Alec Castonguay - La force du Parti québécois chez les francophones aurait porté Pauline Marois au pouvoir si des élections générales avaient eu lieu au milieu du mois de mai au Québec. C'est ce que révèle un nouveau sondage Léger Marketing-Le Devoir.
La chute du gouvernement Charest dans les intentions de vote, provoquée par les résultats de la Caisse de dépôt et placement et la nomination de Michael Sabia à la tête de l'organisme, semble toutefois avoir été freinée. Le Parti libéral du Québec (PLQ) profite, tout comme le Parti québécois (PQ), de la faiblesse de l'Action démocratique du Québec (ADQ).
Ainsi, le PLQ et le PQ récoltent chacun 40 % des intentions de vote dans la province. L'ADQ est créditée de seulement 8 % d'appuis, un résultat qui s'éloigne des 16 % de la dernière élection générale, tenue en décembre 2008. Québec solidaire récolte 5 %, tout comme le Parti vert.
L'avance du Parti québécois chez les francophones est toutefois importante. La formation de Pauline Marois récolte 48 % des intentions de vote chez cette importante tranche de l'électorat, alors que les troupes de Jean Charest reçoivent l'appui de 31 % des francophones. L'ADQ est à 9 %. Selon les analyses de Léger Marketing, un tel résultat aurait porté le Parti québécois au pouvoir, majoritaire ou minoritaire. «Dans une course à deux partis, quand le PQ a plus de 15 % d'avance chez les francophones, ça veut dire une prise du pouvoir, parce que 80 % des comtés au Québec sont très francophones», dit Christian Bourque, vice-président à la recherche chez Léger Marketing.
Les faibles résultats de l'ADQ montrent que c'est pour l'instant une lutte à deux entre le PQ et le PLQ. «Ça risque d'être comme ça jusqu'à la fin de la course à la direction de l'ADQ. Le moment clé pour l'ADQ, ce sera l'arrivée du nouveau chef», dit M. Bourque.
Taux de satisfaction stable
La tempête soulevée par les résultats désastreux de la Caisse de dépôt et placement semble s'éloigner, de sorte que le taux de satisfaction à l'endroit du gouvernement Charest s'est stabilisé, selon Léger Marketing.
Ainsi, 58 % des répondants se sont dits «insatisfaits» du gouvernement, contre 37 % qui se sont dits «satisfaits».
Des chiffres qui seront difficiles à renverser dans les prochains mois en raison de la récession, selon Christian Bourque. «Le PLQ a atteint un creux avec l'histoire de la Caisse de dépôt et la nomination de Sabia, dit-il. C'est maintenant l'incertitude économique qui pèse dans la balance.»
Meilleur premier ministre ?
À la question «Qui ferait le meilleur premier ministre du Québec?», les répondants n'ont pas tranché. Jean Charest récolte 30 % d'appuis, tout comme Pauline Marois. Amir Khadir, de Québec solidaire, reçoit 7 % (plus que les intentions de vote de son parti) et Guy Rainville, du Parti vert, ferme la marche, avec 3 %. Fait à noter, 32 % des gens ont refusé de répondre ou ont dit ne pas savoir.
Encore une fois, Pauline Marois est en avance chez les francophones, avec 36 % des gens qui considèrent qu'elle serait la meilleure première ministre. Jean Charest récolte 24 % chez les francophones.
Le sondage a été mené au Québec entre le 13 et le 17 mai, auprès de 1053 personnes. La marge d'erreur est de 3 %, 19 fois sur 20.
Sondage Léger Marketing-Le Devoir
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