Au menu du Parti Québécois et ses jeunes réunis en Congrès le 24 août à Québec?

Le Québec doit étatiser et vendre au plus tôt le cannabis en SAQ et pharmacies

Pour l'afffirmation de ses champs de compétences et sa gouvernance souverainiste

Tribune libre

Monsieur François Gendron, Vice-premier ministre
Ministre de l’Agriculture, des pêcheries et de l’alimentation et
Député d’Abitibi-Ouest

Monsieur Réjean Hébert,
Ministre de la Santé, responsable des Aînés et
Député de Saint-François

Dans un article paru le 1er août et intitulé « L’Uruguay défendra sa position à l’ONU de légaliser et contrôler le cannabis », plusieurs médias nationaux d'ici ont soulevés d’importants enjeux et pistes à explorer quant à une nécessaire légalisation et taxation du cannabis au Québec.
Le dossier a bien sûr toutes ses subtilités politiques pour tout élu au Canada et au Québec.“
Thomas Mulcair pour un, maintenant favorable à une réouverture d’un débat public sur le sujet fut rapidement mis au pas, dès les premières heures de son élection à la chefferie de son parti quant aux nombreuses résolutions passées votées par ses membres anti prohibitionnistes. Pour sa part, Justin Trudeau - né dans les volutes de mari qui ont longtemps flottées au 24 Sussex Drive - a récemment acquiescé aux luttes militantes de sa mère, Margaret, déjà internée et souffrant de maladie mentale (en raison de surconsommations diverses tel que révélé dans son livre En libre équilibre, chez Flammarion) pour épouser aussitôt élu chef du PLC, la résolution pour une légalisation adoptée à plus de 70 % par les membres de son parti réunis en Congrès à Ottawa, en janvier 2012.
Toutefois, le débat a habilement été lancé il y a plus de 10 ans par les membres de ce Comité spécial sénatorial canadien sur les drogues illicites, présidé de surcroît par le Sénateur conservateur Pierre-Claude Nolin, sénateur et [[rapport]] (1) tassés depuis par les Réformistes et tenants de la Loi et l’Ordre de Stephen Harper. Pourtant et depuis 2001, ce rapport favorable à une légalisation est demeuré une référence au plan international en prévoyant entre autres divers mécanismes pour mettre les provinces dans le coup en raison de leurs nombreux champs de compétences exclusifs en matière d’agriculture, de santé, de services sociaux, de justice, de commerce mais aussi d’éducation, voire de protection de la jeunesse et même de tourisme.
Voilà pourquoi en tant que simple chargé de cours préoccupé de persévérance scolaire, d'environnement mais aussi de santé publique et d’économie durable, je réitère cette proposition structurante afin que le Québec puisse aussi assumer au plus tôt - comme s’apprête à le faire José Mujica, l’ex Tupamaros et actuel Président d’Uruguay, pays 2 fois moins populeux que le Québec! - le plein contrôle et la régulation de l’importation, de l’exportation, de la plantation, de la culture, de la récolte, de la production, de l’acquisition, du stockage, de la commercialisation et de la distribution du cannabis et de ses dérivés.
Comment? En utilisant simplement le réseau actuel et structuré des 1 500 points de vente de la SAQ (pour la marijuana psycho récréative) et celui des centaines de pharmacies privées (pour le cannabis aux fins médicales). En fait, comme le fut cette révolution d’il y a 25 ans au Québec, lors de l’arrivée et la vente du vin dans les dépanneurs qui, contrairement à certaines croyances populaires, n’a jamais entrainée depuis, de hausses ou de baisses notoires ou significatives des taux d’alcoolisme.
Le but n’est pas de promouvoir la consommation.“
Au contraire. Il est d’opter sur la responsabilité collective et celle des individus, comme on a réussit à le faire en étatisant l’alcool et en développant depuis, des programmes novateurs d’éducation du public « Made in Québec » comme ÉducAlcool et Nez rouge, maintenant copiés et exportés dans le monde entier. Il faut surtout cesser de faire preuve d’hypocrisie sociale et reconnaitre plutôt que « la guerre à la drogue est un véritable échec » comme le reconnaissait récemment Barack Obama au Sommet des Amériques à Carthagène.
Le cannabis est une culture autochtone depuis des millénaires au Québec. Sa consommation chez les jeunes et moins jeunes existe déjà sur une très grande échelle. Ne rien faire et ne pas légaliser ou pire, ne pas taxer équivaut à abdiquer devant tous ces chefs mafieux et leurs sous-fifres que sont les bandes de motards et gangs de rue, actuellement en réorganisation à Montréal. Emprisonnés ou pas, ces criminels continuent de contrôler totalement l’hyper lucratif marché des drogues douces et surtout chimiques : le taux de THC dans le petit joint vendu librement, sans être carté, dans les cours d’école est 470 % plus puissant qu’il y a 20 ans ! (3)
L’actuel procès médiatisé de Jimmy Cournoyer, ce caïd de Laval en est la preuve évidente. (4) Ce « Roi du pot à New-York » a fait les manchettes judiciaires cette année aux U.S.A.. Il connaitra sa sentence en septembre pour avoir vendu près de 1 $ milliard de « Québec Gold » entre 1998 et 2012 avec l’aide de cinq complices seulement.
D’ailleurs, dès la première semaine des travaux en septembre dernier de la Commission Charbonneau sur la collusion dans la construction et le financement des partis, des experts (5) révélaient que la corruption dans cette industrie des travaux publics était totalement « accessoire et complémentaire» à celle qui perdure quant à ce trafic de stupéfiants qui lui, finance le crime organisé et des activités illicites comme la vente d’armes et le blanchiement d’argent; trafic de stupéfiants qui, au Québec, arrive et sort principalement de l'Aéroport de Dorval-Trudeau ou le seul Port de Montréal où moins de 1% des biens qui y transitent sont vérifiés.
Étatiser le cannabis au bénéfice de tous les Québécois.“
Tous ces mafieux se doivent d’être déstabilisés : l’italien Rizotto, l’irlandais Mathers et tous ces Reynald Desjardins ou « Mom » Boucher et gangs de rue à leur solde comme les « Bleus », les « Rouges » et ce « Groupe 67 » qui, chaque jour, chaque nuit, font la pluie et le beau temps et d’extrêmes dommages dans mon quartier de Rosemont et dans les 124 autres comtés du Québec. L'incontournable solution? Légaliser comme l’ont démontré favorablement divers sondages d’opinions successifs et étatiser la production et la vente du cannabis au bénéfice de tous les Québécois.
Ma suggestion repose sur plusieurs « valeurs ajoutées » dont cette étude (6) de 2008 du Professeur Jeffrey A. Miron de l’Université Harvard - appuyée par plus de 500 économistes américains dont cinq Prix Nobel d’économie - qui estimait qu’une légalisation rapporterait entre 10 $ et 14 $ milliards annuellement au gouvernement fédéral des États-Unis; soit assez pour se bâtir (à partir des chantiers maritimes à relancer de Lévis?)une armada maritime de surveillance, tout au long du Saint-Laurent.

