Alors que les Américains se réunissent pour célébrer leurs 240 ans d'indépendance, RT a parlé aux dirigeants des mouvements indépendantistes texan et californien pour évoquer la possibilité d'une désunion future pour la création de pays souverains.
Le référendum sur le Brexit au Royaume-Uni aurait poussé certains Etats américains à relancer leurs propres tentatives de se détacher de Washington.
Le Mouvement nationaliste du Texas qui prétend être soutenu par quelque 250 000 personnes, a déjà appelé le gouverneur de l'Etat à soutenir un référendum pour les Texans.
Outre le #Texit, il y a aussi un mouvement similaire en Californie, qui est non seulement l'Etat américain le plus peuplé, mais qui dispose d'une économie de la taille de celle de la France. Beaucoup de Californiens et de Texans, cependant, en ont assez de voir leurs impôts partir à Washington.
RT : Pensez-vous que ce serait positif pour chaque Etat de quitter les Etats-Unis ?
Nous, en Californie, subventionnons les autres Etats de cette union, et de fait, perdons des dizaines et parfois des centaines de milliards de dollars chaque année
Louis J. Marinelli, Président du «Yes California Independance Campaign» (L. J. M.) : je ne dirais pas forcément que tous les Etats seraient gagnants en devenant indépendants. Notre campagne est axée sur l'avenir de la Californie en tant que pays indépendant. Et nous croyons certainement que la Californie, et peut-être le Texas, peuvent devenir des pays indépendants pour le bien de leur population.
RT : Pourquoi pensez-vous qu'il est préférable pour la Californie de devenir un pays indépendant ?
L. J. M. : Nous, en Californie, subventionnons les autres Etats de cette union, et de fait, perdons des dizaines et parfois des centaines de milliards de dollars chaque année, en transférant l’argent de nos contribuables à des Etats comme l’Alabama, le Mississippi ou d'autres. Par conséquent, nous ne pouvons pas bénéficier de l'argent dont nous avons besoin en Californie pour construire des routes ou financer des soins de santé universels ou encore l’éducation. Donc, notre indépendance nous permettra de garder cet argent ici en Californie et de l’investir dans ces priorités.
RT : Comment voyez-vous l’éventuelle organisation de cette sortie ?
L. J. M. : Ici, en Californie, c’est un système unique. Nous avons un système de vote initial qui permet aux citoyens de proposer une initiative au vote après avoir recueilli quelques centaines de milliers de signatures. Nous avons l'intention de nous y mettre l'année prochaine pour recueillir les quelques centaines de milliers de signatures nécessaires et obtenir un référendum sur l'indépendance pour les élections de 2020. Nous avons fait un sondage informel en demandant à 9 000 Californiens : La Californie, devrait-elle devenir un pays indépendant ? A cette époque 41% ont répondu «oui». Ce n’est donc pas encore une majorité, mais nous sommes à quatre ans d'un référendum sur l'indépendance et nous avons donc le temps de faire changer les esprits de ces 9 ou 10% de la population...
Au niveau de pratiquement tous les paramètres employées pour classer une nation parmi les Etats indépendants, le Texas est proche du sommet
Un aspect important : les Etats-Unis font partie des Nations unies et la Charte des Nations Unies garantit aux peuples le droit à l'autodétermination. Comme la Constitution américaine dit que les traités ratifiés par le Congrès sont la loi suprême du pays, la Charte des Nations unies est aussi la loi suprême du pays et donc nous avons l'intention d'invoquer cette charte et d'exercer notre droit à l'autodétermination...
Cette méthode que nous avons l'intention d'employer est tout à fait pacifique, juridique et constitutionnelle et c’est la raison pour laquelle nous prenons avec un tel encouragement le résultat du vote sur le Brexit... Nous disons : «Que le peuple vote» pour trancher cette question.
RT : Pourquoi pensez-vous que le Texas devrait devenir un pays indépendant ?
Un référendum est une déclaration de volonté politique et le point culminant de ce que nous avons vu dans pratiquement tous les mouvements d'indépendance dans le monde
Daniel Miller, président du Mouvement Nationaliste du Texas (D. M.) : A la fin de la Seconde Guerre mondiale, il y avait 54 pays reconnus dans le monde entier et à la fin du XXe siècle, il y en avait 192. Au niveau de pratiquement tous les paramètres employées pour classer une nation parmi les Etats indépendants, le Texas est proche du sommet. Nous avons la neuvième ou la dixième plus grande économie du monde ; actuellement nous injectons environ 400 milliards de dollars chaque année dans les caisses du gouvernement fédéral. Je pense que la question que les gens devraient se poser, c’est : «Si le Texas ne pouvait pas exister en tant que nation indépendante, alors qui le pourrait exactement ?»
Soyons honnêtes, un référendum n’est pas seulement une déclaration ou une protestation. Un référendum est une déclaration de volonté politique et le point culminant de ce que nous avons vu dans pratiquement tous les mouvements d'indépendance dans le monde. Laisser les gens décider de la façon dont ils veulent être gouvernés... Nous cherchons des gens qui sont prêts à voir le Texas comme une nation indépendante parce que nous sommes prêts à soumettre ça au vote. Notre objectif déclaré est, depuis notre création, d’obtenir et de gagner un référendum contraignant sur l'indépendance du Texas et c’est exactement ce que nous avons l'intention de faire.
Le sentiment qui est de plus en plus fort au Texas, c’est que les meilleures personnes pour gouverner le Texas sont les Texans
RT : Le vote sur le Brexit pourrait-il devenir une source d'inspiration pour le programme de votre mouvement ?
D. M. : Beaucoup d'Etats des Etats-Unis d’Amérique sont des Etats-donateurs, il n’y a pas de doute là-dessus. Ce qu’on trouve intéressant, c’est de savoir comment ces sentiments ont également été présentés ou exprimés lors du vote sur le Brexit : le peuple du Royaume-Uni sentait qu'il payait plus à l'UE qu'il ne recevait en contrepartie. Et c'est tout-à-fait pareil ici, au Texas. Le Texas transfère près de 400 milliards de dollars par an dans les caisses du gouvernement fédéral. Nous ne récupérons qu’une fraction de cela et ce que nous recevons concrètement ne sert pas à résoudre les problèmes et les défis auxquels nous sommes confrontés ici. Il y a un mécontentement croissant. Ce qui nous agace, c’est le fait que nous devons vivre sous 180 000 pages de lois, règles et règlements fédéraux qui sont administrés par 440 agences et commissions distinctes avec 1,5 millions de fonctionnaires fédéraux, dont 90 000 gagnent plus que le gouverneur du Texas. Ainsi, alors que nous avons ces problèmes ici au Texas – que ce soit l'immigration et la frontière, l'éducation ou l'infrastructure, peu importe ce que c’est – c’est plus difficile de justifier le fait que nous transférons cet argent à Washington. Le sentiment qui est de plus en plus fort au Texas, c’est que les meilleures personnes pour gouverner le Texas sont les Texans.
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