Lorsque la parole est histoire, poésie, combat, éveil

Le moulin à parole

Elle devient moteur de liberté et d'indépendance

Tribune libre



Je me souviens de cette expérience unique sur les plaines d’Abraham, en septembre 2009. J’avais été fasciné par cet évènement mettant en scène des personnages, porteurs d’une parole révélatrice de notre histoire et de notre peuple. C’est à ce moment que j’ai découvert Vigile et que j’y ai écrit mon premier texte sous le titre « Un temps fort de liberté ».

« J’ai suivi, sur « vox », une grande partie des lectures de textes rappelant de grands moments de notre histoire comme peuple. Tous les textes en question, qu’on aime ou pas, font partie de cette histoire et doivent être à la fois analysés à la lumière du contexte historique dans lesquels ils ont été écrits et appréciés en fonction des réalités dans lesquelles nous vivons.
Cet exercice relève des auditeurs et auditrices. Il leur appartient de se faire un jugement et d’exprimer, le cas échéant, une opinion qui leur est personnelle. En ce sens, j’ai écouté chacun des textes, que ce soit ceux de Lord Durham, de Papineau, du FLQ, de Pierre Trudeau, de Robert Bourassa, de Félix Leclerc, de Gilles Vigneault et de tous les autres. En personne libre, je les ai reçus et appréciés selon mes connaissances, mes valeurs et mon jugement. Je n’accepte pas que d’autres décident pour moi ce que je dois entendre ou pas. Le temps des censures, s’il n’est pas encore complètement passé, n’est plus acceptable
J’ai fort apprécié cette initiative du Moulin à paroles et j’espère que tous ceux et celles qui ont des choses à dire s’en inspirent. La présence de ces nombreux jeunes adultes m’a redonné espoir et j’ai cru y reconnaître la flamme d’un grand humanisme à la fois profondément enraciné dans l’identité du peuple québécois et largement ouvert et solidaire d’un monde multipolaire.
Je crois que cette initiative constitue une brèche dans la machine de l’information qui choisit et décide pour nous ce que nous devons savoir et ne pas savoir. C’est sans doute plus sécurisant pour les meneurs du jeu. Mais cette fois le peuple fait entendre une voix et dit qu’il n’a pas abdiqué son devoir d’être bien présent dans les destinées de la nation québécoise. Nous savons que lorsque le « chat dort, les souris dansent ». Eh bien ! Si cet exercice du Moulin à paroles a réveillé quelque peu le chat qui dort en nous, tant mieux. Les souris n’auront qu’à bien se tenir. »



Depuis lors, les années ont passé et l’expérience du Moulin à parole n’est pas revenue. Pourquoi ? Ne fut-elle pas une forme bien vivante d’éveiller les consciences à travers ces multiples intervenants, donnant vie à ces voix retenues dans les archives et les vieux rayons de bibliothèques tout comme à celles méconnues des temps que nous vivons ?

Plusieurs intervenants sur ce site voient venir l’échéance de l’indépendance du Québec dans un avenir rapproché. Un article tout récent de Richard Le Hir en fait même une échéance imminente.


Pourquoi ne pas reprendre cette initiative, cette fois dans chacune des régions du Québec, et d’en faire un moment fort de prise de conscience et de partage de la parole ?
Il me semble que chaque région devrait trouver ses propres représentants pour mener à bien ce projet qui apporterait un souffle rafraîchissant à la mouvance indépendantiste du Québec et surtout, assurerait cette participation indispensable du peuple à son indépendance.

Oscar Fortin
Québec, le 2 février 2013

http://humanisme.blogspot.com

SUR VIGILE : Georges LE GAL : http://www.vigile.net/Le-Moulin-a-paroles-portrait-de-la

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citoyen du Québec et du monde

Formation en Science Politique et en théologie. Expérience de travail en relations et coopération internationales ainsi que dans les milieux populaires. Actuellement retraité et sans cesse interpellé par tout ce qui peut rendre nos sociétés plus humaines.





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5 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    10 février 2013

