Madame la chef du PQ. À lire pour tous mais, surtout les étudiants.

Lettre à Pauline Marois...

Reçu récemment par courriel.

Tribune libre

Lettre à Pauline Marois...

Madame Marois,

Chère Pauline,

Madame la chef du PQ,

À vous qui croyez être la solution dans le conflit étudiant,
Vous, oui vous, qui courez l'attention médiatique depuis le début du conflit, arborant fièrement le carré rouge, admettez-le, vous n'en avez rien à foutre des étudiants. Depuis le tout début que vous ne faites que de la petite politique opportuniste sur le dos des étudiants. Depuis le début, malheureusement, vous réussissez quand même assez bien à attirer leur sympathie, je vous l'accorde. Je me suis longtemps demandé pourquoi, ou comment puis, en regardant de plus près, j'ai compris...

Vous savez, sur nos plaques d'auto, il est écrit "Je me souviens"... il est là le problème... Oui, car moi je me souviens, mais pas les étudiants. Ils ne se souviennent pas car ils étaient trop jeunes. Se souviennent pas de quoi, me demanderez vous? De l'époque où vous étiez Ministre de l'Éducation, à la fin des années 90. Vous souvenez-vous, à cette époque, vous aviez vous même mis les étudiants des CÉGEP en furie en amenant la "taxe à l'échec", ah non, excusez moi, "Mesure incitative à la réussite" comme vous vous plaisiez (hypocritement) à l’appeler. Vous veniez à l'époque, chercher dans nos poches à la fin de chaque session, des centaines de dollars à chaque cours que nous avions le malheur d'échouer... Parfois même, pour certains, ces montants allaient bien au delà des sommes que le gouvernement Charest réclame présentement aux étudiants...

Vous disiez que c'était pour notre bien... Que, ça allait nous motiver à réussir, à mettre de l'effort dans nos études... Sans, bien sûr, tenir compte du temps additionnel que nous devrions passer à travailler pour collecter les sommes réclamées. C'était selon vous, une bonne idée, une solution à l'échec...

C'est drôle, mais selon moi, une bonne idée, ça aurait aussi été d'accompagner cette mesure de divers programmes d'aide aux étudiants en difficultés... mais non... juste venir piger notre cash, c'était selon vous suffisant pour nous motiver. Comme si la réussite venait seulement avec de l'effort pour tout le monde, comme si nous étions tous dotés de l'immaculé talent, comme si nous ne pouvions pas rencontrer de petites difficultés dans notre cheminement scolaire.

Quelle bonne idée... tellement bonne que votre successeur au Ministère de l'Éducation, François Legault (oui oui, le gars de la CAQ!), l'a immédiatement jeté aux ordures, en l'abolissant, dès son arrivée au Ministère car, c'était prévisible, cette mesure n'encourageait en rien la réussite mais stimulait plutôt l'abandon du CÉGEP.

Et là vous venez crier sur toutes les tribunes que vous luttez pour une éducation accessible à tous... Nous prenez-vous pour des caves? Certes, votre message doit bien passer auprès d'un électorat potentiel qui ne connut rien de votre passé, mais moi, JE ME SOUVIENS.

J'en ai la nausée chaque fois que je vous vois à la télé réclamer une élection, ou vous opposer à chaque geste du gouvernement Charest, comme si vous, vous aviez la solution au problème... Vous couraillez les caméras pour vous targuer d'être la solution à la crise, mais vous le savez, je le sais, vous êtes en campagne pré-électorale et dans le fond, vous êtes juste trop contente de ne pas être pris avec le problème actuel sur les bras.

Car même si personne n'en parle, vous savez très bien qu'il aurait juste fallu que Facebook et Twitter existent dans les années 90, avec la même popularité qu'ils ont aujourd'hui, et vous auriez goûté à la même médecine que se fait aujourd'hui servir Jean Charest.

À cette époque, vous naviguiez seule avec votre idée, en vous foutant complètement des étudiants, et aujourd'hui vous voulez nous faire croire que leur cause vous intéresse? Vous avez eu la place de Line Beauchamp, il y a un peu plus de 10 ans, et n'avez même pas su apporter un dixième des solutions qu'elle a apportées avant de remettre sa démission...

