les québécois et la religion : une histoire de « moi je ne t’aime pas non plus »

Tribune libre

Les Québécois gardent un gout amer de leur passé religieux catholique où tout était entre les mains du clergé religieux. En effet, voir une autre religion prendre une très grande place dans la société est quelque chose en soi qui les dérange souvent.
La société québécoise est ouverte à toute question, sauf à la question religieuse, et notamment, à la religion musulmane. Un très bel article « Résistance tenace envers l'islam au Québec » de Violaine Ballivy publié dans La Presse Canadienne qui reprenait le sondage de la firme Angus Reid,
« réalisé les 14 et 15 avril [2009] pour le compte du Magazine Maclean`s auprès de 1004 internautes canadiens, dont 280 Québécois […] indiquait que 45 % des Québécois affirment qu’il serait « inacceptable» que l’un de leurs enfants se marie avec un musulman, alors que ce taux n’atteint que 29 % dans le reste du pays [Canada]. Les Québécois sont aussi nombreux à désapprouver une union avec un sikh, un hindou, un bouddhiste ou un juif, bien que le phénomène soit moins marqué. […] Enfin, 74 % des Québécois croient que les lois et les normes du Canada ne devraient pas être modifiées pour faciliter les pratiques religieuses, soit 17 points de pourcentage de plus que dans le reste du pays. »
Comme ce sondage le laisse apparaitre, la société québécoise est réfractaire vis-à-vis de toutes les religions, en particulier la religion musulmane.
Le questionnement de l’Islam intervient dans tous les pays d’Europe et dans les pays nord-américains. L’islam au Canada et au Québec représente la troisième religion derrière le catholicisme et le protestantisme.
« Depuis les années 1960, la religion au Québec n’a plus la même place et la même importance ; la majorité des Québécois ont laissé tomber tous signes distinctifs de religion après avoir vécu « la grande noirceur des années Duplessis» . »
Les Québécois sont contre la façon dont certaines religions sont pratiquées, notamment le sexisme contenu dans toutes les religions monothéistes. Ils se montrent même critiques vis-à-vis de la religion chrétienne et de tout ce qui touche à l’orthodoxie religieuse.
« Diocèse de Montréal : Des églises sont à vendre au rabais », un titre qui nous renseigne sur l’abandon de la population québécoise à la pratique religieuse.
« Alors que seulement cinq églises catholiques dans le diocèse de Montréal étaient en vente il y a deux ans, une trentaine sont dorénavant sur le marché et ne parviennent pas à trouver preneur. Prix demandé : entre 300 000$ et 1M$. Désuètes, abandonnées, désertées, ces églises manquent d’argent et le diocèse n’a plus les moyens de les financer », poursuit Stéphane Tremblay, le journaliste de 24h.
Un autre article va dans ce sens « Avenir des églises : sur le déclin » : « Des 50 églises construites entre 1760 et 1860 à Montréal, seules 7 existent encore . »
Les Québécois ont certes souffert de leur passé religieux catholique, mais ils doivent admettre également qu’ils ont jeté le bébé avec l’eau du bain. Pendant ce temps, ils voient d’autres communautés défendre leur droit de pratiquer leur religion. De nos jours, ce sont les immigrants qui remplacent les Québécois dans les églises et qui en rachètent certaines qui n’auront pas servi pour des missions communautaires. Certaines même vont jusqu’à coloniser l’espace religieux catholique (forte présence des communautés dans les églises) et rachètent les églises qu’ils ont abandonnées.
23,9 % de la population canadienne se déclare « sans religion » comme le mentionnait un article du Journal Le Devoir Recensement 2011 - Déclin des confessions, multiplication des croyances .
« Au Québec, pas moins de 75 % les [sic] gens qui ont bien voulu répondre en 2011 se sont déclarés « catholiques ». Ils avaient été 83 % à le faire, dix ans auparavant, au recensement obligatoire. La baisse de cette appartenance y paraît lente. Mais à voir les églises vides et les lieux de culte « à vendre », une grande part de ce catholicisme tient moins de la foi chrétienne que de la culture traditionnelle d’une majorité de la population. La foi chrétienne qui subsiste aura pris, faut-il comprendre, d’autres formes d’engagement », souligne Jean-Claude Leclerc qui enseigne le journalisme à l’Université de Montréal et tient la chronique « Éthique et religions » au journal Le Devoir.
Les Québécois ont un rapport conflictuel même avec la religion catholique qui constituait l’essence de la spiritualité québécoise pour ne pas dire le marqueur de l’identité québécoise. Il suffit d’entendre les insultes ou blasphèmes qui viennent de la religion catholique pour s’en rendre compte : « Tabarnac ! Stie! Kaliss! Criss! Baptême! Cibouère ! Calvaire!, etc. . Ces insultes sont une indication du fait que les Québécois ont tourné le dos à la religion.
L’émission « Tout le monde en parlait » nous a fait connaître La censure cinématographique au Québec. Il existait, en effet, un Bureau de censure des vues animées (depuis les années 1925) pour protéger la morale religieuse dans les films .
Dans une contribution parue dans le journal La Presse, Jacques Leclerc conférencier et globe-trotter voulait faire comprendre à « ses amis musulmans » pourquoi les Québécois restaient opposés à la religion :
« Le Québec a été sous l’emprise de l’Église catholique pendant 400 ans. J’exagère à peine en disant que l’Église était pour nous l’équivalent des talibans chez vous. Tout comme vos extrémistes islamistes, on nous obligeait à aller prier à l’église sous peine de brûler en enfer. L’alcool était fortement déconseillé, la musique et les films faisaient l’objet de censure. Si les jeunes femmes avaient des relations sexuelles avant le mariage, elles se faisaient renier par leurs parents et étaient jetées à la rue. On leur arrachait leurs enfants des bras pour les confier à des orphelinats dirigés par… l’Église. Pendants (sic) ce temps, des religieux abusaient des petits enfants à l’orphelinat ou à l’école.
Il a fallu 400 ans au peuple québécois pour briser cette domination et rejeter ces dogmes et croyances ridicules. Croyez-vous que nous allons laisser une autre religion entrer dans nos vies et dans l’espace public ? Croyez-vous sincèrement que je suis à l’aise quand l’enseignante de ma petite fille porte un voile pour lui démontrer de manière sans équivoque sa croyance religieuse : « Tu vois moi, je suis meilleure que toi, je pratique ma religion ». Et comment pensez-vous que je vais réagir quand on lui imposera la nourriture halal au CPE ou à l’école ? Nous sommes maintenant un peuple libre, libéré de la religion. »
Lire la suite en cliquant sur ce lien http://doudousow.wordpress.com/2013/09/09/les-quebecois-et-la-religion-une-histoire-de-moi-je-ne-taime-pas-non-plus/


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