AFP - Sarajevo - Le général canadien à la retraite Lewis Mackenzie, ancien commandant des forces de maintien de la paix de l'ONU pendant la guerre de Bosnie (1992-1995), a été mis en cause hier par un procureur bosniaque pour viol de musulmanes bosniaques.
"Selon les témoignages de plusieurs femmes, il s'était rendu à plusieurs reprises dans un camp de détention. Il a été non seulement témoin de viols, mais il a lui même violé" des femmes incarcérées par les forces serbes bosniaques, a déclaré à l'AFP Oleg Cavka, procureur auprès d'un tribunal régional de Sarajevo.
"Une enquête contre Mackenzie a été ouverte en 1998, mais nous n'avons pas pu l'achever, car il n'a pas été interrogé", a-t-il ajouté.
Ce camp de détention, dit Sonja, avait été mis en place dans les faubourgs de Sarajevo. M. Cavka a refusé de dévoiler le nombre de femmes qui accusent le général canadien de viol.
Il a expliqué que l'ancien commandant de l'ONU ne pouvait pas être inculpé avant d'être interrogé par la justice locale.
La justice bosniaque a demandé à plusieurs reprises aux autorités canadiennes l'autorisation d'interroger le général Mackenzie mais n'a jamais eu de réponse, selon la même source.
Selon la presse bosniaque, plus de 300 personnes détenues dans le camp Sonja sont portées disparues.
Respecté au Canada pour son rôle en Bosnie, le général Mackenzie avait été accueilli en héros au début de la guerre, puis rejeté par les musulmans qui l'avaient considéré comme "pro-Serbe". Il a commandé les troupes de l'ONU pendant les premiers mois du conflit. Après avoir critiqué de façon sévère le rôle onusien dans ce pays, il avait été remplacé en août 1992.
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