Ce que vous faites en ce moment se définit simplement par, je le répète, de la petite politique opportuniste. Faites une vraie chef de vous et admettez la réalité... que même si vous jouiez la "Dame de Béton" dans ce dossier, vous auriez, avoir été à la place du gouvernement actuellement élu, comme tout le béton Québecois qui soutient nos viaducs, finit par craquer un jour.

On aurait pu aussi ajouter à la lettre :

Je me souviens aussi ce qu’on pouvait lire le mercredi 28 novembre 2007 dans L’Exemplaire, l’hebdomadaire des étudiants en journalisme de l’Université Laval.

« Si elle devenait Première ministre, la chef du PQ, Pauline Marois, continuerait sur la voie actuelle des libéraux en matière d’éducation, soit l’augmentation des frais de scolarité… »

« “Chacun doit pouvoir faire sa part, dit madame Marois. L’accessibilité est possible par le programme d’aide financière aux études… Cela dit, si je dis oui au dégel actuel, il faut se préoccuper des frais afférents. Il faut absolument fixer un plafond…” »

On pouvait aussi lire que « dans les cartons du PQ figure le remboursement proportionnel au revenu »…

Bref, il y a quatre ans et demi, Pauline Marois était POUR le dégel, POUR que l’État investisse massivement dans les universités, POUR une diminution des frais afférents et POUR le remboursement proportionnel au revenu… toutes des mesures proposées par le gouvernement Charest !

Pourquoi la chef du PQ tire-t-elle à boulets rouges sur le Premier ministre, alors ?

Probablement pour ne pas perdre l’appui des jeunes.

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Ivan Parent403 articles

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Pianiste pendant une trentaine d'années, j'ai commencé
à temps partiel d'abord à faire du film industriel, de la vidéo et j'ai
fondé ma compagnie "Les Productions du LOTUS" Les détails seront visibles sur mon site web.
Site web : prolotus.net





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8 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    31 mai 2012

    @ Mme. Nathalie Grogières.
    Vous avez parfaitement raison, je n’ai été qu’une courroie de transmission et comme vous l’avez indiqué, je l’avais mentionné en sous-titre. Après vérifications, nous pouvons constater que quelques erreurs se sont glissées dans ce texte. Avant de publier quoi que ce soit, je vérifie toujours mes sources, sauf cette fois-ci. Il m’est arrivé que je transmette des textes que j’avais reçus, de ceux qui m’apparaissaient d’une valeur certaine. Généralement j’en fais une présentation plus élaborée sauf que celui-ci, dans les circonstances présentes, n’avait pas vraiment besoin d’une telle présentation. Malgré quelques petites erreurs factuelles, l’ensemble, le ton de ce texte fait tout de même ressortir que le passé de Mme. Marois ne s’accorde pas toujours avec ses déclarations, surtout au sujet des étudiants. Ça ne change pas, avec elle, nous sommes toujours dans l’incertitude, dans le flou. Ne tombons pas dans le délire non plus qui a fait dire à quelqu’un, en texte principal, que je faisais l’apologie de Line Beauchamps et de Jean Charest...et comme ce Jean Charest, le correspondant se réfugie sous les jupes d'une femme pour exprimer ses idées. Risible!
    Ivan Parent

  • Archives de Vigile Répondre

    30 mai 2012

    Ce qu'il faut savoir, c'est que le PQ au pouvoir chercherait aussi à augmenter tôt ou tard les frais de scolarité.
    Aussi longtemps que les structures socio-économiques de profit persisteront, il en sera ainsi.
    Pour que ça change, il faudrait passer des structures socio-économiques actuelles basées sur le profit vers des structures socio-économiques axées sur les besoins des citoyens.

  • Archives de Vigile Répondre

    29 mai 2012

    Si je me fie à ce qui est écrit en titre, i.e. "reçu par courriel", je ne crois pas que cette lettre ait été rédigée par M. Parent. Il semble en être une courroie de transmission.
    Peut-il nous éclairer là-dessus?

