On a déjà entendu Richard Martineau se porter à la défense des étudiants. Aujourd'hui, il «varge sur les étudiants» tout comme il dénonçait le gouvernement en 2005. Son excuse pour avoir changé sa position c'est que les choses ont bien changé au Québec depuis 2005 en brandissant l'argumentaire de la dette publique à la Éric Duhaime. Tu parles d'une excuse! Si le contexte économique a changé depuis 2005, le principe de «varger sur la jeunesse», lui, n'a pas changé! C'est comme si on mettait sur le nez des jeunes la dette publique que le Québec a accumulé entre 2005 et 2012. «C'est à cause du gel qu'on en est rendu là.» Pour ma part, si on en est rendu là, c'est parce que ça fait plus de 8 ans que les Libéraux de Jean Charest sont au pouvoir et parce que ça fait plus de 8 ans qu'il brade nos ressources à rabais pour se faire des "ti namis". Point à la ligne. Mais attendez, je n'en ai pas fini avec Richard Martineau. Comme il présente toujours d'excellents débats de qualité à son émission à LCN, Franchement Martineau, il se trouve qu'il a eu la brillante idée d'organiser un "débat", plutôt une discussion, droite contre droite. Éric Duhaime (contre) Mathieu Bock-Côté. Ce dernier a déclaré en ondes: «J'ai l'impression que la hausse des frais de scolarité a été l'élément déclencheur de la grève étudiante.» Wow! Malgré l'insignifiance de ses propos, Bock-Côté a soulevé un réel questionnement.
Et si la hausse des frais de scolarité n'était pas l'élément déclencheur de la grève étudiante?
Bien sûr, cette question est absurde, mais à entendre les gens, à voir la société québécoise aller ces temps-ci, elle prend un sens bien particulier.
Les Québécois dont le vocabulaire pour décrire ce mouvement étudiant historique au Québec tourne autour de GANG DE CHIALEUX, d'ENFANTS GÂTÉS, de GÉNÉRATION QUI VEUT JUSTE PAS PAYER SA JUSTE PART, pour eux, est-ce que la hausse des frais de scolarité est l'élément déclencheur du mouvement étudiant? Pour eux, est-ce que la hausse des frais de scolarité vaut la peine de déclencher une grève? À constater leur vocabulaire, je crois bien que non. Alors, si pour ces gens, une hausse de 75% des frais de scolarité sur 5 ans ce n'est rien, ce n'est pas une raison valable pour descendre dans la rue et s'opposer à la décision du gouvernement, quel est le déclencheur de ce mouvement? Pourquoi alors des milliers d'étudiants manifestent dans les rues pendant aussi longtemps? La réponse se trouve dans leur vocabulaire. La génération des jeunes d'aujourd'hui est formée d'une gang de chialeux, d'enfants rois qui ne veulent jamais rien payer. Ce sont ces caractéristiques de la jeunesse qui auraient agi comme le déclencheur du mouvement étudiant selon la façon de penser de ces Québécois. On se retrouve donc avec un conflit inter-générationnel. Les jeunes contre les moins jeunes. Vous croyez que je généralise? Peut-être un peu, mais à voir la réaction des Québécois face à tout ce qui se passe au Québec dans le conflit étudiant depuis 11 semaines, cette généralisation a sa raison d'être.
Pas plus tard qu'au début de cette semaine, seulement 38% de la population québécoise appuyaient le mouvement étudiant, mais la preuve de cette généralisation ne se trouve pas là.
Elle se trouve dans la réaction aux propos irrespectueux du premier ministre et à l'attitude incendiaire de son gouvernement. Jean Charest se moque de la jeunesse québécoise au salon du Plan Nord devant les gens qui vont se graisser la patte avec NOS investissements, avec NOS ressources naturelles, Jean Charest et Line Beauchamp manquent totalement de savoir-vivre envers le mouvement étudiant en déviant le débat, en trouvant plusieurs prétextes pour éviter de les rencontrer pour négocier en affirmant que ce sont les leaders étudiants qui refusent de se pointer, bref, le Gouvernement Charest «varge» sur la jeunesse québécoise à grands coups de matraque pendant qu'il tient le gros bout du bâton avec même pas 40% des votes aux dernières élections. Cette attitude n'était-elle pas censée provoquer la colère chez les Québécois et Québécoises? Du moins, c'est ce que je pensais et je ne crois pas que j'étais le seul à penser ainsi. Cependant, ce qui en découle, c'est une montée des Libéraux dans les sondages! Au moment d'écrire ces lignes, s'il y avait des élections demain matin, toujours selon les sondages, Jean Charest serait réélu comme premier ministre du Québec! Mais pourquoi donc bon sang?! Parce qu'il «varge» sur les étudiants, sur les jeunes. À bien y penser, il semble que beaucoup de Québécois aiment ça, eux, un gouvernement qui «se tient debout» face à la jeunesse. (Quand vient le temps de se tenir debout pour défendre les intérêts du Québec, là c'est une autre histoire...) Ainsi, la société québécoise encourage et appuie l'attitude irrespectueuse et incendiaire du gouvernement libéral face au mouvement étudiant. Il y aurait même des gens qui l'auraient trouvé très drôle la blague du premier ministre au salon du Plan Nord, et pas juste ces bandits cravatés qui ont le sourire fendus jusqu'aux oreilles à la simple idée de nous siphonner. Des Québécois moyens, monsieur et madame tout le monde aussi.
