Preuves qu’il y avait intention des Britanniques d’exterminer le peuple acadien !

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Chronique de David Le Gallant

Par l’entremise de la revue Veritas Acadie, une publication annuelle de la Société internationale Veritas Acadie (SIVA)  (chouetteacadienne.siva@gmail.com).


David Le Gallant de l’Î.-P.-É. a été boursier France-Acadie à l’Université de Nice suite à ses études au Collège/Cégep de Sainte-Anne de La Pocatière. Il est diplômé en droit de l’Université de Moncton (1990).




Avec de beaux documents en portefeuille : Lawrence avait carte blanche…


Et cela par l’entremise de deux amiraux britanniques ultimement en présentiel à Halifax! Ayant le souci de légalité, Lawrence procède dans les formes. En présence de l’amiral Edward Boscawen et du contre-amiral Savage Mostyn aux délibérations du Conseil de la Nouvelle-Écosse aboutissant à la date fatidique au 28 juillet 1755, le lieutenant-gouverneur Lawrence [1] emboîte le pas quant à prendre les mesures telles que déterminées d’avance. Conformément à la suggestion émise par les lords de Commerce (« Lords of Trade »)  à Londres, le juge en chef de la Nouvelle-Écosse, Jonathan Belcher, rédige une consultation dont la conclusion est politique : « Tant qu’il restera un Français dans la province, il n’y a pas à espérer que la paix y sera stable, et que le sel parti à prendre pour assurer la sécurité du pays est de disséminer ces Français parmi les colonies anglaises du continent. »


Entre-temps, l’arpenteur Charles Morris préparait sur l’ordre du lieutenant-gouverneur, un rapport détaillé sur les divers groupements acadiens, leur nombre, leur force, leurs richesses, examinant sous toutes ses faces la question de savoir comment s’y prendre pour s’en débarrasser, et indiquant de façon précise et détaillée le moyen le plus sûr d’en finir à jamais avec cette engeance. En 1751 Morris suggéra de déraciner les Acadiens de la région de Chignectou dans son mémoire intitulé « Representation of the relative state of French and English in Nova Scotia » parce qu’ils rendaient impossible toute véritable colonisation britannique dans la province. (Voir Veritas Acadie 9, p. 18) Il recommanda leur déplacement « par quelque stratagème... la manière la plus efficace étant de détruire tous leurs établissements en incendiant toutes les maisons, en faisant des brèches dans les digues et en détruisant tous les grains actuellement sur pied ». Au cours de ses délibérations concernant le sort des Acadiens, le Conseil à Halifax consulta Morris, alors le fonctionnaire le mieux renseigné sur eux. De son côté, le révérend Andrew Brown jugea que les avis de Morris à l’endroit du Conseil étaient « cruels et barbares ».


Et c’est ainsi que l’historien et essayiste Henri d’Arles (1870-1930) pourra écrire : 


« En Acadie, les Anglais ont fait pleurer la beauté du monde. » [2]


Charles Lawrence, le principal responsable du génocide acadien? Cela a de quoi étonner !

Charles Lawrence, simple lieutenant-gouverneur en Nouvelle-Écosse, avait été sous les ordres du 2e fils survivant du roi Georges II, le duc de Cumberland, à la bataille de Fontenoy (1745, Belgique) de concert avec Robert Monckton, Edward Cornwallis et Jeffrey Amherst. Donc ceux-ci n’étaient pas inconnus du roi George II. Est-ce pour cela qu’on a considéré Lawrence le plus apte à remplir la tâche ingrate de bouc émissaire ou de bourreau pour le gouvernement britannique? Si Lawrence accepta le risque de porter sur ses épaules l’odieux du génocide acadien c’était pour éventuellement accéder au poste de gouverneur de la Nouvelle-Écosse. Pour cela, il fallait qu’il se conforme non seulement aux instructions écrites du roi mais également aux directives qui lui étaient transmises verbalement. Ce n’est qu’en 1756 qu’il fut enfin promu gouverneur après la première année de la déportation (1755) avec le siège de l’établissement français du fort Beauséjour. À la demande du colonel Monckton, le beau nom de Beauséjour fut remplacé par celui de « Cumberland » en hommage au 2e fils du roi George II (NDLR : De la dynastie des Hanovre qui changeront leur nom à deux reprises à Saxe-Coburg-Gotha en 1901 et Windsor en 1917). Comme le précisait l’historien Fidèle Thériault, la collusion avec le fils du roi, le duc de Cumberland, c’était marqué du sceau royal les événements qui se dérouleront suite à ce siège injustifié en temps de paix. [3]

