Passer à autre chose...

Le risque de la Louisianisation

Tribune libre

Un certain souverainisme arrive au terme de sa vie. Il peine à finir sa course. Sa vie tient à un fil et quelque chose va s’arrêter le 07 Avril prochain. Ce vieux souverainisme-là ne sera plus jamais capable ensuite de produire mieux que cette Pauline Marois, qui l’a dirigé de main de maître, et qui a réussi un véritable tour de force de l’emmener là où personne ne l’attendait plus.

Ce vieux P.Q. fatigué, cabossé mais encore impérial, cette « picouille » pour certains, mais une picouille de classe, pour d’autres fidèles le « P.Q. à marde », eh bien, ce vieux P.Q. : ou il passe ou il casse. Mais qu’il gagne ou qu’il perde avec Pauline Marois le 07 Avril prochain, de toutes les façons qu’on le regarde, qu’on l’aime ou qu’on le déteste, le 08 avril au matin, il ne sera plus jamais ce qu’il a été. Et tout le Québec itou ne sera plus jamais pareil…

Si Pauline Marois gagne, le Rêve va se poursuivre. L’Indépendance restera accessible. Elle est déjà à portée de main. À portée de cœur. Cela ne signifie pas au cours du « prochain mandat », évidemment, lui contraint à la gouvernance et à notre Affranchissement. Pliés comme Nous le sommes, en effet, cela n’ira pas sans un laborieux Redressement… Cependant, majoritaire, le P.Q. deviendra imbattable et indélogeable, parce qu’il se sera enraciné malgré toutes les tentatives que ses ennemis auront faits pour le discréditer, et même toutes celles plus sournoises qu’ils font encore pour éradiquer parmi Nous jusqu’à l’idée même de la liberté.

Quelque part en effet, et nulle part ailleurs que dans le cœur de la nation, la liberté aura définitivement pris racine.

Si elle perd, si Pauline Marois perd, si Nous perdons, si nous perdons tous cette élection cruciale au profit encore, encore et toujours au profit du West Island quoi qu’on en dise, Nous pourrons Nous dire le 08 au matin qu’il y a encore, oui, qu’il y a encore pour très longtemps des francophones au Québec, qui continueront de vivre, de parler et d’écrire, de rire et de pleurer en français. Mais ce sera aussi, drette-là ce matin-là, la fin annoncée du peuple québécois lui-même, à brève échéance. Car c’est déjà depuis trop longtemps le seul électorat péquiste qui Nous tient Ensemble pour l’essentiel. Ce n’est pas celui des rouges ni celui du West Island.

Défait, l’électorat péquiste pourra être soldé et dispersé, mis en vente aussi bien au profit des fédéralistes qu’à celui des gauchistes, qui sont les mêmes. S’il y a des cycles économiques, il y en a aussi en politique. Le P.Q. n’aura alors été lui-même qu’un long cycle de vie nationale, comme l’Union Nationale avant lui.

Les indépendantistes entreprendront alors une traversée du désert dans la plus grande humilité. Ils seront plus humbles mais ils seront plus déterminés. Nous aurons simplement manqué, encore une fois, un rendez-vous avec Nous-mêmes.

J’ai déjà voté. Je me croise les doigts. Meilleure des chances à Pauline Marois. Personne ne s’est plus astreint qu’elle ni mieux préparée. Elle est la fine fleur d’un certain souverainisme, certes fatigué mais tellement plus déterminé, fin prêt maintenant à passer à Autre Chose…

Wake up Québec.


