Le Québec est un pays

Nous sommes un grand peuple

Tribune libre

Le Québec est un pays
" Pourquoi devrait-on nous respecter ?
Et bien, pour quelque chose, pour quelque chose
que nous sommes capables de faire.
Rester debout, par exemple. "
Carlos Liscano
Le Fourgon des fous
Le Québec est un pays mais un pays qui s’ignore. Il possède un territoire vaste comme quarante fois la Suisse, une population de près de 8 millions d’habitants, une langue officielle, un chef d’État, des députés, des lois, un drapeau, une base militaire, des soldats. Il détient 3% des réserves d’eau douce renouvelable de la planète; il est le 4eme État producteur d’énergie hydroélectrique; il exporte 80% de ses produits au États-Unis. Autrement dit, il n’a rien à envier au Kosovo - qui est pourtant devenu un pays par une simple déclaration d’indépendance - de même qu’au Monténégro - lequel ne s’est pas fait spolier son référendum.
Ce qui empêche les Québécois d’accéder à leur indépendance, un processus qui s’inscrit pourtant dans sa logique historique, est le fait qu’ils sont incapables de se voir autrement qu’à travers la lorgnette rapetissante du Canada. Pourtant, si le Québec n’était pas la puissance qu’il est, le Canada s’en serait départi depuis longtemps.
C’est ainsi que l’on voit les juges de la Cour suprême invalider nos lois en s’appuyant sur la Charte canadienne des droits et libertés elle-même enchâssée dans la Constitution canadienne que le Québec n’a pas signée. Par quel mécanisme tordu de la pensée, en est-on arrivés à percevoir comme légales les décisions canadiennes à notre égard ? C’est ce même esprit fantaisiste qui pousse les députés québécois à prêter serment à la reine d’Angleterre laquelle, rappelons-le, possède son représentant au Québec. C’est ce prisme canadien déformant qui fait dire à Marc Laviolette que notre argent est à Ottawa alors qu’il ne s’y trouve que parce que nous consentons à l’y envoyer. C’est ce qui amène Gilles Duceppe à conclure que pour défendre les intérêts du Québec il faut voter pour le Bloc qui siège à Ottawa. C’est ce qui fait culpabiliser Pauline Marois et Louise Harel de ne pas parler anglais. C’est ce qui fait adhérer les péquistes au concept d’indépendantistes « purs et durs ».
Il faut se sortir de cette pensée canadienne qui n’a rien de magique. Nous ne sommes pas quelque chose comme un petit peuple. Nous sommes un grand peuple. Nous avons d’importantes réalisations derrière nous et nous sommes capables de redonner au Québec son statut de pionnier. Comportons-nous en Québécois. Nous n’avons pas besoin d’une bénédiction canadienne, qui ne viendra d’ailleurs pas, pour prendre en main notre destin. Le Canada est un poids, une entrave à notre développement. Arrêtons de dresser des obstacles, de nous mettre des bâtons dans les roues. Coupons ce cordon qui nous étrangle ! Oxygénons-nous ! Nous n’avons de permission à demander à personne.
Au Diable, les Harper, Ignatieff, Layton, les honorables Michaëlle Jean et Pierre Duchesne, les juges en chef de la Cour suprême, sa majesté la reine Elizabeth II. Exit les drapeaux canadiens, les taxes canadiennes, les impôts canadiens, les sénateurs canadiens, la fête du Canada, la péréquation, les sables bitumineux, l’industrie ontarienne de l’automobile, la guerre en Afghanistan. Fini l’unilinguisme anglais.
Nous voulons le Québec à notre image !
M. Bousquet, merci de ne pas commenter.

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Caroline Moreno476 articles

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Château de banlieue

Mieux vaut en rire que d'en pleurer !


Chapitre 1
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Chapitre 2
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Chapitre 3
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17 commentaires

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    9 février 2010

    @ O :
    Cher O,
    Vous voyez, monsieur George Paquet est un fédéraliste. Un vrai de vrai. Lui, il est du côté de l'ordre établi, du pouvoir. Et si je ne m'abuse, il est retraité. Conséquemment, il ne risque que peu de chose, à révéler d'emblée son identité!
    Mais comme j'ai plus tôt expliqué, mes raisons m'appartiennent. Et je ne veux pas ici énoncer ces raisons.
    Les autres Vigiliens, habituellement, aiment échanger avec moi. Qu'importe, qu'ils ne sachent pas mon nom complet?
    Quant à monsieur Paquet, eh bien, il faudra qu'il accepte le fait que ce n'est pas lui qui décide si une personne s'exprime sous un pseudonyme ou non.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    9 février 2010

