Le PQ affirme qu'il sent des odeurs de fin de régime

JJC - chronique d'une chute annoncée

Alexandre Robillard - À la veille de la fin de la session parlementaire, la chef péquiste Pauline Marois a dressé un sombre bilan des accomplissements du gouvernement, jeudi, affirmant qu'elle sent des odeurs de fin de régime.
Le premier ministre Jean Charest a riposté en accusant Mme Marois d'avoir choisi d'être «vulgaire», au cours des derniers mois, faute d'idées substantielles à proposer.
Alors que la session parlementaire doit se conclure vendredi, les deux chefs de partis ont évoqué plusieurs des dossiers qui ont dominé leurs affrontements, durant la dernière année.
Mme Marois a soutenu que M. Charest avait fait semblant de rehausser les règles d'éthique auxquelles ses ministres sont soumis.
La chef péquiste a aussi rappelé les situations de conflits d'intérêts dans des organismes d'investissement régional, ainsi qu'un cas de collusion resté lettre morte au ministère des Transports.
Affirmant que la session se termine sur des odeurs de «fin de régime, de collusion et de corruption», Mme Marois a réclamé une nouvelle fois que le gouvernement mandate une enquête publique sur des allégations de malversations dans la construction et l'octroi des contrats publics.
«Est-ce qu'il va enfin mettre fin à la dérive éthique de son gouvernement qui mine la crédibilité de nos institutions démocratiques?», a-t-elle demandé en Chambre.
M. Charest a de son côté déclaré que tous les ballons de l'opposition se sont dégonflés. Selon le premier ministre, les récentes conclusions du vérificateur général, concernant les Fonds d'intervention économique régional (FIER), ont notamment contredit Mme Marois.
Faisant allusion à un documentaire où Mme Marois a affirmé que l'opposition devait «brasser de la marde», M. Charest a laissé entendre, sans répéter l'expression, que la chef n'avait fait rien de plus durant la session.
«La chef de l'opposition officielle et l'opposition ont choisi l'immunité parlementaire et, plutôt que de parler des vrais enjeux, ont tordu les faits, a-t-il dit. A chaque fois qu'on a prouvé que leur ballon était dégonflé, ça ne les a pas empêchés de continuer. Parce qu'au lieu de choisir les vrais enjeux, comme l'économie, elle préfère faire dans les poubelles de la politique.»
Au cours des dernières semaines, les débats ont été dominés par les allégations de malversations dans la construction et l'octroi de contrats publics.
L'opposition a talonné le gouvernement pour qu'il mandate une enquête publique afin de faire la lumière sur ce dossier.
Par ailleurs, le PQ a demandé jeudi que le Directeur général des élections, en plus du vérificateur général, enquête sur des allégations de favoritisme dans l'attribution de places à 7 $ à des propriétaires de garderies privées qui ont contribué à la caisse libérale.
Lors de la période des questions, le porte-parole péquiste du dossier de la famille, Nicolas Girard, a soutenu que le gouvernement refuse d'obtempérer parce qu'il craint la découverte d'autres cas d'apparence de trafic d'influence.
«Pourquoi le ministre refuse une enquête du vérificateur général et pourquoi il ne veut pas rendre publiques, sur le site de son ministère, toutes les évaluations de projet?, a-t-il demandé. Est-ce qu'il craint que l'échantillon qu'on a exposé cette semaine ne soit que la pointe de l'iceberg?»
Le ministre de la Famille, Tony Tomassi, a une fois de plus défendu le processus d'attribution des places subventionnées. Selon M. Tomassi, les projets retenus répondaient à des critères d'évaluation objectifs.
«Les dossiers sont analysés par une grille de sélection très rigoureuse et très stricte, par des fonctionnaires, a-t-il dit. Ce que le député de Gouin fait actuellement: il remet en cause le travail et l'intégrité des fonctionnaires du gouvernement du Québec.»
Plus tôt cette semaine, le PQ s'est interrogé sur l'attribution des places subventionnées à des garderies privées dans trois régions de la province.


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