Pierre Légaré occupait une place à part dans la troupe des humoristes québécois. Ses jeux de mots et ses calembours recherchés servaient de passerelle lui permettant de poser sa question « existentielle » tordue sur la vie et ses travers à chacune des séquences de ses dialogues. Un pourquoi qui suscitait le rire mais aussi incitait à la réflexion.
L’humoriste prenait un malin plaisir à mettre le doigt sur les absurdités du quotidien et à critiquer habilement les comportements ainsi que le système de valeurs de notre société de consommation, avec dérision mais aussi avec une logique implacable.
Pierre Légaré n’a jamais débordé du style intellectuel qui l’a caractérisé tout au long de sa prodigieuse carrière dont un de ses projets Mots de tête lui a même valu de décrocher un record Guinness pour la plus courte émission télévisée au monde, et pour laquelle il était animateur et concepteur.
Son humour subtil, intelligent et pince-sans-rire lui a permis de se bâtir une clientèle dont la fidélité n’avait d’égal que le respect qu’elle lui a toujours voué. Pierre Légaré demeura à jamais une figure légendaire de l’humour québécois.
En terminant, je laisse la parole à l’humoriste Guy Nantel : « Pour moi, c’est de l’intelligence pure. C’était vraiment ça. C’était tellement réfléchi, c’était toujours à point. [...] Son premier show, je pense que je n’ai jamais ri de même dans un spectacle d’humour. C’était toujours des lignes. Ce n’était pas une histoire qu’il racontait. Souvent, il passait d’une question à l’autre. Chaque ligne était travaillée. C’était une œuvre d’art, ce qu’il faisait. »
Les effets collatéraux de l’évolution
Je suis un homme d’un certain âge, plutôt conservateur, attaché aux traditions, pour qui l’évolution, un terme qui devrait en théorie être relié au mieux-être, nous conduit souvent à vivre dans un stress déstabilisant.
Natif de la fin des années quarante, j’ai grandi dans un monde où les petites choses de la vie revêtaient toute leur importance. À titre d’exemple, je me rappelle que, vers l’âge de 12 ans, mon père m’avait acheté un vélo usagé qui m’avait comblé de bonheur. Imaginez-vous la même situation qui se produirait aujourd’hui et la réaction du jeune ado qui recevrait un tel « cadeau » pour son anniversaire!
Les médias sociaux incarnent, à mon avis, un bel exemple d’ambivalence. En effet, bien que parfois positifs, les messages envoyés sur Facebook colportent souvent des attaques violentes et mesquines envers certaines personnes, notamment les élus. C’est sans compter la dépendance viscérale qu’ils développent, particulièrement chez les adolescents qui sont littéralement envoûtés par leur attrait qui les retient les yeux rivés sur leur petit écran pendant un nombre d’heures effarant.
En ces temps dits « modernes », la persévérance et l’effort ont été remplacés par la réussite sans effort, les échanges téléphoniques, par les messages électroniques, le personnel au service du client, par les guichets automatiques, les tables de mathématiques par les touches des calculatrices…
Évolution quand tu nous tiens!
Henri Marineau, Québec
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