérieusement sa politique étrangère qui fait face à un « rejet mondial ».


Ottawa doit sa défaite à « son militarisme, à son appui à des compagnies minières controversées, à son indifférence envers les traités internationaux, à ses positions antipalestiniennes et à ses politiques climatiques », croit Mme Mugyenyi.


M. Coulon appelle lui aussi à une révision « d’une politique étrangère illisible, qui n’a pas d’ancrages forts ».



Le ministre des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne, a pris acte de la défaite canadienne à l’ONU, mercredi.

Capture d'écran Facebook Live

Le ministre des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne, a pris acte de la défaite canadienne à l’ONU, mercredi.





Pour le ministre des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne, « un siège au Conseil de sécurité n’était pas une fin en soi, mais un moyen d’atteindre nos objectifs ».


Il estime que faire campagne a permis au Canada d’accroître sa présence dans le monde, de resserrer des liens, de créer de nouvelles alliances et de se positionner comme leader.


Vrai Leadership


Mais pour être perçu comme un véritable leader dans le monde, selon M. Kersten, Ottawa doit parler moins et investir davantage où ça compte : en contribuant aux missions de paix internationales et en augmentant son aide au développement.


Le chercheur ajoute que le Canada peut faire une différence à l’Organisation des Nations unies sans siéger au Conseil de sécurité. 


Pour cela, le pays doit s’impliquer de façon cohérente et continue au sein des multiples comités onusiens, dont celui sur les changements climatiques, ainsi qu’à la Cour pénale internationale.


La Norvège et l’Irlande ont été choisies avec 130 et 128 voix, contre 108 pour le Canada, afin de représenter le groupe « Europe de l’Ouest et autres » au Conseil de sécurité des Nations unies.




 


 






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