Suite aux récentes affirmations du gouvernement Couillard concernant le risque d'assimilation des anglo-québécois, j'ai souhaité me pencher sur la question et vérifier les faits.
Voici chers vigilants, un état de la situation qui s'appuie sur les chiffres de l'Institut de la Statistique du Québec avec le recensement de 2011. J'ai utilisé les chiffres de la langue maternelle en les comparant avec les chiffres de la langue d'usage.
Voici les faits à l'attention de tous les Québécois en 5 points :
1. Il y a 81,3% de francophones et 10,4% d'anglophones selon la langue d'usage (et 0,9% de bilingue).
Aucune minorité linguistique hors Québec ne peut se targuer de se porter aussi bien.
Ce 10,4% représentent 811 180 personnes. Pendant ce temps les minorités francophones se meurent M. Fournier avec l'assimilation et une incapacité à attirer les communautés immigrantes. En Ontario, il y a 500 000 francophones soit 3,9% des Ontariens. Les politiques d'interdiction du français dans l'ensemble du Canada semblent porter leurs fruits. Le comte de Durham pourrait être fier aujourd'hui et dire que le Canada est parvenu à ses fins, sauf pour le Québec.
2. Dans de nombreuses régions du Québec, l'assimilation des anglophones tournent autour des 30 à 40% mais pour des populations de quelques milliers sans poids historiques importants.
- Le Bas-St-Laurent : 44,7% d'assimilation soit 485 personnes étant passées au français.
- Saguenay-Lac-St-Jean : 40,5% " soit 695 personnes ".
- Capitale Nationale : 28,4% " soit 2920 personnes ".
- Mauricie : 39,7% " soit 1045 personnes".
- Chaudière-Appalaches : 37,8% " soit 1310 personnes ".
- Centre du Québec : 40,1% " soit 935 personnes ".
- Lanaudière : 9,6% " soit 845 personnes ".
- Abitibi-Témiscamingue : 7,7% " soit 355 personnes ".
3. Les communautés historiques anglophones de la Côte Nord, de l'Estrie et de la Gaspésie résistent à l'assimilation mais ne parviennent pas à intégrer les allophones. Désolé pour le PLQ, ils choisissent le français.
- Estrie : 2,3% d'assimilation soit 465 personnes étant passées au français.
- Côte-Nord : 4,9% " soit 210 personnes ".
- Gaspésie Îles-de-la-Madeleine : 0,2% " soit 10 personnes ".
4. Ce que Couillard et Fournier ne vous disent pas : 6 régions ont une dynamique positive pour l'anglais.
- Le Nord du Québec : les Cris et les Inuits s'assimilent à l'anglais. Ils délaissent petit à petit leurs langues maternelles. On a 1225 personnes ayant choisi l'anglais.
- Les Laurentides : on a 2190 locuteurs de plus pour l'anglais soit une croissance de 7,4% par rapport à la langue maternelle. Cependant 80% des transferts linguistiques se font vers le français.
- La Montérégie : 17 730 locuteurs de plus pour l'anglais soit une croissance de 13,4% en comparant avec la langue maternelle. Cependant 60% des transferts linguistiques se font vers le français.
Dans les trois dernières régions, la situation est nettement favorable aux anglo-québécois sur tous les critères analysés et l'avenir du français paraît fragilisé si la tendance se maintient.
- Outaouais : 9295 locuteurs de plus pour l'anglais soit une croissance de 14,9% par rapport à la langue maternelle.
Comparaison avec le français : 2185 locuteurs de plus soit une croissance de 0,8%.
- Montréal : 141 300 locuteurs de plus pour l'anglais soit une croissance de 30,2% en comparant avec la langue maternelle.
Pour le français : 91 665 locuteurs de plus soit une croissance de 9,2%.
Et enfin la palme de l'anglicisation est décernée à Laval. Dans cette région le PLQ peut se frotter les mains et ne vous en parle surtout pas !
- Laval : On a 26 090 locuteurs de plus pour l'anglais soit une croissance de 46,2% par rapport à la langue maternelle. Vous ne rêvez pas, je répète : on passe de 30 420 personnes ayant l'anglais langue maternelle à 56 510 personnes ayant l'anglais langue d'usage. Mais votre premier ministre ne semble pas voir ce chiffre ! Ici c'est bien le français qui est menacé avec seulement 23 970 locuteurs de plus pour le français pour une croissance de 8,8%.
5. Pour conclure on peut dire que la communauté anglophone se porte très bien et qu'à l'échelle du Canada cette minorité linguistique est une exception.
Pour le Québec, on a 188 520 locuteurs de plus pour l'anglais en comparant avec la langue maternelle. Ce chiffre efface d'un trait l'argument de Couillard et Fournier qui s'inquiètent de l'assimilation des quelques 8920 anglophones qui ont choisi le français comme langue d'usage.
Pour le français, on a 195 345 locuteurs de plus seulement.
Normalement pour 80% de Québécois francophones, on devrait avoir 307 092 locuteurs de plus. Ce sont donc 111 747 Québécois qui n'ont pas choisi naturellement de vivre en français au Québec.
Dans le futur, cette dynamique doit changer en renforçant la loi 101 afin de faire du français la langue commune de tous les néo-québécois.
Situation linguistique au Québec
Les anglo-québécois très loin de l'assimilation !
Couillard et la politique de l'autruche
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