Quebec bashing in Hollywood

Le Revenant

Un Oscar pour la meilleure contrefaçon de l’histoire

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Noircir tout ce qui est français

Il est rarement question des Canadiens français dans le cinéma américain. Le Revenant fait exception. Il y présente un groupe de « trappeurs » canadiens-français comme une bande de dégénérés. Ce film, oscarisé et goldonnisé, fait présentement le tour du monde. Notre réputation y est noircie, mise en éclat par quelques images de fiction. L’idée était de montrer au public une image répulsive des vrais méchants dans l’histoire de l’Amérique du Nord.

Dans un monde où le lyrisme donne partout la mesure, la liberté est garante de tous les excès ; il n’est donc plus nécessaire de distinguer le possible du convenable. Nos diffamateurs d’Hollywood n’auront jamais à répondre de leurs excès ; ils n’en sortiront que plus riches et plus célèbres. Mais qu’en est-il de l’authenticité de ces images scabreuses présentées comme tirées d’une histoire vraie. Examinons.

Les voyageurs et coureurs des bois sont des figures emblématiques d’une épopée qui a beaucoup fait rêver. Leur odyssée en Amérique du Nord n’a rien d’une légende ; elle constitue l’une des grandes aventures de l’histoire du monde. Elle débute avec d’audacieux explorateurs français et se poursuit sur plus de deux siècles avec leurs enfants et leurs descendants qui, d’ailleurs, ne tarderont pas à affirmer leur identité en prenant le nom de Canadiens.

Il est ironique que ce film ait cherché à faire passer les Canadiens pour des brutes racistes à l’endroit des Indiens alors que l’histoire a clairement démontré le contraire. De tous les Européens à avoir pris racine en Amérique, les Français ont été les seuls à respecter le droit international du temps à l’endroit des Indiens, c. à d. les seuls à n’avoir jamais cherché à les asservir et à les exterminer. Comment expliquer cet écart de civilisation qui distingue tant les Français des Anglais, des Espagnols et des Portugais ? La réponse réside en grande partie dans un état d’esprit que l’on pourrait résumer par une curiosité débordante et un sens marqué de la justice. Examinons d’abord le sens de la curiosité.

La curiosité

Il faut se souvenir que l’humanisme a été la grande passion du XVIieme siècle. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la grande découverte du temps n’a pas été le Nouveau Monde, mais l’Ancien, plus précisément l’Antiquité. Les grands auteurs de l’Antiquité ont alors fait fureur ; ils ont été lus, commentés, traduits, imités de toutes les façons. Tous les esprits curieux n’en avaient que pour eux.

En France, cette passion a pris l’envergure d’une mystique nationale. Au début du siècle suivant, à l’époque de Champlain, les Français avaient l’esprit à ce point saturé des enseignements et des exemples de l’Antiquité que, sans trop s’en rendre compte, ils se voyaient comme les Romains des temps modernes. Même Louis XIV se prenait pour un nouvel Auguste. Les plus grands exemples du monde classique avaient marqué les esprits. C’était partout dans l’air du temps.

En littérature, les auteurs fétiches étaient Homère et Virgile ; les chefs-d’œuvre les plus appréciés, l’Iliade et l’Odyssée. Écrire une épopée faisait rêver bien des écrivains. Une épopée était une légende où les actions de quelque personnage mémorable concouraient à une fin glorieuse. Le public se délectait de ces histoires. Les esprits s’enivraient d’allégories, d’exploits, de prouesses, de fins glorieuses. Alors pourquoi se contenter de rêver ! Le Nouveau Monde existait ; il était mystérieux, attirant, fascinant ; il était le monde de tous les défis. La curiosité, le goût du mystère, l’espoir de se distinguer dans des actions mémorables, tout ça ne pouvait que déterminer les esprits les plus bouillants à risquer la grande épopée en Amérique. Les curieux et les audacieux pouvaient enfin relever des défis à la mesure de leurs rêves.

Le sens de la justice

L’autre dimension de la grande épopée française en Amérique est celle de la justice. Là où la redécouverte de l’Antiquité a aussi marqué les esprits est l’intérêt pour le droit romain. L’étude de ce droit a fait ressortir l’idée que toute justice procédait de la loi ; il fallait donc se mettre à pied d’œuvre pour découvrir les lois qui permettraient de construire un monde plus juste.