Au bas mot, pour démontrer que Charles Lawrence n’est guère le principal responsable de la Déportation, il faut se rappeler qu’après la chute du fort Beauséjour le 16 juin 1755 l’amiral Boscawen quitte la forteresse Louisbourg pour se rendre à Halifax où il est rejoint par le contre-amiral Savage Mostyn. Boscawen avait envoyé auparavant le capitaine Richard Spry apporter secrètement à Lawrence les ordres et les instructions écrites du roi ainsi que les dépêches des lords du Commerce (« Lords of Trade »). En tout cas, il y a une communication constante qui se fait entre Londres et l’escadre de Boscawen. Selon Roger Paradis, historien et professeur émérite de l'Université du Maine à Fort Kent, Lawrence se trahit dans sa lettre d'invitation à Boscowen et Mostyn afin que ceux-ci assistent à une séance de son conseil : « I am to acquaint you that it is both agreeable to the Instructions I have received from His Majesty, and at the earnest Request of his Council for this Province, that I beg the honour of your company and assistance at our consultation.» [4] Lawrence a bel et bien reçu des instructions du roi à l’été 1755. Tout ceci est confirmé dans les procès-verbaux du Conseil de la Nouvelle-Écosse des 14 et 15 juillet 1755 et antérieurement dans une lettre des Lords of Trade provenant de Whitehall au lieutenant-gouverneur Lawrence, le 29 octobre 1754.

Quant à la date de la séance du lundi 28 juillet 1755, c’était une réunion du Conseil de la Nouvelle-Écosse à Halifax sous l’œil vigilant desdits amiraux pour mettre en branle les « mesures » de ce qui avait été fomenté auparavant tel que précisé dans le procès-verbal dudit 28 juillet fatidique : « As it had been before determined to send all the French Inhabitants out of the Province if they refused to take the oaths [5] nothing now remained to be considered but what measures should be taken to send them away, and where they should be sent to. » [6]

Boscawen et Mostyn étaient manifestement en position d’autorité devant le lieutenant-gouverneur Lawrence. D’ailleurs, Lawrence lui-même le reconnaît explicitement dans une dépêche qu’il avait écrite le 13 juin 1755 au gouverneur Drucourt de Louisbourg que les capitaines des vaisseaux si les amiraux, recevaient toujours leurs instructions de la Cour et n’étaient  nullement sous les ordres des gouverneurs des provinces. Cette dépêche manuscrite se trouve intégralement à la page 9 de la revue Veritas Acadie 2 (2012) publiée par la SIVA.




L’amiral Boscawen était aux yeux du gouvernement britannique la référence officielle pour tout ce qui s’était passé en Nouvelle-Écosse en 1755. Au tribunal des historiens, il y en a plusieurs qui ont cru sans discernement l’affirmation mensongère de Lawrence aux Lords of Trade dans sa lettre du 18 octobre 1755 (Akins, Selections from the Public Documents..., p. 281) alléguant que sa dernière lettre datait du 18 juillet 1755. Or, il y eut de la correspondance par le moyen d’entrepreneurs privés. Preuve à l’appui, Roger Paradis nous informe que les Lords of Trade négligèrent de payer l’un de cesdits entrepreneurs, Thomas Ainslie, pour leur avoir apporté des dépêches de Lawrence au mois d’août 1755. Ainsi, Ainslie envoya donc une facture en bonne et due forme le 7 avril 1756 à Whitehall, le siège historique du gouvernement, preuve convaincante que les Lords of Trade et Charles Lawrence mentaient effrontément dans leurs lettres officielles. [7] Il va de soi que puisque ces hauts fonctionnaires et mandataires du gouvernement en mission approuvèrent la « Déportation » avant que celle-ci eût lieu, la responsabilité légale de ce génocide doit retomber sur les épaules du gouvernement britannique et non sur Charles Lawrence, simple lieutenant-gouverneur.


