CHEFFERIE DU PQ

Le prochain camp du Oui?

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« L’indépendance est une question existentielle, transcendant la gauche et la droite. »


Le mardi 25 août, Paul St-Pierre Plamondon (PSPP), qui est candidat à la chefferie du Parti québécois, a publié un livre ayant pour titre Rebâtir le camp du Oui.


Il y expose dès les premières lignes les raisons de son engagement en politique et celles qui l’ont amené à embrasser la souveraineté. « Au cours des dernières années, j’en suis venu à conclure que l’indépendance du Québec était une question de survie linguistique et culturelle pour le Québec. » Autrement dit, l’indépendance est une question existentielle, transcendant la gauche et la droite.


PSPP


Sans elle, nous sommes condamnés au déclin dans tous les domaines de notre existence collective.


Honnêtement, ce déclin est déjà engagé. Les dernières données sur la situation du français à Montréal en témoignent.


Il pourrait y avoir de quoi être désespéré, car si l’indépendance est une nécessité vitale, les Québécois n’ont pas trop l’air de s’en rendre compte en ce moment.


Faut-il croire à notre inévitable folklorisation ? Pas vraiment, nous dit PSPP. Car le « mondialisme », pour reprendre le terme de l’auteur, fait faillite. La démondialisation a de l’avenir.


La crise de la COVID l’a démontré, les frontières n’étouffent pas les peuples, elles les protègent. L’État bien compris ne les aliène pas, mais leur donne une capacité d’action collective.


PSPP est un homme de centre-gauche, attaché à la social-démocratie, qui ose défier l’extrême-gauche haineuse, alors que trop souvent, les politiciens s’aplatissent devant elle, comme s’ils ne savaient pas lui répondre.


On l’a vu dénoncer le concept de racisme systémique quand la pression médiatique voulait obliger tout le monde à s’agenouiller devant lui.


Dans ce livre, il critique le multiculturalisme canadien qui fragmente la société et rend insaisissable le bien commun. Le fédéralisme canadien handicape la démocratie québécoise.


PSPP veut être le chef du prochain camp du Oui et rebâtir la coalition souverainiste. Mais cette coalition ne peut plus être la même qu’en 1995. Ses éléments sont dispersés. Comment tenir ensemble les nationalistes et les diversitaires, les conservateurs et les progressistes ?


Les Québécois francophones sont-ils vraiment prêts à tourner le dos à la CAQ et à François Legault, qui assume très honorablement le rôle de chef national ?


On trouvera plusieurs points de désaccord possibles avec cet ouvrage. Mais dans une époque où le tweet devient la formule privilégiée d’intervention dans le débat public, prendre le temps d’écrire un livre témoigne d’une confiance admirable en l’intelligence des électeurs.








Écoutez Les idées mènent le monde, une série balado qui cherche a éclairer, à travers le travail des intellectuels, les grands enjeux de sociétés.





Chefferie


La présente course à la chefferie au PQ est très intéressante. Sylvain Gaudreault, Guy Nantel et Frédéric Bastien amènent tous quelque chose au débat. Ils doivent être entendus.


Qu’on ait été péquiste, ce qui est courant, qu’on ne l’ait jamais été, ce qui est étrange, qu’on le soit encore, ce qui est plus rare, ou qu’on ne ferme pas la porte à l’idée de le redevenir un jour, ce qui n’est pas inimaginable, il faut souhaiter que le courant souverainiste dispose d’un véhicule politique crédible.




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