Au XVIième siècle, de nombreux juristes français vont donc se mettre à la recherche du Saint-Graal du droit. Ils ne feront aucune découverte spectaculaire, mais l’idée va naître que la meilleure façon d’améliorer la justice était d’unifier le droit, de le réduire en principes, de le structurer dans un ordre géométrique. Il fallait donc clarifier et ordonner le droit.

Au XVIIième siècle, une autre étape est franchie ; cette fois, c’est l’État qui prend l’initiative. Colbert, lui aussi marqué par les idées du temps, rêve d’unifier tout le droit français et de le synthétiser dans un ordre géométrique. Mais il n’est pas que rêveur, il est d’abord et avant tout un homme d’action d’une rare efficacité. Sa première décision sera d’unifier le droit dans les colonies.

Lorsque la Nouvelle-France devient colonie de la couronne, en 1663, Colbert juge que la situation se prête à soumettre la population à une seule et même loi. Cette idée, pourtant si banale aujourd’hui, est alors révolutionnaire. Nulle part au monde une population entière n’avait été soumise à une seule et même loi. Colbert ambitionnait surtout d’appliquer cette idée à la France entière. Toutefois, la Nouvelle-France lui offrait l’occasion rêvée de tester son projet de réformer le droit.

Colbert convainc également le jeune Louis XIV de synthétiser le droit par sujets. De 1665 à 1681, tous les efforts sont conjugués pour réduire le droit sous formes d’ordonnances de codification. Chaque fois qu’il y en a une d’achevée et d’enregistrée au Parlement de Paris, elle devient par le fait même en vigueur sur le territoire de la Nouvelle-France. Il y en aura cinq jusqu’en 1681.

À l’unification et à la codification, Colbert a l’idée de donner à la Nouvelle-France un système d’administration de la justice selon des principes nouveaux. L’hérédité et la vénalité des offices sont écartés ; ils sont remplacés par un système d’appointements fondés sur la compétence. Le personnel du système judiciaire est alors formé uniquement de commissaires et de commis recrutés par l’État ; le seul critère est la compétence. L’administration de la justice devient exemplaire, d’une modernité jamais égalée. tout ce qu’il y a de plus moderne. Cette réforme aura des conséquences profondes dans le développement d’un sens de la justice chez les Canadiens. Leur rapport avec les Indiens ne s’en portera que mieux.

Au plan du droit international, la doctrine des grands auteurs du temps reconnaissait aux Européens le droit de commercer avec les Indiens et de leur envoyer des missionnaires ; elle interdisait toutefois de les déranger dans leurs modes de vie. Conformément à cette doctrine, et contrairement aux autres Européens en Amérique, les Canadiens ne verront donc pas dans les Indiens des primitifs que l’on pouvait asservir, dépouiller, exterminer. Leur sens de la justice restera rationnel et raisonnable, respectieux du droit et du bien d’autrui. Cette façon de concevoir la justice, enracinée dans les esprits, se maintiendra malgré la cession du pays à l’Angleterre.

Le sens de la justice des Canadiens deviendra même un sujet d’intérêt, entre 1764 et 1773, lorsqu’il sera question de changer la constitution du Canada. Les nombreux rapports rédigés à ce sujet ne manqueront pas de le faire ressortir et de mentionner l’avantage qu’il représentait pour le maintien de la paix avec les Indiens.

Ainsi, lorsqu’il sera discuté, en décembre 1773, des nouvelles frontières de la province de Québec, les lords du Conseil privé conviendront à l’unanimité de faire confiance au sens de la justice des Canadiens, et de se méfier de celui des Anglo-américains, trop avides du bien d’autrui. La paix générale dans l’arrière-pays indien en dépendait. Pour ce motif, les lords du gouvernement prolongeront les frontières de la province jusqu’à la rivière Ohio au Sud, et jusqu’au Mississippi à l’Ouest.