À ne pas oublier que c’est lors des rencontres des 15 au 28 juillet, en présence des amiraux Boscawen et Mostyn et de Jonathan Belcher, juge en chef de la Nouvelle-Écosse qui, lui, avait déposé son « avis juridique » justifiant à ses yeux et politiquement parlant la déportation acadienne comme on peut le constater dans l’intégral de son avis juridique aux p. 28 à 34 de Veritas Acadie 1 (2012).


CONCLUSION


Preuves subsidiaires de l’intention de la Couronne britannique d’ultimement exterminer le peuple acadien


A) Correspondance incriminante et B) Illusion d’une entreprise coloniale américaine / Promotion des acteurs d’un génocide à l’esprit et à la lettre.


A) Correspondance incriminante [8]


Lettre du lieutenant-gouverneur Charles Lawrence aux Lords of Trade (1er août 1754) :


« As they possess the best and largest Tracts of land in this Province, it cannot be settled with any effect while they remain in this situation, and tho’ I would be very far from attempting such a step without your Lordships approbation, yet I cannot help being of opinion that it would be much better, if they refuse the Oaths, that they were away. » (Akins, p. 213)


Lettre des Lords of Trade, de Whitehall, à Charles Lawrence (29 octobre 1754) :


« […] we cannot form a proper Judgement or give a final Opinion of what Measures may be necessary to be taken with regard to those Inhabitants, until We have laid the whole State of the Case before His Majesty and received his Directions upon it, yet it may not be altogether useless to point at some Provisional Measures which it may be proper to enter upon until His Majesty’s Pleasure can be known. » (Akins, p. 235-236)


Lettre de Charles Lawrence à Sir Thomas Robinson, secrétaire d’État (30 novembre 1755) [entre autres, quant aux factures transmises (9 pages : Akins, p. 285-293) à Lawrence par Messrs. Apthorp & Hancock de Boston pour financer le transport des Acadiens à leur sort] :


« I have already acquainted you, Sir, in my letter of the tenth of November, that I had received the Ten Thousand pounds, of which you inform me in your Letter of the 13th of August. I am highly sensible to the great Honor the Lords Justice have been pleased to do me, in reposing so much confidence in me; I shall endeavour to deserve it, by using every means of Economy, and applying it solely to those uses they have been pleased to direct. » (Akins, p. 284-285)


Lettre des Lords of Trade, de Whitehall, à Charles Lawrence (25 mars 1756)


« We have laid that part of your letter which relates to the Removal of the French Inhabitants, and the Steps you took in the Execution of this Mesure, before His Majesty’s Secretary of State (Robinson); and as you represent it to have been indispensably necessary for the Security and Protection of the Province in the present critical situation of our affairs. We doubt not that your Conduct herein will meet with His Majesty’s Approbation. » (Akins, p. 298)


B) Illusion d’une entreprise coloniale américaine / Promotion des acteurs d’un génocide à l’esprit et à la lettre