    @ M. Jean-François,
    Comme nous échangeons ici sur un medium virtuel, et non pas sur un plateau de télévision, les arguments d'agacement vis-à-vis du pseudonyme sont toujours fallacieux. En somme, une argumentation n'est toujours que théorique, sans visage, ici, qu'elle vienne du nom parfaitement impersonnel de "Jean Tremblay" (pour ne pas dire Joblo) ou de Jean-François. Leur agacement ne révèle que leur obligation à une plus grand rigueur au cas où nous serions Rodrigue Tremblay.

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    9 février 2010

    @ M. George Paquet:
    «Le débat sur l’équité ou la non-équité de la péréquation, est un débat interminable, et personne jusqu’à maintenant n’est arrivé à une conclusion qui s’imposerait.»
    Écoutez, même Paul Martin, pourtant pas un fervent nationaliste Québécois, que je sache, a bel et bien reconnu l'existence du déséquilibre en question, et reconnu que cela défavorisait le Québec...
    «Des société distinctes, il y en a plusieurs au Québec et au Canada...»
    Vous voulez parler des réseves autochtones? On ne parle pas ici du même genre de chose; et vous le savez.
    Quant à mon pseudonyme... J'ai des raisons, de fonctionner ici sous un pseudonyme. Et elles m'appartiennent.
    Et... vous voulez nous parler de la burqa, comme étant incompatible avec la vie en société, vous dites? Mais monsieur Paquet, le multiculturalisme, le port des symboles ostentatoires des religions étrangères, et cetera, cela est parfaitement canadien, pourtant.

  • Georges Paquet Répondre

    9 février 2010

    Le débat sur l'équité ou la non-équité de la péréquation, est un débat interminable, et personne jusqu'à maintenant n'est arrivé à une conclusion qui s'imposerait.
    Des société distinctes, il y en a plusieurs au Québec et au Canada. Les 11 peuples autochtones du Québec, et presqu'un aussi grand nombre ailleurs au Canada ont également le désir et le besoin d'être reconnus comme des sociétés disinctes.
    P.S. J'aimerais bien savoir à qui je m'adresse. Un pseudonyme, c'est un peu comme une burqa. Celui qui le porte voit très bien les autres, mais ne se laisse pas voir. Il me semble que ce n'est pas très compatible avec la vie en société.
    Georges Paquet

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    8 février 2010

    @ M. George Paquet:
    «4- Est-elle prête à reconnaître que le Québec est arrivé à ce stade enviable de développement économique, culturel et social tout en demeurant à l’intérieur du fédéralisme canadien ?»
    Et de votre côté, seriez-vous prêt à reconnaître que:
    (a) sur le plan économique, le Québec envoie beaucoup d'impôts à Ottawa; et que, notamment à l'époque du déséquilibre fiscal aggravé par Chrétien, il ne recevait pas du tout, sa juste part de péréquation (la chose se présente encore aujourd'hui)...?
    (b) sur le plan culturel, la langue française est menacée de disparition, au coeur de ce même ensemble canadien? Et qu' Ottawa nous impose, s'appuyant sur une constitution qu'aucun premier ministre québécois n'a encore signée, le multiculturalisme (avec lequel une majorité de Québécois sont en désaccord) ?
    (c) au niveau social, justement, le Québec forme une société bien distincte du reste du Canada?

  • Georges Paquet Répondre

    8 février 2010

    J'imagine que Mme Moreno aurait préféré que je ne commente pas son texte, mais je suis forcé de le faire parce que je veux lui dire que ses propos sont incomplets.
    1- Elle ne nous dit pas comment le Québec pourrait accéder dès maintenant à l'indépendance.
    2- Elle ne nous dit pas ce que ce projet d'indépendance contiendrait. Conserverait-il quelques liens avec le Canada, ou aucun lien avec le Canada dont elle veut mettre dehors tous les signes distinctifs?
    3- Elle énumère une série de choses dont dispose le Québec, entre autres des bases militaires, des soldats.. Ignore-t-elle ou feint-elle d'ignorer que ces bases militaires et ces soladts sont entretenus par le système fédéral canadien qu'elle déteste.
    4- Est-elle prête à reconnaître que le Québec est arrivé à ce stade enviable de dévetoppement économique, culturel et social tout en demeurant à l'intérieur du fédéralisme canadien?
    Je m'arrête ici.
    Georges Paquet