  • Stéphane Sauvé Répondre

    29 mai 2012

    A part quelques erreurs factuelles, je suis totalement d'accord avec l'esprit de votre billet. Madame Marois se fait du capital politique sur le dos de cette crise.
    Je ne sens pas du tout sa sincérité.
    Mais comme à l'habitude, je souhaite tellement me tromper...,mais bon yeu que ca m'étonnerait....
    Opportuniste comme c est pas possible la madame....

  • Archives de Vigile Répondre

    29 mai 2012

    M. Parent,
    Votre "poulain" J.M. Aussant a, lui-aussi, changé d'idée sur la question des frais de scolarité. En effet, au printemps 2011, il était présent au Congrès du PQ et a voté en faveur du gel...pas de la gratuité des frais de scolarité.
    "Par une majorité écrasante, les militants péquistes( dont J.M. Aussant) ont voté en faveur du gel des droits de scolarité, une proposition qui doit maintenant être adoptée en assemblée plénière pour être inscrite au programme du parti.". http://tvanouvelles.ca/lcn/infos/national/archives/2011/04/20110416-160504.html
    "Jean Charest était pour le dégel des droits de scolarité en 1998. Contre en 2002. Pour en 2007. Pauline Marois était pour le gel en 1995. Contre en 1998. Pour en 2005. Contre en 2007.
    Quant au chef de la CAQ, François Legault, il approuve désormais la hausse des droits avec tout l'enthousiasme d'une bonne soeur amourachée d'un bénitier dans lequel Jésus aurait peut-être fait pipi. Mais il n'en a pas toujours été ainsi.
    «Le gel des frais de scolarité doit être maintenu [...], disait M. Legault, en février 2004.".
    http://www.lapresse.ca/le-soleil/opinions/chroniqueurs/201205/17/01-4526417-a-quand-une-loi-pour-interdire-la-jeunesse.php
    Quant à M. Aussant, facile de promettre la gratuité quand tu es assuré de ne pas prendre le pouvoir....comme QS.

  • Mario Boulet Répondre

    29 mai 2012

    Votre billet est truffé d'erreurs.
    La réforme des cégeps a été introduite par Lucienne Robillard, alors ministre de l'éducation en 1993. Elle a instauré un ticket accélérateur avec la loi 82.
    Il faudrait faire des recherches avant de vulgariser l'histoire. Laissez-moi seulement vous dire qu'au cégep dès la fin des années '80, le ministre de l'éducation Claude Ryan a instauré une telle taxe. Nous devions payer 50$ par cours en échec ou abandonner. Je crois que nous avions une clémence de quelques cours par contre.
    Pauline Marois a des torts en politique. Mais il ne faudrait pas tout lui mettre sur son dos.

  • Archives de Vigile Répondre

    29 mai 2012


    Encore une fois, je félicite M. Parent pour son courage et sa lucidité. En effet, le plus grave problème au Québec, c'est l'existence de cette engeance péquiste. C'est pourquoi il est essentiel de tous s'unir derrière Jean Charest et le parti libéral, car il est LE SEUL qui peut nous débarrasser de la clique à Marois. Je suis sûr qu'avec Jean Charest au pouvoir pour encore trois mandats nous en aurons défénitivement fini avec ce PQ.
    Continuez votre lutte, M. Parent. Comme la majorité des Québécois, je suis avec vous de tout coeur.

  • Archives de Vigile Répondre

    29 mai 2012

    Monsieur Parent,
    Vous êtes un homme qui avez vos opinions mais que je sens sensible aux opinions des autres et sensible aussi à la misère humaine.
    Ainsi, je crois que vous serez d'accord avec moi pour dire que le "printemps" québécois ne changera rien à la triste situation des plus démunis au Québec.
    Si vous avez remarqué, il n’est jamais question d’eux dans les revendications des manifestants.
    Vous savez, le "printemps arabe" de 2011 n’a rien changé au statu quo socio-économique dans ces pays. Et ces pays sont toujours dans le giron de l’empire capitaliste américano-occidental.
    Et vous avez raison de dire que le PQ de madame Marois, un parti de l'establishment tout autant que les libéraux et la CAQ, tente de récupérer à son compte le "printemps" québécois.
    J'espère que les Québécois ne se laisseront pas berner encore une fois.