Vecteur de création d’emplois agricoles spécialisés en “région
Plusieurs régions québécoises profiteraient d’une nouvelle création d’emplois agricoles spécialisés en produisant cette marijuana en serres d’une qualité dorénavant contrôlée. Un CEGEP comme celui de Saint-Hyacinthe ou celui d’Alma au Lac Saint-Jean qui offre déjà des programmes en techniques policières et en gestion et exploitation d’entreprises agricoles et qui en plus, est associé au seul centre de recherche collégial en agriculture au Québec, AgriNova, pourrait facilement se qualifier pour une telle production spécialisée.
Du cannabis vendu dans les SAQ et pharmacies: des revenus imposants pour le PIB du “Québec
Cette Société des alcools du Québec devenue maintenant, après l’hydroélectricité et les loteries, la seconde source de revenus au Fonds consolidé du Québec nécessiterait seulement de nouveaux espaces de vente contrôlés et sécurisés pour et par ses 5 369 employés. Parmi ceux-ci, plusieurs sont déjà de jeunes surnuméraires, avides d’être formés, qui y trouvent les week-ends une source indéniable de revenus pour payer leurs études !
Pour désengorger les urgences et le système judiciaire déjà couteux pour “l’État
Enfin grâce à la "carte soleil", une telle vente pourrait reposer sur l’expertise de tous ces cliniciens pharmaciens bien formés dans la chimie des médicaments et qui agissent souvent, en « première ligne » de notre système de santé. D’ailleurs, le Collège des médecins et pharmaciens du Québec réclamait récemment un tel éclaircissement du fédéral relativement à cette culture du cannabis. Les services de ces pros serviraient entre autres à désengorger en partie, cliniques et urgences d’hôpitaux, souvent pressurisées par ces surconsommations de drogues et de médicaments. D’ailleurs, comment notre société peut-elle accepter que plus de 7 000 personnes meurent chaque année en Amérique en raison d’une seule surconsommation aussi banale que… l’Aspirine, l'Advil ou le Tylenol ? Entre temps, combien meurent pour un seul usage récréatif ou médical du cannabis ?