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    8 février 2010

    @ héléna,
    vous glissez ceci: (notre sang latin aime jaser !). Si peu nous en reste-t-il... de sang latin. Le multiculturalisme canadien nous l'interdit. Il nous dilue dans les cultures saxones, moyen--orientales, slaves, asiatiques. Les latins ne font pas que placoter, ils descendent dans la rue, accourent vers les palaces des usurpateurs et les en sortent pour les secouer. Notre latinité est congelée depuis trop longtemps: elle a goût de vieux congélo.

  • Archives de Vigile Répondre

    8 février 2010

    Le canada est trop petit, dans tous les sens du terme, pour le Québec; il nous empêche de voir le monde et empêche surtout le monde de nous voir tel que nous sommes réellement dans ce que nous avons de grand et de beau.
    Il n'y a aucun avenir qui brille pour le Québec dans le canada.
    Dans le carcan canadian notre futur c'est une survivance moribonde jusqu'à ce que l'assimilation ait complété son oeuvre.
    Jacques L. (Trois-Rivières)

  • Archives de Vigile Répondre

    8 février 2010

    Voilà un texte qui me met de bonne humeur : l’essentiel en peu de mots. C’est votre talent Madame Moreno. Dans ma région, vers la fin des années 70, notre troupe de théâtre avait joué un spectacle pour enfants. On avait fait imprimer sur des gilets en coton blanc un visage de clown, la fleur de lis et cette inscription : « Le Québec…j’y pense. »
    Plus de trente ans se sont écoulés et …NOUS Y PENSONS ENCORE ! Nous mâchouillons encore et toujours l’idée de l’Indépendance comme de bons ruminants que nous sommes.
    J’ai retrouvé dans le fond d’un coffre de cèdre, à l’abri des mites, un de ces petits gilets : tellement lessivé qu’il a perdu ses lettres et sa fleur de lis ! Il ne reste que le visage pâli du clown auguste. Avec un frisson au cœur, je me suis demandé si ce n’était pas un signe de ce que nous deviendrons, Nous, les bouffons des Anglais avec nos pirouettes et nos maladresses impertinentes, et notre manque de clairvoyance et notre laisser-aller bonasse dans notre langue, nos lois et nos droits. Et nos jacasseries interminables (notre sang latin aime jaser!). Nous attendrons éternellement une délivrance – sans savoir au juste laquelle – si Nous n’intervenons le plus vite possible et le plus habilement possible.
    Un Québec à notre authentique image avant qu’elle ne s’efface de notre Histoire !
    Hélèna.

  • Gilles Bousquet Répondre

    8 février 2010

    Au contraire, d'accord avec vous ici.
    Faut juste convaincre un bon nombre de fédéralistes de la chose afin d'obtenir, en les rassurant, une majorité solide de Québécois pour voter OUI au projet afin d'en faire un projet qui se réalise dans la démocratie.
    Je critique seulement quand je ne suis pas d'accord, pas pour le plaisir de critiquer.

  • Archives de Vigile Répondre

    8 février 2010

    Madame Moreno,
    très beau texte logique et véridique. Bravo! Cependant, ce qui fait que nous ne sommes pas encore un pays indépendant mais toujours un pays conquis, c'est que malgré que nous soyons quelque chose comme un grand peuple, nous avons majoritairement des politiciens, des financiers, des entrepreneurs, etc... qui sont quelque chose comme une très petite élite. Vous savez comme moi que pour entreprendre un long voyage, il faut s'assurer d'avoir une voiture en bon état mais aussi, un conducteur compétent qui sait mener les passagers à bon port. De plus, il faut que les passagers ne soient pas des peureux car avec des peureux, on ne va nulle part car ceux-ci ne voient que les dangers de la route au détriment de la découverte de nouveaux espaces. Il faut donc rassurer les passagers, ce que vous faites bien, et ceux-ci en arriveront bien à développer le goût de la découverte par le voyage et engager des conducteurs compétents et honnêtes qui leur seront fidèles et sauront les conduire à bon port i.e. chez eux, dans leur pays réel.