La Grande-Bretagne s’est acharnée sur la Nouvelle-France pendant un siècle pour finalement avoir le dessus en 1713. La déportation des Acadiens n’était qu’un volet de la conquête d’une Amérique du Nord britannique. Les Canadiens auraient probablement subi le même sort, sauf qu’ils étaient trop nombreux et que le coût de la déportation acadienne avait dépassé de loin les prévisions de la Cour britannique. Après la conquête, Londres a compté sur l’afflux de colons yankees au Canada pour accomplir par le truchement de l’assimilation ce qui avait été accompli en Nouvelle-Écosse par celui de la déportation. Les deux politiques ont échoué, laissant de terribles cicatrices. Pour les Acadiens toutefois, la déportation a été dévastatrice. La notion que le projet de la Déportation, y compris le siège de Louisbourg, fut principalement une entreprise coloniale est du moins contestable. Le « grand et noble » projet fut appuyé à Whitehall pour une année entière avant qu’il soit mis en vigueur. Les armes et les munitions sont arrivées directement de la Grande-Bretagne. Des six commandants, seulement Winslow fut un officier colonial. Le commandant en chef était l’amiral Boscawen qui fit le voyage de l’Angleterre tôt en 1755. Environ 25 % des forces terrestres qui étaient impliquées dans la prise de Louisbourg furent des militaires de carrière britanniques (« British Regulars ») et le financement de l’opération fut cautionné par le Parlement britannique. Au minimum, le projet de la Déportation fut une opération militaire coloniale britannique combinée. [9]


Quant aux promotions de quelques-uns des principaux acteurs britanniques du génocide acadien [10], suite à 1755, le simple lieutenant-gouverneur Charles Lawrence a enfin obtenu en 1756, le poste de gouverneur de la Nouvelle-Écosse tandis que Jeffrey Amherst devint commandant général en Amérique du Nord et gouverneur de Virginie avec des commissions militaires supplémentaires et 20 000 acres à New York et le poste de gouverneur sinécure de l’île de Guernesey. William Shirley, gouverneur du Massachusetts, devint gouverneur des Bahamas. Monckton fut fait gouverneur et commandant en chef de la province de New York, accepta une riche concession de terre sur l’île Saint-Vincent, dans les Antilles, et devint gouverneur de Berwick-upon-Tweed. Le juge en chef Jonathan Belcher devint grand maître des francs-maçons de la Nouvelle-Écosse. Après avoir orchestré le génocide des Acadiens de 1755 à 1762 dans des conditions abominables, le duc de Cumberland, lui, qui avait imaginé la solution définitive au cas des Acadiens, se retira à Windsor et Londres pour voir naître le 1er avril 1764 dans ses écuries, Eclipse, le plus célèbre cheval de course du XVIIIe siècle, resté invaincu en compétition. John Winslow, le seul à n’être pas britannique, n’a rien obtenu. Pourtant, tout ce qu’il souhaitait c’était d’avoir ardemment son propre régiment et une réputation de bon caractère pour la postérité. Il paraît que c’était pourquoi il aurait écrit dans son journal le 5 septembre 1755 : « That part of duty I am now upon is what though necessary is very disagreable to my natural make and temper. » (Pour toute la vérité, voir John Mack Faragher, Veritas Acadie 4, p. 65.)




Décès fort étranges sinon suspects * (à lire leur biographie)


Décès dans l’espace de huit années de principaux acteurs des huit années de la Déportation (1755-1762) : parfois en des circonstances plutôt étranges :


16 septembre 1757 : Savage Mostyn, contre-amiral (avant l’âge de 45 ans)


11 novembre 1758 : Charles  Apthorp, agent importateur britannique (60 ans)


19 octobre 1760 : Charles Lawrence, promu gouverneur de la Nouvelle-Écosse une fois la Déporation accomplie, à la suite d’un verre d’eau (51 ans)


25 octobre 1760 : le roi Georges II, à la suite d’une tasse de chocolat (76 ans)


10 janvier 1761 : Edward Boscawen, amiral (50 ans)


31 octobre 1765 : William Augustus, duc de Cumberland (44 ans)


* Détails des décès parfois suspects dans la revue Veritas Acadie : VA 1 : p. 55 / VA 2, p. 142 / VA 3 : p. 15 / VA 4 : p. 68.




