Aujourd’hui, le 15 août, les Acadiens commémorent un chapitre dramatique de leur histoire survenu en 1755.
J’avais appris que ce peuple se voulait neutre dans les différents conflits franco-britanniques et qu’il fut à moult reprises ballotté entre allégeance et refus de celle-ci aux couronnes des deux métropoles belligérantes.
Un peuple qui s’est inscrit, de génération en génération, dans une résistance permanente afin de garder vivantes sa langue, sa culture et ses traditions face aux multiples tentatives d’acculturation britanniques.
L’Odyssée
Si on faisait un sondage, je suis presque certain du fait que beaucoup de gens au Québec, en Ontario, en Alberta ou en Colombie-Britannique ne sauraient dire qui sont les Acadiens et la tragédie qui frappa ce peuple en 1755.
Au début de l’histoire de la colonisation dans notre hémisphère, selon des exégètes, le peuple acadien est majoritairement constitué de personnes venues de l’ouest de la France pour fonder en 1604, sous le regard pacifique et amical des Micmacs, l’une des quatre colonies françaises de l’Amérique du Nord : l’Acadie.
L’Acadie comprendrait aujourd’hui le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse, l’Île-du-Prince-Édouard, une partie du Québec et de Terre-Neuve.
En 1755, la neutralité jusque-là observée par les Acadiens est mise à l’épreuve quand les tensions entre la France et l’Angleterre se transportent jusqu’en Acadie alors devenue britannique.
Les Britanniques veulent accaparer les terres acadiennes. Les Acadiens, alors encastrés dans la neutralité, sont pris entre deux feux.
Les fortifications françaises tombent. Les Britanniques en prennent le contrôle et y découvrent notamment une poignée d’Acadiens qui, apparemment, n’observaient pas la neutralité.
Ce fut l’élément déclencheur de la déportation massive, à tout vent, des Acadiens.
Au nom du roi George II de Grande-Bretagne, les autorités coloniales britanniques avaient alors ordonné la déportation des Acadiens de leurs terres et la saisie de tous leurs biens et propriétés... C’est le Grand Dérangement.
La résilience
Ce génocide des Acadiens, orchestré par la Couronne britannique sous la houlette du duc de Cumberland, le fils du roi George, s’est déployé de 1755 à 1762. (On attend encore des excuses officielles...)
Une fois les guerres fratricides franco-britanniques terminées et le calme revenu, bon nombre d’Acadiens sont revenus gonfler le petit nombre de ceux restés sur le territoire afin de se reconstruire pour se donner un nouveau départ...
Le 15 août est la fête de la renaissance acadienne. Une fête pour dire au monde : « malgré les multiples tentatives d’effacement ou d’anéantissement orchestrées par les conquérants anglais il y a de cela deux cent cinquante ans, nous existons encore ! »
Effectivement, aujourd’hui encore, par sa langue et sa culture, ce peuple résiste et rayonne, notamment à travers les dires, les écrits et les chants d’une ribambelle d’artistes qui portent, fièrement et avec authenticité, la signature de leur identité.
Pensons à Antonine Maillet, Serge Patrice Thibodeau, Georgette LeBlanc, Clarence Comeau, Phil Comeau, Patsy Gallant, Édith Butler, Roch Voisine, Jean-François Breau, Lisa LeBlanc et bien d’autres encore...
Bonne fête et longue vie aux Acadiens. Vive l’Acadie !