En plus, un tel contrôle de qualité pris en charge par l’État désengorgerait plusieurs cours de justice au Québec; certaines étant suroccupées à plus de 70 % par des causes impliquant des jeunes et ce, pour simple possession dite « illégale ou criminelle». Une telle vente légalisée serait autant d’économies et de réductions de dépenses dans notre système de justice pouvant plutôt être réinvestis dans des enquêtes criminelles comme celles sur le rôle de nombreuses firmes et consultants informatiques associés à ce jour au Dossier de santé électronique (DSÉ) ou encore l’urgente nécessité de rétablir un Registre québécois des armes à feu
Cinq fois plus payants que les casinos et pokers virtuels de l’ex ministre des “Finances
Comme ces élus du Québec qui ont eu l’audace de le faire dans les années ’60 avec l’hydroélectricité; un contrôle intégré de la production, de la vente et de la taxation du cannabis pourrait générer l’équivalent de plus de 300 $ millions récurrents et annuellement au Fonds consolidé de la province. Ainsi, tout le monde serait gagnant avec plus d’urgences d’hôpitaux mieux organisées, une Caisse d’assistance santé et des universités mieux financées, des réseaux de transport urbains et collectifs électrifiés ou mis à niveau, etc. En plus, de tels revenus sortis de l’économie souterraine augmenteraient indéniablement le PIB du Québec ; ce qui serait salué par toutes les agences de notation à New-York, à Tokyo ou dans le monde. De tels revenus sont ultra importants et non négligeables, surtout si l’on estime qu’ils pourraient équivaloir au tiers des revenus générés actuellement par Hydro-Québec ou Loto-Québec ou encore, cinq fois plus que les pokers et casinos virtuels de l’ex ministre des Finances, Raymond Bachand.
Pour affirmer des compétences historiques “provinciales
Enfin, une telle étatisation serait une extraordinaire façon d’affirmer des champs de compétences exclusifs au Québec et mieux, de réclamer du fédéral une application pleine et entière du Code criminel ! N’est-ce pas l’ex ministre de la Justice, Jean-Marc Fournier qui, il y a quelques mois seulement, en Commission parlementaire à Ottawa, rappelait aux Conservateurs de M. Harper que la « Terre est ronde » et que le Québec sait mieux que quiconque au Canada contrer toutes ces lois coercitives, coûteuses et rétrogrades comme ce fameux projet de loi C-10 sur les jeunes contrevenants ?