Notes


[1]  Neil Boucher, l’ancien vice-recteur de l’Université de Moncton (Monckton) croit que Charles Lawrence était « victime des études nationalistes » dans un article publié en 1977, qui ne fait que louer Lawrence parce que « militaire presque parfait provenant d’une famille aristocratique anglaise» (« came of stock distinguished »). Pourquoi avoir même mentionné ce personnage alors que ses compatriotes à Halifax le qualifiaient de tyran et qu’il a tant méprisé nos ancêtres acadiens? Quelle impertinence ! (Voir VA 8, p. 50-57.) [Également en ligne.]


[2]  Pourtant ignoré, Henri d’Arles, l’une des plus belles plumes que le peuple issu de la Nouvelle-France ait produites, était également un historien rigoureux et compétent qui serait le premier à avoir démontré que le « nettoyage ethnique » (génocide), que fut la Déportation des Acadiens, ne fut pas seulement l’acte d’un simple lieutenant-gouverneur véreux et zélé, mais fut bel et bien longuement planifié par la Couronne britannique.


[3]  Ce qui précède provient partiellement de Fidèle Thériault, « Les Hommes du Prince » dans Revue d’histoire de la Société Nicolas-Denys, vol. XXXIII, no 3, sept.-déc. 2005, p. 70-72. / Voir VA 6, p. 134-135.


[4]  Thomas B. Akins D.C.L., Selections from the Public Documents of the Province of Nova Scotia, Halifax, 1869, p. 257 (procès-verbal du Conseil de la Nouvelle-Écosse du lundi 14 juillet 1755).


[5]  « Oaths » : Quant aux serments à prêter, il s’agissait des serments d’allégeance et du Test (d’abjuration) : Voir VA 4, p. 88 (Roger Paradis) et VA 3, p. 62-63 (Thomas Albert).


[6]  Ibid., Akins, p. 267.


[7]  Quant au rôle conséquent de l’amiral Boscawen et les va-et-vient de la correspondance officieuse pendant la période d’apparent silence du 18 juillet au 18 octobre 1755, il faudrait lire l’article très révélateur de Fidèle Thériault intitulé « L’honorable Edward Boscawen et la déportation des Acadiens » dans Veritas Acadie 1, p. 37-54.


[8]  Correspondance éparse issue des Selections from the Public Documents of the Province of Nova Scotia : Pub. Under A Resolution of the House of Assembly passed March 15, 1865 (Nova Scotia Commissioner of Public Records) edited by Thomas B. Akins, D.C.L., translated from the French by Benj. Curren, D.C.L., Halifax, Charles Annand, Publishers.


[9]  Le texte supra (La Grande-Bretagne… opération militaire coloniale britannique combinée) provient intégralement du professeur Roger Paradis dans Veritas Acadie 10, p. 77-78. (À lire sur une « possible entreprise coloniale américaine » son excellent article « La déportation des Acadiens — illusion d’une entreprise coloniale américaine » dans Veritas Acadie 9, p. 23-24.


[10]  Que pensent divers auteurs sur le génocide acadien?


Veritas Acadie 1 :


Fidèle Thériault, p. 37-55


Me Christion Néron, p. 56-61


John Mack Faragher, p. 62-63


Roger Paradis, p. 64-91


Veritas Acadie 4 :


Daniel N. Paul, p. 58-59


Normand Lester, p. 60-64 et 73-76


Me Christian Néron, p. 69-71


Veritas Acadie 5 :


François Baby, p. 60-69


Veritas Acadie 8 :


Fidèle Thériault, p. 43-49


Veritas Acadie 10 :


Phil Comeau, p. 20


François Baby, p. 21


Musée canadien pour les droits de la personne, p. 22


Janet Hudgins, p. 23-44


Normand Lester, p.47-48


Zoël Saulnier, p. 49-50


 



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