  • Archives de Vigile Répondre

    8 février 2010

    Vous écrivez :
    « Au Diable, les Harper, Ignatieff, Layton, les honorables Michaëlle Jean et Pierre Duchesne, les juges en chef de la Cour suprême, sa majesté la reine Elizabeth II. »
    Vous avez tout à fait raison. Effectivement, ils vont tous finir par rotir en enfer :
    « Messire Belzébuth tire par la cravate
    Ses petits pantins noirs grimaçant sur le ciel,
    Et, leur claquant au front un revers de savate,
    Les fait danser, danser aux sons d'un vieux Noël! »
    Arthur Rimbaud / 1854-1891 / Le Bal des pendus / 1871

  • Archives de Vigile Répondre

    8 février 2010

    Bonjour Caroline,
    Félicitations pour ton excellent article! C'est tellement vrai sur toute la ligne! Ton texte pourrait servir comme pétition à faire parvenir à Marois et Duceppe pour les ramener dans la réalité québécoise; eux qui ont tellement intériorisé la pensée et la mentalité de leurs oppresseurs (Le syndrome de Stockholm). Comme le chantait si bien Diane Dufresne; "Amenez- moi de l'oxygène!". Ton texte est une bouffée d'air frais! Bravo et un gros merci!
    André Gignac le 8/2/10

  • Marcel Haché Répondre

    8 février 2010

    Nous sommes connus depuis très longtemps. Et reconnus pour notre fidélité et notre acharnement à continuer d’être ce que Nous sommes. Et, certainement, Nous sommes un grand peuple bien énigmatique.
    Nous ne réalisons pas assez que Nous sommes attendus.

  • Archives de Vigile Répondre

    8 février 2010

    Chère Caroline!
    J'ai l'âge pour dire «Caroline» afin de manifester ma tendresse,mon plaisir de vous lire et vous dire merci pour votre contribution constante d'éducatrice à la cause de l'arrivée du pays Québec.

