Lettre à Pauline Marois

Opportunisme


Gilles Duceppe et vous-même avez passé les cinq dernières semaines à marteler: «Un Bloc fort à Ottawa, le Parti québécois au pouvoir, et tout redevient possible!» Le Parti québécois et le Bloc québécois ont choisi de faire de la souveraineté l'enjeu de la campagne. La beauté de ce slogan, c'est qu'il confirme que les députés du Bloc étaient en fait au service du Parti québécois.
Lundi, les Québécois ont voté pour mettre fin à cette situation et tourner la page sur les divisions que les chefs souverainistes, dont vous-même, avez tenté de provoquer. Nos concitoyens ont de l'ambition pour notre nation et refusent de s'entre-déchirer entre eux.
Au fil des jours de cette campagne, nous avons assisté à un triste spectacle. Nous avons vu le chef du Bloc, que vous appuyiez aveuglément, mener une campagne de peur en traitant des élus conservateurs de «poissons», de «nuisances publiques» et d'autres quolibets. Une insulte à l'intelligence des Québécois qui les ont démocratiquement élus.
D'autres ténors souverainistes s'en sont donné à coeur joie pour tenter de diviser notre nation. Bien sûr, on se rappelle les déclarations fracassantes de Gérald Larose, mais nous avons aussi été ébranlés par les propos d'un de vos propres députés. Lorsque Bernard Drainville a laissé entendre que les bons Québécois votaient Bloc et que les mauvais votaient pour les autres partis, le Parti québécois est retombé dans ses vieux démons. Je vous ai publiquement demandé de le rappeler à l'ordre, mais vous avez préféré vous terrer dans un silence qui parle beaucoup.
Lundi, les Québécois ont exprimé leur voix. Ils ont rendu démocratiquement leur verdict non seulement à l'endroit du Bloc québécois, mais aussi à l'endroit du Parti québécois, à votre endroit. Vous avez choisi de vous associer à cette campagne sur la souveraineté du Québec, et nos concitoyens vous ont dit ce qu'ils en pensaient.
«Un Bloc fort à Ottawa, le Parti québécois au pouvoir, et tout redevient possible», dites-vous. Vous devrez prendre acte du jugement des Québécois envers vos troupes. Mardi, vous avez préféré pousser le déni plus loin en affirmant que la souveraineté n'était pas l'enjeu de la campagne. Venant de votre part, vous qui en avez parlé abondamment, c'est plutôt contradictoire.
Au prochain rendez-vous électoral, les Québécois voudront se débarrasser du gouvernement libéral. Vous et moi sommes tous deux forts de l'appui massif de nos troupes respectives afin de nous présenter devant eux pour leur proposer un nouveau gouvernement.
Les Québécois auront donc le choix entre un gouvernement Marois, campé à gauche dans les chicanes linguistiques et constitutionnelles rejetées lundi, ou un nouveau gouvernement adéquiste, que j'aurai le privilège de diriger.
C'est avec un nouveau gouvernement ambitieux pour notre nation, un gouvernement de l'Action démocratique du Québec que tout peut redevenir possible!
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Gérard Deltell - Chef de l'Action démocratique du Québec

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