Le sens de la justice des Canadiens continuera de les honorer lorsqu’ils traverseront le Mississippi pour aller du côté de la Louisiane. Dans les années 1780, ils parviendront jusqu’au Haut-Missouri, là où se passe l’intrigue du Revenant. Ils vont trouver cette région dans un grand désordre, les Indiens étant en conflits violents au sujet de leurs territoires de chasse. Conformément à leur tradition de diplomatie commerciale, les traiteurs canadiens vont s’appliquer à concilier leurs différends et à les convaincre des avantages de la paix et du commerce. En fait, toute cette violence les laissait dans un état d’insécurité constant. À chaque nouvelle guerre, la chasse s’arrêtait et les guerriers s’exterminaient mutuellement. Dans les villages, les réserves de nourriture s’épuisaient ; la survie du groupe tout entier se voyait mise en péril. À de rares exceptions près, les Canadiens parviendront à les persuader de renoncer à ces violences meurtrières. Cependant, lorsque les Anglo-américains arriveront, suite à la vente de la Louisiane, ils vont tout remettre à l’envers ; ils vont exploiter les causes de conflits pour amener les Indiens à s’exterminer entre eux.

Le film

On rapporte que le réalisateur du film aurait bénéficié de l’expertise des meilleurs historiens pour l’aider à comprendre l’époque du commerce des fourrures. Malgré cette expertise, les traiteurs et voyageurs canadiens y sont dépeints comme les résidus d’un âge des ténèbres. Les images nous les montrent dégénérés, cruels, violents, vicieux. Le spectateur n’en a pas davantage besoin pour comprendre que la vente de la Louisiane aux Anglo-américains a permis d’éviter d’indicibles malheurs. La fin de cet âge des ténèbres ne pouvait qu’en annoncer un autre, plus lumineux, plus résolument tourné vers le progrès et l’avenir. Le héros du film incarne d’ailleurs superbement la force et le courage de cette vague de pionniers qui vont bientôt affluer pour construire cette Amérique nouvelle, fleuron de la civilisation anglo-saxonne. Toutefois, la fiction du film cache une immense tragédie qui commence à l’été 1823 dans le Haut-Missouri. L’arrivée des traiteurs et trappeurs anglo-américains ne fait qu’annoncer l’interventation de la cavalerie américaine qui, elle, va s’occuper de soumettre les Indiens à la volonté de l’homme blanc.

Au cours du mois de mai de l’été 1823, un groupe de traiteurs et trappeurs anglo-américains décide d’emprunter la rivière Missouri pour se rendre à la rivière Yellowstone plus à l’ouest. À la hauteur des villages arikaras, ces intrus passent tout doucement sans se soucier de personne ; ils ignorent, ou font semblant d’ignorer, que les Arikaras forment le groupe dominant de la région, qu’ils luttent depuis des temps immémoriaux pour maintenir leur autorité sur cette rivière et les alentours. Les Indiens n’ont rien de plus précieux à protéger que leur souveraineté sur ce territoire ; leur survie en dépend. Cette intrusion des Anglo-américains est assimilable à un crime de lèse-majesté ; elle touche des intérêts vitaux.

Les traiteurs et trappeurs anglo-américains ont cependant leur propre conception du droit et de la souveraineté ; ils n’envoyent aucune ambassade aux Arikaras ; ils ne s’arrêtent pas pour leur parler, pour les rassurer, pour les informer de leurs intentions, pour leur offrir leur amitié, pour les inviter à faire du commerce. Bref, conformément à leurs préjugés sur la suprématie de la force, les Anglo-américains se comportent comme des maîtres en pays conquis ; une souveraineté des Arikaras sur le Haut-Missouri est une idée qui n’effleure même pas leur esprit. Pire encore, ils ont l’imprudence, voire l’arrogance, de s’amener avec des guides sioux, ennemis mortels des Arikaras.

Par cette outrage à la paix publique, les Anglo-américains se faisaient agresseurs ; ils mettaient au défi la souveraineté et la sécurité du groupe tout entier. Leurs intérêts ainsi menacés, les Arikaras n’avaient d’autre choix que de s’incliner ou de rétablir la justice selon leurs propres coutumes. En matière de guerre, ils ne connaissaient – comme tous les Indiens d’ailleurs – qu’une seule et même tactique : attaquer par surprise pour provoquer la panique dans les rangs de l’ennemi. C’est ce qu’ils vont faire.