  • Michel Laurence Répondre

    8 février 2010

    Que puis-je ajouter sinon :
    Manifeste pour un Québec fier !
    Il nous faut changer de vocabulaire
    Les mots qu’on utilise sont finis, dépassés, périmés.
    Il nous faut tout changer,
    Jeter par-dessus bord
    Ces mots qui nous ont fait du tort.
    Ces mots euphémiques qu’on a élevés comme un brouillard
    Sur notre intelligence des choses.
    Ces mots antagoniques.
    Il nous faut des mots qui nous définissent nous-mêmes,
    Pour nous-mêmes, et non plus contre personne.
    Il est de toute première importance d’oublier le mot « Souveraineté »
    Parce qu’il est plein d’associations.
    Finie l’insignifiance,
    Il nous faut des mots chargés d’histoire,
    Des mots signifiants,
    Des mots qui disent les choses plutôt que de les taire
    Des mots comme patrie, patriote, patriotisme, indépendance.
    Les patriotes ne veulent qu’une chose,
    Ils veulent avoir une patrie,
    Une patrie pour eux et leurs enfants.
    À vous tous qui m’écoutez,
    Je vous dis :
    Nous sommes des compatriotes,
    Et notre Patrie, c’est le Québec.
    Assez de contre, de malgré, de peut-être,
    En réalité,
    Depuis des années,
    Nous ne nous battons pas contre les autres,
    Nous nous battons contre nous-mêmes.
    Il est plus que temps que nous nous battions pour nous-mêmes.
    Parce que nous en valons la peine,
    Parce que nous le méritons,
    Parce que nous en sommes capables.
    Je suis comme Léo, Léo Ferré.
    Je suis « un immense provocateur ».
    Je provoque à l’intelligence,
    Au verbe qui dérange,
    À la pensée multiple,
    À la fibre patriotique,
    Celle qui nous dit de nous doter d’un Pays.
    Nous sommes un peuple trahi, écrasé;
    On nous a appris à nous agenouiller,
    On nous a demandé de tendre l’autre joue,
    On a tenté de nous déposséder de notre territoire,
    De notre langue, de notre Histoire,
    On nous a asservis.
    Rappelez-vous, l’Acte d’Amérique du Nord britannique,
    Le Bas et le Haut-Canada,
    Cette mystification
    Qui ne visait qu’à nous assimiler.
    On nous a répété durant des années
    Que nous étions nés pour un petit pain,
    On nous a traités de « porteurs d’eau », de « frogs ».
    Puis, nous avons réagi.
    Oui, Lucien, nous avons été lucides, plus que tu ne l’as jamais été.
    Les patriotes ont fait preuve de la plus belle lucidité,
    Mais eux, Lucien, ils ont aussi démontré
    Un véritable courage politique.
    Ils avaient compris l’importance de la patrie,
    Ils ont donné leur vie pour elle,
    Ils étaient courageux et fiers !
    Ils avaient une confiance inébranlable dans le peuple québécois.
    C’est pas de la lucidité ça, Lucien ?
    Le peuple, lui, est lucide,
    C’est la classe politique qui ne l’est pas.
    Et puis, on nous a écrasés à nouveau.
    Les enfants des Patriotes sont devenus « les nègres blancs d’Amérique ».
    Et les négriers étaient légion.
    Puis, une poignée de Québécois a commis l’irréparable,
    Un acte que l’Histoire pourrait retenir comme une erreur,
    Une immense erreur, une blessure;
    Une plaie qui commence à peine à cicatriser.
    Nous avons vu récemment quelques jeunes désoeuvrés,
    Découragés, complètement aveuglés par leur impuissance,
    Taguer les lettres de cette blessure
    F - L- Q
    Je le répète, c’était une erreur, une grave erreur.
    Nous avons vu l’armée canadienne dans nos rues.
    Pour nous protéger ?
    Vraiment ?
    Puis, nous avons développé une mentalité d’assiégés, de victimes.
    Au même instant se produisait l’exceptionnel,
    Un rassemblement,
    Initié par des Québécois, lucides, eux aussi :
    Le Rassemblement pour l’Indépendance Nationale.
    Puis un homme,
    Un grand homme,
    Un tribun,
    S’est levé.
    Bourgault,
    Pierre Bourgault.
    Son verbe rassembleur, provocateur, allumait les consciences politiques
    Dans le respect le plus grand de l’intelligence de ses compatriotes.
    Faudra-t-il le ressusciter ?
    Nous possédons énormément de ressources,
    Nous sommes un peuple de bâtisseurs,
    L’Hydro, le Métro, l’Expo 67, Les Olympiades de 1976,
    Mais avions-nous vraiment besoin de Taillibert ou
    Était-ce un autre manque de confiance et de fierté ?
    Bombardier, Péladeau, Desjardins, Chagnon, Coutu.
    Puis, tous les ouvriers qui ont construit le Québec,
    Tous les agriculteurs qui nous nourrissent,
    Tous les professeurs qui nous ont éduqués,
    Tous ceux qui se donnent, chaque jour, pour nous faire grandir.
    Nous sommes un peuple de créateurs,
    Notre cirque, notre théâtre, notre danse, notre cinéma,
    Nos chansons, notre musique, nos vaccins, notre hydro-électricité,
    Nos découvertes pharmaceutiques, notre architecture, notre littérature,
    Le Québec rayonne ici et à l’étranger.
    Malgré cela, nous avons perdu notre fierté, notre confiance en nous.
    Nous devons les reconquérir,
    Redevenir conscients de ce que nous sommes,
    Le porter, le transmettre avec fierté.
    Monsieur Lévesque, le 15 novembre 1976, vous avez déclaré :
    « On n’est pas un petit peuple, on est peut-être, quelque chose comme un grand peuple »,