Il en ressort donc de ces sondages qu'il y a assez de gens au Québec qui sont aiment cette attitude méprisante envers les jeunes pour faire élire un gouvernement qui adopte cette attitude, donc pour faire réélire les Libéraux. C'est à se demander quelle opinion ont ces gens de la jeunesse d'aujourd'hui? S'il aime un gouvernement qui la méprise, il doit bien y avoir un fond de mépris dans cette opinion. J'espère au moins qu'ils réalisent que la société québécoise a besoin de cette jeunesse. J'espère qu'ils réalisent que si les jeunes sacrent leur camp et leur laisse le Québec, ils vont se retrouver dans la marde jusqu'au cou! J'espère qu'ils réalisent le poids considérable de la jeunesse québécoise au sein de notre société. Et j'en suis un jeune, je fais partie de cette jeunesse donc à partir de maintenant, je vais parler au «nous» en m'adressant à vous.
Nous boycottons nous cours pendant 11 semaines et ça braille au Québec. Des entreprises qui ont besoin de nous pour travailler durant la période estivale sont en crise de panique. «Qu'est-ce qu'on va faire pour se passer de la main d'oeuvre étudiante?» Vous ne pouvez pas vous en passer, c'est aussi simple que ça! Nous ne sommes pas au rendez-vous, vous êtes dans la marde, un point c'est tout! Vous nous menacez d'annuler des sessions, mais vous savez très bien qui si vous le faites, vous allez brailler autant que nous, sinon plus. Qu'est-ce que vous allez faire pour combler le vide laissé par une session annulée autant sur le marché du travail que dans les programmes scolaire? Vous allez en arracher en sacrement! Quand vous allez être à la retraite, ridés et tout courbés, qu'est-ce que vous allez faire pour payer la pension des plus défavorisés et de ceux qui attendaient leurs 65 ans... non! 67 maintenant!? Si nous ne sommes plus là, vous allez encore brailler, surtout les plus défavorisés. Vous allez être dans le trouble. Et qui va travailler ces jours-là quand vous ne pourrez plus le faire? Qui va payer des impôts et des taxes, autant que vous l'avez fait si ce n'est pas plus pour assurer des mesures de protection sociale équitables pour tous comme la santé si nous ne sommes plus là? Vous allez brailler encore! Vous allez souffrir, matraqués par la maladie et le goût de votre propre médecine.
Bon, assez vu noir! Évidemment, je ne souhaite que rien de tout cela n'arrive. Respectez-nous. Respectez la jeunesse québécoise. Reconnaissez sa valeur. Reconnaissez que sans elle, vous n'êtes rien et vous n'irez nulle part. Alors quand nous descendons dans la rue pour demander des frais de scolarité bas pour favoriser l'accès l'éducation, nous ne quémandons pas. Nous ne refusons pas de payer. Nous croyons tout simplement en la force de la société, nous croyons qu'ensemble, nous sommes toujours plus forts!
Et si nous décidons de prendre le pouvoir, même plus faibles en nombre, mais forts en qualité en nous disant que chacun de nos votes compte, et si nous nous présentons autant que nous sommes pour cocher notre bulletin de vote pendant qu'au mieux, la moité d'entre vous se présente aux urnes, et si nous devenons des véritables citoyens avec tout ce que ça implique pendant que vous déléguez votre citoyenneté au gouvernement ou aux autres «Bof, quelqu'un d'autre le fera», nous serons plus forts. Cette jeunesse, c'est elle qui tiendra le gros bout du bâton! Pour ma part, je crois que jeunes et moins jeunes devraient se respecter, reconnaître l'importance et la nécessité de chacun et faire partie de la même société. Je le répète, ensemble, nous sommes toujours plus forts.
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1 commentaire
Jean-François-le-Québécois Répondre
25 avril 2012« La génération des jeunes d’aujourd’hui est formée d’une gang de chialeux, d’enfants rois qui ne veulent jamais rien payer. Ce sont ces caractéristiques de la jeunesse qui auraient agi comme le déclencheur du mouvement étudiant selon la façon de penser de ces Québécois.»
Assez désolant, selon moi, que les propos elvis-grattonesques de ces Québécois-là, qui s'en prennent aux étudiants québécois, sans du tout voir que le problème a un nom: John James MacDonald Charest...
Si notre fierté nationale, Johnny Charrue, gaspillait moins d'argent public via la corruption, la mauvaise gestion et ne cédait pas nos ressources naturelles à ses ti-zamis et des étrangers, la situation financière du gouvernement du Québec serait, d'emblée, différente. Comme sa capacité à maintenir un gel des frais de scolarité!