Les Anglo-américains ont ainsi été attaqués au petit matin du 1er juin 1823. Ils n’étaient pas d’innocentes victimes agressées par de méchants barbares ; ils étaient des intrus, des étrangers hostiles ; ils étaient armés et accompagnés des pires ennemis des Arikaras ; ils se comportaient comme des maîtres en pays conquis ; ils remettaient en question la souveraineté ancestrale des Arikaras sur le Haut-Missouri. Injure suprême, des Sioux en étaient témoins.

Pourtant, sur une période de deux siècles, les traiteurs et voyageurs canadiens avaient parfaitement réussi à tisser des liens de confiance, à maintenir la paix, à commercer avec les Indiens. Le secret de leur réussite a toujours résidé dans leur sens de la justice et de la diplomatie. Jamais ils n’ont méprisé la souveraineté des Indiens sur leurs territoires, toujours ils les ont entretenus des avantages de la paix et du commerce. Cette stratégie a été heureuse ; elle leur a permis d’établir d’innombrables liens de confiance indispensables à la prospérité du commerce.

Au moment de la vente de la Louisiane aux Anglo-américains, en 1803, la diplomatie canadienne avait fait son œuvre partout. Il n’y avait plus un village où les Canadiens n’étaient accueillis en amis pour faire du commerce. Plus encore, ils étaient de remarquables conciliateurs ; partout où ils arrivaient, ils reprenaient les mêmes arguments pour convaincre les Indiens à renoncer à la vengeance et à la guerre pour le règlement de leurs conflits. De la façon la plus simple du monde, ils ont été les Casques-Bleus de l’Amérique amérindienne des siècles avant que l’idée et le mot n’existent. Après 1803, avec l’irruption de la civilisation anglo-américaine, les Indiens des Plaines vont vite apprendre que l’homme blanc pouvait se montrer d’une avidité féroce du bien d’autrui.

Sur la rivière Missouri, la situation va irrémédiablement basculer lors des évènements de l’été 1823. Depuis des années déjà, toute forme de diplomatie avait disparu. Non seulement les Anglo-américains étaient imperméables à toute discussion, mais ils convoitaient sans vergogne tout ce qui se présentait à eux : pas de lois ! pas de morale ! pas de justice ! Pire encore, dans un déferlement sauvage qui sera qualifié de « destinée manifeste », l’homme blanc ne reculera devant aucune cruauté pour affamer les Indiens, les affaiblir, les exproprier, les exterminer.

Ce que le film s’abstient surtout de montrer, c’est que suite à l’attaque du 1e juin 1823, la cavalerie américaine, appelée en renfort, va traverser le Mississippi pour se mettre à la poursuite des Arikaras. Le 9 août 1823, elle arrivera à la hauteur des villages du Haut-Missouri ; elle sera accompagnée de 750 guerriers sioux, ennemis acharnés, ravis de prendre leur revanche en si bonne compagnie. Les Arikaras ne seront pas immédiatement écrasés, mais ils connaîtront leur première défaite. Ce sera d’ailleurs le début de la fin pour tous les Indiens des Plaines. Quelques dizaines d’années plus tard, avec le chemin de fer et l’extermination du bison, ils seront tous soumis et parqués dans des réserves ; même les Sioux subiront le même traitement.

Il y a donc beaucoup d’ironie, de cynisme et de mépris de la vérité dans ce film. Alors que les Canadiens avaient témoigné d’une diplomatie remarquable pendant plus de deux siècles, ils y sont présentés comme la fin d’un âge des ténèbres ; les images nous les montrent dégénérés, cruels, violents, vicieux. Quant aux Anglo-américains, qui symbolisent l’arrivée de l’âge des lumières, ils vont faire preuve des pires sauvageries dans l’expropriation et l’extermination des Indiens des Plaines. Bien entendu, le film visait d’abord à divertir, mais il n’est pas nécessaire de mentir pour divertir.

Anglo-saxons, Anglo-américains et Anglo-canadiens ont tous le même petit côté tordu : ils ne peuvent jamais laisser filer une bonne occasion de noircir tout ce qui est français.

Christian Néron
Membre du Barreau du Québec,
Constitutionnaliste,
Historien du droit et des institutions.