    Non, Monsieur Lévesque,
    Nous ne sommes pas peut-être-quelque-chose-comme,
    Nous sommes un grand peuple !
    Il ne nous reste qu’à le réaliser.
    Je ne fais pas de partisanerie politique,
    Je suis sans-parti
    Je suis libre.
    Mon seul parti c’est mon parti-pris
    Pour le Québec et la langue française.
    Le Pays ne doit pas nécessairement être une affaire de parti.
    Je suis pour le parti qui réalisera l’indépendance du Québec.
    J’aurais voté pour Bourassa
    Si, après avoir déclaré à l’Assemblée nationale le vendredi 22 juin 1990,
    Au lendemain de l’échec des pourparlers du lac Meech,
    « Le Canada anglais doit comprendre de façon très claire que, quoi qu’on dise et quoi qu’on fasse, le Québec est, aujourd’hui et pour toujours, une société distincte, libre et capable d’assumer son destin et son développement. »
    S’il avait alors déclenché, main dans la main avec les autres partis,
    Un référendum sur l’indépendance du Québec, j’aurais voté pour lui,
    J’aurais voté oui.
    Il ne l’a pas fait.
    C’était trop grand pour lui.
    Moi je dis que c’est l’indépendance qui est trop grande
    Pour un seul parti, quel qu’il soit.
    Notre indépendance, c’est l’affaire du peuple,
    Notre indépendance, c’est notre affaire.
    Notre Québec, il sera social-démocrate
    Ou il sera libéral
    Ou il sera solidaire
    Ou il sera vert
    Ou il sera autonomiste.
    Mais, avant tout, il doit ÊTRE.
    Et ça, le peuple doit pouvoir l’exiger de n’importe quel gouvernement.
    Le référendum de 95, on nous l’a volé.
    Il nous appartient de gagner le prochain.
    Le Canada ?
    Le Canada lui-même n’est pas souverain.
    La Reine Élizabeth est sa souveraine.
    Ce pays qui n’en est pas tout à fait un,
    Est celui des Canadiens.
    Nous, on le leur laisse.
    Nous voulons notre Pays.
    Oublions les scénarios catastrophes à la Chrétien qui nous prédisait
    Une « piasse à Lévesque » à 75 cents,
    Ou ceux qui ont organisé le « Coup de la Brink’s ».
    Nous voulons un Québec fier,
    Maître de son destin.
    Un Québec qui continuera de reluire,
    Un Québec qui agira comme pôle d’attraction.
    Si le Nouveau-Brunswick a, un jour, décidé
    De participer au Canada,
    Il pourrait tout aussi bien décider de se joindre à nous.
    Pourquoi l’Acadie qui a tant souffert
    Ne pourrait-elle pas participer au Québec ?
    Le Québec aura son siège à l’ONU,
    Qui mieux que lui pourra alors dénoncer les conditions
    Faites aux minorités francophones canadiennes ?
    Nous pourrons négocier de Nation à Nation
    Avec les Premières Nations du Québec.
    Je vois les choses d’une autre façon.
    Nous devons voir les choses d’une autre façon.
    Si la foi peut déplacer des montagnes,
    La fierté et la confiance en soi
    Peuvent certainement nous donner notre Pays.
    On dirait que quelqu’un nous a vaccinés contre la fierté.
    Lors des fêtes reliées au 400e de Québec,
    On a invité le Pape et la Reine Élizabeth.
    Ils ne sont pas venus, tant mieux !
    Nos vieilles habitudes ont vraiment la vie dure.
    Il faut aussi nous débarrasser de nos vieilles habitudes.
    René a transformé notre beau rêve en beau risque,
    Résultat ?
    Nous nous sommes retrouvés en plein cauchemar.
    L’Histoire jugera,
    Pas moi,
    Je ne suis pas historien.
    Moi j’appelle au rassemblement,
    À la force du nombre.
    La classe politique ne pourra résister au peuple.
    Prenons notre avenir en mains.
    Nous voulons un Pays ?
    Donnons-nous un Pays.
    Nous ne pouvons certainement pas ressusciter le soldat Bourgault.
    Mais son outil qu’il a été forcé d’abandonner,
    Son rassemblement qu’il a malheureusement transformé en parti politique,
    Son rassemblement de Québécois lucides,
    Son rassemblement de Québécois solidaires,
    Son rassemblement de Québécois résolument déterminés,
    Son rassemblement de Québécois indépendantistes,
    Nous pouvons le ressusciter,
    Le faire re-naître !
    Nous ne pouvons pas refaire notre Histoire,
    Mais nous pouvons décider de notre avenir.
    Nous n’avons de permission à demander à personne.
    Vive le « Rassemblement pour l’indépendance nationale ».


  • Archives de Vigile Répondre

    8 février 2010

    Merci de ramener le débat dans sa juste perspective:
    Le pays n'est pas devant nous, il est sous nos pieds et tout autour de NOUS. Il résulte de 400 ans d'investissement. Le problème c'est le contrôle effectif de notre pays qui nous échappe suite à l'annexion de 1760 (principe d'effectivité en géopolitique). Le défi n'est donc pas de se "séparer" Canada, mais bien de sortir l'État canadien de notre pays.
    La perception que la seule manière d'y parvenir est par un ultime rendez vous avec l'histoire, et que la majorité démocratique suffira à nous garantir les résultats est une grave illusion. Le changement de statut ne résultera que d'un rapport de force favorable entre les deux État et rien d'autre.
    C'est donc ce rapport de force (complexe) que l'État du Québec doit bâtir systématiquement pour sortir le Canada de notre pays, jusqu'à la rupture.
    JCPomerleau