Le Canadien «sert» le fédéralisme

La chef du PQ voudrait plus de francophones dans l'équipe de hockey

Quand le sport devient politique

Isabelle Porter - Québec — La chef du Parti québécois «aimerait» que le Canadien de Montréal compte plus de joueurs francophones et déplore que la faiblesse du contingent québécois «serve» la cause fédéraliste.

«Je suis une amatrice de hockey et j'aimerais pouvoir applaudir plus souvent des francophones», a tenu à souligner la chef du PQ lors d'un point de presse de présession parlementaire. «L'équipe a pris une certaine tendance et j'aimerais qu'elle se redresse un peu. D'ailleurs, il y a beaucoup de chroniqueurs et d'analystes du monde du sport qui partagent le même point de vue que moi [sic]», a-t-elle dit.

Pas question toutefois de s'avancer vers des théories du complot. «Je ne crois pas que c'est délibéré [...], mais le résultat est le même et actuellement ça sert davantage le fédéralisme, à mon point de vue.»

Pauline Marois s'est exprimée de la sorte après avoir été interpellée par les journalistes sur les propos controversés du député Pierre Curzi, la semaine dernière. Dans une entrevue donnée à l'émission Les Francs Tireurs, le critique péquiste en matière de langue avait affirmé qu'il y avait une «mécanique politique» derrière le fait qu'on «boudait» les joueurs québécois au sein du Canadien.

«Les gens qui sont fédéralistes, qui ne souhaitent pas que le Québec devienne un pays [...], ils savent très bien que tu dois t'emparer d'un certain nombre de symboles identitaires», a-t-il dit en parlant de l'équipe de hockey. «Ce n'est pas par hasard» qu'il n'y a pas plus de joueurs francophones, répétait-il.

Marois dénonce le «Quebec bashing»

Des déclarations qui n'ont pas manqué de faire réagir au Canada anglais. Hier, dans la page éditoriale du National Post, on se moquait joyeusement des «théories du complot» du député Curzi. «C'est toujours difficile de savoir si les séparatistes québécois croient vraiment les théories du complot qu'ils défendent ou s'ils tentent juste cyniquement de créer des conditions gagnantes», pouvait-on lire.

Selon Pauline Marois, ce n'est qu'une manifestation de plus du «Quebec bashing» alimenté ces derniers temps par la saga de l'amphithéâtre de Québec, les écoles passerelles et les attaques du premier ministre de Terre-Neuve dans le dossier qui l'oppose à Hydro-Québec.

Selon Danny Williams, Hydro-Québec jouit d'un traitement de faveur du fédéral par rapport à son équivalent au Labrador, Nalcor. La semaine dernière, il a reproché au Québec de «croître sur le dos du reste de la fédération».

M. Williams s'est «littéralement essuyé les pieds sur les Québécois», a lancé Mme Marois hier. «J'aimerais ça entendre le premier ministre nous défendre et répliquer à de tels propos.»


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