    Oublions pour un moment l'Assemblée nationale comme site d'une future manifestation citoyenne du type du Moulin à paroles. L'An pour l'instant est sous occupation de l'ennemi. En effet 71 députés collaborateurs du système qui détruit les nôtres, à petit feu y siègent.
    La résistance doit s'organiser à partir d'un nouveau site et quoi de mieux que le parc Victoria, sis au coeur des quartiers populaires francophones de Québec que sont Sacré-Coeur, Saint-Sauveur, Saint-Roch et Jacques Cartier. Ces quartiers ouvriers où on retrouve le monument commémorant l'émeute de 1917 et où la grande Alice Robyl est née.
    Québec, 13 septembre 1759, les milices canadiennes tiennent bon. Elles sont sur le Côteau Sainte-Geneviève et c'est un feu nourri qui empêche les soldats de Wolfe de descendre dans le faubourg Saint-Roch. Un sentier descend la falaise ce qui est aujourd'hui le boulevard de Langelier. Ce sentier conduit à l'Hôpital Général où les Augustines reçoivent les dizaines de blessés.
    254 ans plus tard, en face du couvent des Augustines, se trouvent le cimetière dédié à la Guerre de Sept Ans et le mausolée du marquis de Montcalm d'où les restes furent transférés en 2001 par les Ursulines .C'est la Commission de la Capitale nationale du Québec qui organisa une célébration grandiose et émouvante, présidée par monsieur Bernard Landry, premier ministre du Québec.C'était aussi l'année qui soulignait la Grande Paix de Montréal de 1701.
    2013 est une date importante pour notre histoire nationale. Elle commémore le Traité de Paris de 1763, qui céda la Nouvelle-France à l'Angleterre et ouvra la porte à la future révolution américaine et la création d'un nouveau pays, les États-Unis . Profitons de cette date importante pour relancer notre lutte pour la liberté et démontrer que ce traité n'a rien réglé et que nous sommes toujours, nous le peuple québécois en marche vers le pays.
    Je suggère donc qu'un nouveau Moulin à paroles se tienne autour de ces lieux historiques importants. Je propose aussi que le parc Victoria soit rebaptisé le Parc de la Nation, la nation québécoise en mouvement. Nous devons créer une vague de fond qui montera de la basse-ville vers la haute-ville. Nous devons nous assurer pour les années à venir que l'Assemblée nationale soit habitée par des députés qui seront au service de la nation et de la liberté. Il sera alors possible d'y refaire un Moulin à paroles lorsque nous sentirons que ce parlement ne sera plus au service du système qui détruit notre nation.

  • Archives de Vigile Répondre

    8 février 2013

    Monsieur Fortin
    J’avais omis de signer mon commentaire et, bien évidemment, l’administrateur ne pouvant le faire pour moi, il a généreusement accepté d’effacer mon message. Je l’en remercie.
    Le voici de mémoire :
    Vous écrivez « Depuis lors, les années ont passé et l’expérience du Moulin à paroles n’est pas revenue »
    Elle est revenue, le 10 septembre 2011. Çà n’était pas grandiose mais le moulin a redémarrer à tourner bien modestement. C’est à une table du Chantauteuil que j’ai proposé l’idée à Luc Archambault. Nous n’avions qu’un mois pour préparer cela mais l’essentiel, c’était qu’il se passe quelque chose. J’avais en tête un Moulin à Paroles annuel qui pourrait devenir d’envergure nationale au cours duquel des citoyens de toutes les régions du Québec viendraient lire un texte devant LEUR Parlement afin de concurrencer toutes les activités sportives ou autres de l’industrie du divertissement de Québec. Je proposai le samedi le plus rapproché du 13 septembre pour « célébrer la résilience du Peuple souverain du Québec et la criante nécessité de susciter les occasions de survie de la Langue française dans notre pays » ; et tout cela en dépit d’un fatidique 13 septembre 1759.
    Voici les textes qui y ont été lus :
    .Louis-Hyppolite LAFONTAINE : premier discours en français au parlement malgré l'adoption de l'Acte d'Union qui en interdisait l'usage ;
    .Extrait d’une conférence de presse de Charles de Gaulle au Palais de l’Élysée (1967);
    .Extrait du discours prononcé par René Lévesque devant l’Assemblée National française;
    .Pamphlet de Maxime BLANCHARD :Fatalité (Revue Liberté) 281 (2008) : 25-30;
    .Extrait de Maria Chapdelaine de Louis Hémon.
    Vous proposez un Moulin à Paroles dans toutes les régions du Québec. J’espère que cela pourra se concrétiser. À Québec ou dans toutes les régions, l’important, c’est que nous nous remémorions notre survivance avant que le Québec ne soit devenu une grande Louisiane.
    Souhaitons nous « bonne chance ».
    Pauline DUFOUR

  • Oscar Fortin Répondre

    7 février 2013

    Merci pour vos commentaires. Je n'ai pas le nom du dernier intervenant qui m'apprend cette expérience du Moulin à parole en 2011. Je ne puis que l'en féliciter pour son initiative.
    Je pense qu'il faut trouver une formule permettant de mobiliser sur des bases de contenus la population. Je n'ai évidemment aucune recette, mais l'idée y étant les mobilisateurs trouveront bien les moyens pour en faire un évènement.

  • Serge Charbonneau Répondre

    5 février 2013

    Se créer une journée annuelle de rassemblement pour s'entendre dire le Pays.
    Il y a tant eu de discours grandioses décrivant le Pays !
    Les faire revivre une fois par année, partout au Québec (peut-être avec des dates différentes pour chaque lieu).
    Et entendre aussi les discours d'aujourd'hui avec ce que l'on vit en plus de ce que l'on a vécu.
    Un jour de Chansons, politiques et poésies pour faire entendre la voix du Pays.
    Très bonne idée, M. Fortin.
    Reste à la faire connaître à des gens qui ont l'énergie de mettre en branle ce fabuleux projet.
    Serge Charbonneau
    Québec

  • Archives de Vigile Répondre

    5 février 2013

    C'est une très bonne idée,cela prend un groupe de leaders
    dans chaque région pour mener à bien une idée comme cela.