LE DEVOIR DE DÉBATTRE

Les bénéfices de l’exploitation pétrolière mis en doute

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À fort juste titre !

Faut-il dire au pétrole « non à jamais » ou « pourquoi pas » ? Au-delà de l’impact sur l’environnement, les bénéfices économiques de l’exploitation ont été vivement contestés mercredi soir lors d’un débat au Musée de l’Amérique francophone.

« On valorise l’achat local pour les manteaux Kanuk. […] Mais quand ça touche au gaz naturel ou au pétrole, c’est deux poids, deux mesures », a lancé le porte-parole de l’industrie pétrolière et gazière David Lefebvre en début de discussion.

Une affirmation qui a fait littéralement bondir le professeur de physique Normand Mousseau. « C’est complètement bidon ! » a-t-il lancé en parlant du « mythe » d’un pétrole national. « Le pétrole, s’il était produit au Québec, il serait mis dans le marché mondial à qui veut l’avoir. De dire “on va produire pour nous”, ça ne veut rien dire. »

Animé par le collègue Antoine Robitaille, le débat organisé par Le Devoir visait à pousser plus loin les discussions qui animent la page Idées du journal.

La structure même de l’industrie fait que le pétrole voyage, a plaidé Karel Mayrand de la Fondation David Suzuki. « Les gens vont chercher le pétrole là où il est le moins cher, a-t-il lancé. Ce n’est pas dit que nos raffineurs ne choisiraient pas de s’approvisionner ailleurs. »
Agir sur deux fronts ?

Plus nuancé que M. Lefebvre, Stéphane Forget, de la Fédération des chambres de commerce du Québec, a soutenu que le Québec pouvait à la fois faire de l’exploration tout en amorçant une « décarbonisation » de l’économie.

Clairement opposée à cette idée, la coordonnatrice du mouvement Stop Oléoduc, Anne-Céline Guyon, a comparé cela à un cocaïnomane qui chercherait à cesser de consommer en se mettant à vendre de la drogue. Une affirmation qui a beaucoup fait rire l’auditoire de la chapelle du musée.

Le professeur Mousseau a quant à lui fait valoir que le marché du carbone faisait en sorte qu’il était plus désavantageux d’exploiter les hydrocarbures. « Tout le carbone qu’on va émettre, on va devoir le jeter ailleurs. »

Pour Karel Mayrand, « la totalité du modèle de l’industrie repose sur le fait qu’elle ne sauve pas le climat ». Il reproche en outre à des projets comme le pipeline Énergie Est de TransCanada de s’imposer pour toujours une fois installés.
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