Pour ces seuls exemples, je vous demande de faire tout en votre pouvoir afin de porter au plus tôt ce dossier prioritaire à l’attention des jeunes du Parti québécois qui seront réunis dès le 24 août en Congrès à l’Université Laval, sinon au prochain Caucus de votre parti au pouvoir afin de préciser peut-être cette gouvernance souverainiste.

En espérant une réponse favorable de votre part, je vous prie de croire, Monsieur le Vice Premier ministre, Messieurs les Ministres, l’assurance de mes sentiments distingués. Sincèrement,
Gérard Briand, Rosemont, le 4 août 2013.
L’auteur réside dans Rosemont. Il est détenteur d’une MBA (pour cadres spécialisée en entreprises collectives) et est chargé de cours en gestion philanthropique aux niveaux collégial et universitaire.
C.c. :
• Monsieur Jean-François Lisée, Député de Rosemont et Ministre des Relations internationales, de la Francophonie et Responsable de la région de Montréal.
• Ministres, députés et médias concernés.
(1) « L’illusion d’un monde sans drogue », par Brian Myles, journal Le Devoir, Montréal, 18 juin 2011: http://www.ledevoir.com/societe/justice/325814/l-illusion-d-un-monde-sans-drogue
(2) DU MAYS, Danny; BORDELEAU, Monique. « La consommation d’alcool au Québec : une relation généralement saine », Institut de la statistique du Québec, Montréal, Décembre 2011, no. 32, Série Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, 8 pages : http://www.stat.gouv.qc.ca/publications/sante/pdf2011/zoom_sante_no32.pdf et,
« La consommation d’alcool et la santé publique au Québec », Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), Direction du développement des individus et des communautés, Collection politiques publiques Santé, Montréal, Mai 2010, 117 pages : http://www.inspq.qc.ca/pdf/publications/1087_AlcoolEtSantePublique.pdf
(3) « Santé Canada : le pot 470 % plus puissant » par Laurent Dionne, Agence QMI, Canoë, 4 août 2010, 08 h 59 : http://fr.canoe.ca/infos/societe/archives/2010/08/20100804-203948.html
(4) « Le Roi du pot de New-York sera fixé sur son sort en septembre » par Daniel Renaud, Journal La Presse.ca, Montréal, le 30 mai 2013 à 07 h 57 : http://www.lapresse.ca/actualites/justice-et-affaires-criminelles/proces/201305/29/01-4655737-le-roi-du-pot-sera-fixe-sur-son-sort-en-septembre-.php
(5) « Joseph Pistone, le dur à cuire, témoin vedette de la Commission Charbonneau » par Vincent Larouche, Journal la Presse.ca, Montréal, le 15 septembre 2012 à 05 h 00 : http://www.lapresse.ca/actualites/dossiers/commission-charbonneau/201209/14/01-4574357-joseph-pistone-le-dur-a-cuire-temoin-vedette-de-la-commission-charbonneau.php et
« Mafia et crime organisé à Montréal » par Réal Ménard, Maire d’arrondissement de Mercier- Hochelaga-Maisonneuve et vice-président de la Commission de la sécurité publique, Le Devoir, 14 décembre 2010 : http://www.ledevoir.com/societe/justice/312942/mafia-et-crime-organise-a-montreal
(6) « Costs of Marijuana Prohibition : Budgetary Implications of Marijuana in the United States” par Pr. Jeffrey A. Miron, Ph. D., professeur invité d’économie, Université Harvard, Cambridge (Mass.), USA, Juin 2005, 28 pages : http://www.prohibitioncosts.org/

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Gérard Briand46 articles

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L’auteur habite Rosemont. Détenteur d’une MBA (spécialisée en entreprises collectives) et collecteur de dons rattaché à des organisations nationales bénévoles, il est également chargé de cours en gestion philanthropique aux niveaux collégial et universitaire.





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1 commentaire

  • Christian Archambault Répondre

    6 août 2013

    La question n'est pas de légaliser ou décriminaliser mais bien d'abolir toutes les lois oncernant le cannabis, comme les tomates ou les petits pois etc...!