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15 commentaires

  • Marcel Haché Répondre

    3 avril 2014

    @Gaston Carmichael.
    J’ai le sentiment de mettre à l’épreuve la générosité de Vigile.
    Si Vigile le permet encore…
    Votre commentaire, Gaston Carmichael, révèle tout le problème historique du P.Q. : l’article # quelconque du st-programme. C’est ça qui perdure depuis 40 ans. En pure perte quant à moi. Les votes n’affluent pas plus à O,N. parce que ce parti a l’Indépendance en tête de sa sainte liste. C’est le moins qu’on puisse dire, vous en conviendrez j’espère.
    Mais cependant, en insistant sur l’article #1, comme si cela était une question de vie ou de mort, afin d’identifier le cap et le porteur du ballon, cela permet précisément à tous les amoureux du programme de réclamer en même temps un référendum qui, lui, est rien de moins que létal pour notre Cause. Comme nous aurons peut-être, hélas, l’occasion de le voir encore, et de retentissante façon…Ce qui est pourtant parfaitement inutile.
    La « parade », comme vous dites, ce n’est pas dans le programme qu’elle doit être, c’est plutôt dans le discours, dans la seule, oui, la seule conversation que les leaders doivent entretenir avec Nous. Mais pas un discours-cantique du pays sur la table… Quant au West Island, eh bien qu’il aille quelque part… Voyez pas ? Ce pourrait être d’ailleurs la meilleure façon, sinon la seule, d’emmener les médias sur notre terrain, plutôt que de leur laisser toute liberté de tout interpréter de travers notre Cause, qu’ils rejettent d’emblée. Un vieux souverainisme n’a plus d’avenir. Mais ce n’est pas la gouvernance souverainiste Voyez pas ?
    Salutations.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 avril 2014

    @ M. Haché:
    "La vérité, c’est qu’il n’y a pas beaucoup de convives à cette table, et qu’il y en a pas beaucoup plus à la table du référendum."
    Est-ce à dire que vous seriez d'accord à que le PQ supprime l'article Un de son programme?
    Si non, il va falloir trouver une parade plus efficace à la stratégie du PLQ qui s'en sert pour faire peur au monde. Finalement, le plus ardent référendiste pour le moment, ce n'est pas M. Cloutier, mais bien M. Couillard.

  • Marcel Haché Répondre

    3 avril 2014

    @ Gaston Carmichael.
    Quand même extraordinaire cette capacité qu’a le référendum pour aussi bien exciter qu’apeurer subitement les machos de tout le Québec. Trouvez-pas ?
    Je reviens sur « la table », le « pays sur la table ».
    C’est facile de questionner la recette du chef, ici une cheffe… C’est une autre question de remettre en cause le goût des journalistes qui se comportent comme de véritables despotes à l’égard de la seule table de l’Indépendance. Surtout, le plus difficile, c’est de dire tout haut à tous les convives que le West Island n’a aucun goût ni appétit, aussi bien pour le pays que pour le référendum. Là, amis lecteurs, permettez-moi de dire une fois que ça choke, pis pas un peu …
    C’est en 1980 que les indépendantistes devaient mettre bravement leurs sièges en jeu avec tous les articles de leur programme. Les partisans du référendum, toujours les mêmes, avaient alors préféré regarder passer le train, qui leur a finalement passé sur le dos, ainsi qu’à Nous tous 2 ans plus tard.
    Au regard des faits (et non des rêves), qui parmi Nous a pris le P.I. puis O.N. au sérieux récemment ? Voilà des partis qui ont tablé sur la même détermination que celle du R.I.N. de jadis, mais sans jamais atteindre, 45 ans plus tard, la moitié seulement de ses résultats. La vérité, c’est qu’il n’y a pas beaucoup de convives à cette table, et qu’il y en a pas beaucoup plus à la table du référendum.
    Il est bien tard maintenant, aussi bien pour le P.I. que pour O.N., ou même un « P.Q. amalgamé » pour venir maintenant mettre en jeu des sièges gagnés si difficilement, avec une recette supposément si suspecte, fournie par une cheffe suspectée elle-même aussi bien par nos « amis » d’en face que ceux d’en arrière.
    Le 07 Avril prochain, quelque soient les résultats- rien n’est joué tout à fait au moment d’écrire ces lignes- ce sont d’abord et avant tout les « référendistes », (et non pas ceux de la gouvernance souverainiste) qui vont enfin recevoir le plus retentissant démenti qu’ils se sont amplement mérités depuis 34 ans. Il y a au moins un coup de pied qui ne se sera pas perdu.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 avril 2014

    @M. Haché:
    Les référendistes et les belles-mères n'existent qu'à cause de l'article Un du programme du PQ.
    La campagne anti-référendum du PLQ est basé justement sur cet article Un que Mme Marois s'est avérée incapable de défendre. Le PLQ a lancé un véritable défi au PQ: Tu assumes ton article Un, ou tu t'effaces!
    Si le PQ ne veut plus, ne peut plus, ou n'est plus capable de défendre l'article Un de son programme, il n'a qu'à le supprimer à son prochain congrès.
    Si le PQ se ramasse dans l'opposition le 7 avril, il aura un choix à faire: Son objectif est-il de gérer un gouvernement provincial, ou de créer un pays.