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7 commentaires

  • Michèle Clément Répondre

    4 mai 2016

    Une thèse de doctorat réalisée par un jeune doctorant de père américain et de mère française vient de démontrer comment la France a finalement pris la décision de l'abandon définitif de la colonie de la Nouvelle-France:
    "When the United States spoke French" (François Furstenberg, The Penguin Press/Penguin Book)
    La Fayette s'était allié aux rebelles américains contre les loyalistes dans la guerre d’indépendance américaine.
    Après de longues fréquentations de leurs leaders, des négociations d'alliance et mûre réflexion, il avait finalement conclu que les français ne pouvaient pas se fier à ces gens.
    Il en est résulté la recommandation au Roi de France d'abandonner définitivement la colonie, ce qui a mené au Traité de Versailles en 1783.
    Ci-contre, la carte de la Nouvelle-France en 1783 :
    https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/ac/Nouvellefrance-V2.jpg

  • Normand Paiement Répondre

    28 avril 2016

    Monsieur Néron,
    Vous écrivez en conclusion à votre texte: «Anglo-saxons, Anglo-américains et Anglo-canadiens ont tous le même petit côté tordu : ils ne peuvent jamais laisser filer une bonne occasion de noircir tout ce qui est français
    Je me souviens de deux films qui, même s'ils n'ont pas la prétention d'avoir une valeur historique, viennent confirmer vos dires.
    Le premier est un film britannique intitulé The Trap (littéralement: «Le piège (à ours)» et sorti en 1966 (https://en.wikipedia.org/wiki/The_Trap_(1966_film)). Pour une raison inconnue, il ne semble pas avoir été doublé en français. L'action de cette adaptation réaliste du conte La Belle et la Bête se déroulait pour l'essentiel en pleine forêt, quelque part en Colombie britannique dans les années 1850. L'acteur Oliver Reed y tenait la vedette. Jean La Bête (sic!), le personnage qu'il incarnait, était un coureur des bois d'origine canadienne-française qui, comme son nom l'indique, faisait davantage penser à un ours mal léché qu'à un être civilisé. Sans doute le réalisateur et le scénariste du film avaient-ils depuis longtemps assimilés les propos de Lord Durham, selon qui nos ancêtres formaient un peuple «sans histoire ni littérature», c'est-à-dire des gens incultes qui ne valaient guère mieux que des bêtes sauvages...
    Plus récemment, dans The Legend of Zorro (La Légende de Zorro), film américain sorti en 2005 (https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Légende_de_Zorro), le rôle du méchant est endossé par un aristocrate français. Coïncidence, un fort ressentiment à l'égard des Français existait aux États-Unis à cette époque, la France s'étant opposée deux ans plus tôt à toute intervention militaire en Irak. Les studios de Hollywood se seraient-ils alors livrés à de la propagande? Ce ne serait pas la première ni la dernière fois!
    N'oublions jamais que ce sont les vainqueurs qui écrivent l'Histoire!
    Cordialement,
    Normand Paiement

  • Archives de Vigile Répondre

    26 avril 2016

    Il Etais Une fois: Un Village et Un Pays!!!

  • Marie-Hélène Morot-Sir Répondre

    22 avril 2016

    Maître Néron, merci de ce texte et de tous les précédents, ils nous permettent d'inscrire les faits du Passé par rapport à la législation.
    Pour le journal le Devoir, le journaliste Christian Rioux avait écrit le 4 mars 2016 une excellente critique sur ce film «le Revenant» "L’Amérique selon Hollywood"
    Les exemples sont si nombreux soulignant les relations amicales entre les Français et les Amérindiens que nous en trouvons sans cesse au fil des documents anciens. Ainsi près de soixante ans plus tard les regrets s'expriment encore à la Prairie au chien:
    Petit Cerf, chef des Winnebago prononça un discours remarquable lors du traité du 29 juillet 1828, il rappela combien le souvenir de la France était encore cher aux Sauvages en faisant contraster sa conduite bienveillante à leur égard avec les procédés arbitraires de ces nouveaux états unis. Il protesta contre les empiètements qui d’années en années les obligeaient à céder des territoires et les repoussaient vers les déserts de l’Ouest. « Le premier homme blanc que nous connûmes était un Français. Il vécut au milieu de nous, fuma la pipe avec nous, épousa une de nos femmes mais jamais il ne nous demanda de prendre nos terres et de nous en aller. L’habit rouge vint ensuite, rapidement suivi par l’habit bleu états-unien, à peine avaient-ils parcouru une partie de notre pays qu’ils décidèrent que tout le reste leur appartenait »

