Les lettres de noblesse d’Hydro

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Vidéotron : un modèle






Le décès de l’ancien premier ministre Jacques Parizeau nous permet de jeter un regard admiratif sur la somme des réussites de celui que l’on appelait Monsieur. Entre autres, nous avons beaucoup entendu parler cette semaine de son rôle prépondérant dans le processus qui mena à la nationalisation de l’électricité.




C’est au cœur de la Révolution tranquille que notre Hydro-Québec trouva ses lettres de noblesse.




L’hydroélectricité devint alors un générateur de fierté pour l’ensemble des Québécois. Une partie importante de notre ADN collectif. Les mégaprojets de la Baie-James frappèrent l’imaginaire. Nous étions capables de grandes choses. Nous étions enfin maîtres chez nous.




Le déclin




Quelques décennies plus tard, force est de constater que cette fierté a périclité. Hydro-Québec est devenue une société d’État opaque, condescendante.




On augmente les tarifs sans aucune pudeur. On facture des taux d’intérêt astronomiques.




On installe des compteurs intelligents en omettant d’éduquer et d’expliquer clairement les tenants et aboutissants.




On liquide des turbines pour un millième de la valeur réelle. On vend des roulottes neuves pour une poignée de change, permettant à ses acquéreurs de les revendre avec un profit de 1000 %.




On ferme des rues commerciales en plein jour sans tambour ni trompette. Vos commerces perdront de l’argent? Pas grave, on ne travaille pas le soir et la fin de semaine.




Le service à la clientèle? Connais pas.




On achète de l’énergie éolienne dont on n’a nullement besoin à prix de fou.




Puis, on se couvre de bonis.




Défi titanesque




La nomination du nouveau PDG, Éric Martel, survient alors qu’Hydro sombre dans les bas fonds de l’appréciation générale. Le mandat qui est confié à cet ex-dirigeant de Bombardier est titanesque.




Nous jugerons l’arbre à ses fruits, certes, mais il est primordial qu’un changement de cap puisse s’opérer rapidement. À commencer par la manière de communiquer d’Hydro-Québec. Celle-ci doit arriver au 21e siècle et comprendre l’importance d’établir un vrai dialogue avec ses clients. Le service à la clientèle doit devenir une priorité de tous les instants. C’est la base. En ce sens, le nouveau PDG pourrait s’inspirer de Vidéotron, qui a effectué il y a quelques années un virage exceptionnel en cette matière.




Certains y verront une douce ironie, mais le câblodistributeur a su, lui, prendre le pouls de sa clientèle. Certes, le fait de ne pas avoir de concurrence et de bénéficier d’un monopole absolu peut conforter Hydro dans son arrogance. N’empêche que ses dirigeants doivent être plus redevables auprès de la population.




Souhaitons également que monsieur Martel puisse affranchir Hydro-Québec de sa relation incestueuse avec le gouvernement. Bien que la plus importante société d’État du Québec soit souvent décrite comme étant un gouvernement dans un gouvernement, il n’en demeure pas moins que nos décideurs politiques maintiennent une mainmise indécente.




Que l’on arrête de nous faire valoir l’indépendance de la société d’État. Nous ne sommes pas dupes. Le gouvernement dicte les orientations, puis se drape dans son incapacité à intervenir lorsque des décisions sont impopulaires.




Éric Martel doit faire pivoter un immense navire. Souhaitons qu’il puisse redonner à Hydro-Québec ses lettres de noblesse.



 




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