  • Marcel Haché Répondre

    3 avril 2014

    @ michel Guay
    C’est vous qui avez raison. L’église indépendantiste est en feu, mais faudrait continuer à chanter l’Indépendance comme des cantiques.
    Dans 8 ans, après deux mandats libéraux de merde, et bien des cantiques tout autant de merde, après que plein de boomers auront quitté pour laisser place à l’arrivée continue de nouveaux arrivants, qui viendront grossir les rangs du West Island, la chorale indépendantiste aura perdu de la voix.
    La détermination, cela concerne aussi bien le Rêve que la Réalité.

  • Marcel Haché Répondre

    3 avril 2014

    @ Pierre Cloutier.
    S.V.P. Lâchez-nous la grappe avec la gouvernance souverainiste tout autant qu’avec votre programme de 2005.
    Le 07 Avril prochain, ce ne sont pas ceux de la gouvernance souverainiste qui auront été la cible de l’électorat, ce sont plutôt tous les référendistes péquistes qui traînent encore, toutes ces belles-mères aussi, et qui remâchent depuis 34 ans.
    Ce sont ces apôtres de la sainte souveraineté et du saint référendum qui recevront, dès le 07 au soir, le plus formidable désaveu politique provenant cette fois encore, eh oui, encore, de tout l’électorat, et non pas seulement des « pro-Marois » comme vous aimez les appeler, comme s’il s’agissait-là des égarés de 2005. Wake up !
    Quant à P.K.P., qui est un homme d’action et de conviction, qui garde aussi un œil sur les résultats, y compris ceux du 07 à venir, je serais bien surpris qu’il se découvre une vocation tardive en faveur du more of the same…

  • Archives de Vigile Répondre

    2 avril 2014

    La non-victoire de Pauline sera expliquée, en long en et large, par l'entrée en scène mal orchestrée de PKP!
    Les spécialistes nous expliqueront, ad vitam aeternam, que le poing de PKP a changé le cours de la campagne en faveur du PLQ!
    ¡Qué triste!

  • Archives de Vigile Répondre

    2 avril 2014

    La louisination de la nation Québecoise est déjà réalisé par la ontariorisation de l'ouest du Québec, de Montréal et de Quebec City . Couillard le chef des colonisés angliciser le dit bien ; tous les parents du Québec rêvent que leur enfants parlent en anglais et puissent '' singner'' en anglais à la Voix -Voice , ou I Now la Chanson . Un francophone québécois n'a pas le droit de travailler dans la majorité des emplois au Québec et de 100% des emplois au Canada . Couillard et Porter s'ils prennent le pouvoir grâce aux QS s'occuperont de nous donner les derniers coups .
    Michel Guay

  • Archives de Vigile Répondre

    2 avril 2014

    Pourtant Pauline Marois n'arrête pas de s'époumoner que le pays n'est pas l'enjeu de la présente élection et qu'il "n'y en aura pas de référendum.....à moins que....". Il n'y pas grand chose là-dedans pour stimuler les troupes au combat et à la population de faire un choix éclairé.
    Autre exemple qui est passé presqu'inaperçu. Pauline Marois a promis un livre blanc sur "L'avenir du Québec". Pas un livre blanc pour proposer le pays et expliquer ce que serait un Québec indépendant et comment on serait gagnant. Non, un livre blanc pour ouvrir un dialogue avec la population, en invitant les fédés à s'exprimer, mais sans nécessairement ouvrir de fenêtre sur un référendum. Un genre de commission Bélanger-Campeau bis. À ce petit jeu-là, dans 30 ans, on va encore tourner en rond.
    Savez-vous c'est quoi, M. Haché un livre blanc sur l'indépendance? Vous avez juste à regarder ici si vous ne le savez pas. http://www.scotland.gov.uk/Publications/2013/11/9348
    Les péquistes actuels ont intériorisé le mantra fédéraliste de la peur du référendum. Cela parait dans leur attitude.
    Pauline Marois doit livrer la marchandise lundi soir. Si elle ne le fait pas, ce sera bye bye et bye bye gouvernance provinciale déguisée en gouvernance souverainiste. Cela me fera juste de la peine pour la charte de la laïcité.
    Sur le front de l'indépendance, l'arrivée de PKP dans le décor nous redonnera confiance. On verra cela lundi matin le 8.