  • Archives de Vigile Répondre

    22 avril 2016

    @Me Christian Néron
    À propos de vos commentaires sur le film Le Revenant
    Un texte de John Baird Callicott [Université du Nord Texas, États-Unis] publié sous l'article «Diversité culturelle» dans le tout nouveau «Dictionnaire de la pensée écologique», sous la direction de Dominique Bourg et Alain Papaux, ISBN978-2-13-058696-8, PUF Quadrige, va exactement dans le même sens que votre analyse, et celles auxquelles vous faites référence, pour ce qui est des relations entre les Français et les différentes Nations amérindiennes.
    En particulier cette phrase de Callicott: «Bien entendu, les Ojibwés aimaient autant les Français qu'ils détestaient les Britanniques et les Américains.» Un appui de taille à votre plaidoyer.
    Les magnats Hollywoodiens du cinéma devraient faire un film à grand déploiement, dans le genre «Patriote» qui mettait en vedette Mel Gibson, pour rectifier les faits, en notre faveur cette fois. . . .
    J'ai joint à ce bref commentaire une copie PDF de l'article de Callicott en question.
    Merci pour votre engagement à défendre par vos écrits notre Peuple et notre Nation.
    Normand Cossette, ingénieur & agronome

  • Archives de Vigile Répondre

    22 avril 2016

    Me Néron,
    Merci pour ce texte et tous les autres.
    Vous terminez celui-ci par : tout ce qui est français ce qui implicitement comprend catholique-papiste.

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    20 avril 2016


    Retour sur la Grande alliance : 1602-1603
    « Pour ce voyage de 1603, Dupont-Gravé ramène, à bord de la Bonne-Renommée, deux Indiens qui avaient été reçus par Henri IV.... Le grand sagamo Anadabijou écoute attentivement les deux émissaires. Le Roi leur a fait « bonne réception »... sadite Majesté leur voulait du bien et désirait peupler leur terre »... Sa Majesté désire « faire la paix avec leurs ennemis... ou leur envoyer des forces pour les vaincre ».« Ayant bien pétuné, il commença sa harangue […] fort content d’avoir sadite Majesté pour grand ami […] et fort aise que sadite Majesté peuplât leur terre et fit la guerre à leurs ennemis ». Les alliances franco-indiennes, amorcées en 1600, venaient de franchir une nouvelle étape. Anadabijou et Dupont-Gravé avaient jeté les bases de l’Amérique française. Ce sera l’affaire de Champlain de faire en sorte que cohabitation et métissage soient au rendez-vous.»
    Extraits du Texte de la communication présentée par Denis Vaugeois lors du 133e congrès du comté des travaux historiques et scientifiques (CTHS) à Québec le 2 juin 2008.
    ....
    Le Rêve de Champlain
    « Dans son ouvrage intitulé Le Rêve de Champlain, l'historien américain David Hackett Fischer, lauréat du prix Pulitzer, fait l'éloge du fondateur de Québec pour sa vision des relations avec les Amérindiens. «Partout où a agi Champlain, les relations entre Français et Amérindiens ont été fusionnelles, intimes, créatrices. La Nouvelle-France n'a pas été un échec. Bien au contraire, c'est une formidable réussite, une leçon de vie et de savoir-vivre dont on n'a pas d'autre exemple dans toute l'histoire de l'Amérique» (Georges-Hébert Germain, L'Actualité, 1er mai 2011).
    .....
    Capitanal (ou Kepitanal, Kepitenat) était un chef innu (montagnais)1
    Capitanal aurait dit à Champlain: «Et vos fils marieront nos filles et nous formerons un nouveau peuple».
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Capitanal
    ...
    « La civilisation hispanique a écrasé l’indien, la britannique l’a méprisé, ignoré et tué, la française l’a adopté et a veillé sur lui.» ( Francis Parkman, historien américain de Boston )