  • Archives de Vigile Répondre

    2 avril 2014

    "Le pays a toujours été sur la table."
    Malheureusement, quand on se fait répéter que ce plat n'est pas digeste, et que personne n'ose s'objecter pour dire qu'au contraire, qu'il est délicieux, eh bien ce plat reste sur la table!

  • Marcel Haché Répondre

    2 avril 2014

    @ Pierre Cloutier.
    Personne au Québec n’ignore qui est le P.Q., sans quoi il serait arrivé depuis le temps que le West Island se fasse prendre. Le pays a toujours-toujours été sur la table.
    Mais il arrive toujours aussi qu’un mauvais dîneur dise : « Là, là, qu’est-ce que je vois sur la table, oui, là, qu’est que je vois ? Un référendum ? » Et cela est suffisant pour que ce mauvais dîneur quitte la table, parce qu’il n’aime pas ce qu’il y est servi.
    Fait plus de 40 ans que ça dure. Et comme vous dites : ça fait dur !
    Ce qu’il faut, ce n’est pas répéter toujours ce que tous les mauvais dîneurs ont déjà compris, quoi que vous en pensiez…C’est venir à bout de celui qui donne le signal de quitter la table, c’est-à-dire l’écarter de la tablée. Grosse job ! Et cela est à la portée des indépendantistes à chaque élection.
    Autrement dit : cela n’est pas suffisant de toujours annoncer le pays la bouche en cœur… Charismatique ou pas…

  • Pierre Cloutier Répondre

    1 avril 2014

    Pour faire l'indépendance de la patrie, il faut 2 ingrédients :
    1 - un chef charismatique ;
    2 - une doctrine claire.
    Or nous n'avons ni l'un ni l'autre. Je vais voter pour le PQ et comme cela personne ne pourra m'accuser d'être un traitre.
    Mais Pauline Marois n'est pas une libératrice de peuple et sa doctrine, la gouvernance provinciale dite de gouvernance "souverainiste", je n'y ai jamais cru.
    J'espère simplement que les dégâts ne seront pas trop élevés et qu'on pourra reconstruire le PQ avec PKP, qui lui, je l'espère, n'aura pas peur de mettre un projet de pays sur la table.

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    1 avril 2014

    Durant les années Charest, la nation a décliné de manière critique. Les derniers 18 mois nous avaient donné l'espoir d'un redressement. Le retour des libéraux au pouvoir va inscrire notre nation sur la pente d'un déclin irréversible (la démographie, le feu vert au pillage de l'État).
    Si telle devait être notre réalité, alors même que la cohésion nationale du vote souverainiste aurait pu nous soustraire à cette perspective, il faudra conclure que cette nation se sera éteinte, morte de la connerie de l'idéal en politique : le vote idiot utile.
    L'agonie sera longue, passé de la nation à la louisianisation prend du temps. À moins d'un réveil, un sursaut salutaire. Ce à quoi je vais travailler si tel devait être le cas.
    JCPomerleau

  • Yves Rancourt Répondre

    1 avril 2014

    Je partage tout à fait votre point de vue, monsieur Haché. Cette élection est déterminante pour notre nation. J'ai 70 ans bien sonnés et j'en ai vu beaucoup; jamais, de ma vie, je n'ai vu une élection aussi importants pour notre devenir collectif.
    Moi aussi, le 7 avril, j'appuierai le PQ.
    Salutations.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    1 avril 2014

    J'ai aussi voté.
    En revenant, j'entends cet autre coup des fédéraux: une attaque déjà entendue il y a 7ans? Sortie à 6 jours du scrutin?... Pauline a raison de parler de vengeance! Et le messager! Couillard l'avait haï 3 jrs avant pour le coup de Jersey... Les fédés sont-ils assez machiavéliques pour nous avoir d'abord sensibilisés à Gravel???
    Anyway, c'est la cascade du "plus jamais de '95": le vote ontarien, la DGE qui en remet avec sa préparation du référendum, et maintenant le coup du "tous des pareils" qui nous assimile aux corrompus. C'est pas tout: ils sont en guerre et ils vont frapper encore, pour les naïfs!
    Si nous plongeons dans ces trappes, nous méritons la Louisiane, le boudin/gombo, les crawfish et les jobbines des anglais!