Louise Arbour ne «regrette aucunement» les propos qu'elle a tenus la semaine dernière concernant la guerre qui oppose au Liban le Hezbollah et Israël. La haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, avait lancé jeudi dernier un appel à toutes les parties pour qu'elles respectent le droit de la guerre et le principe de proportionnalité dans les opérations militaires afin d'éviter que les civils soient pris pour cible. Elle avait aussi rappelé aux dirigeants politiques et militaires que les décisions qu'ils prennent actuellement pourraient à terme «engager leur responsabilité pénale personnelle».
Certains médias canadiens avaient interprété sa sortie comme une condamnation formelle des frappes d'Israël, qui ont touché plusieurs civils, et avaient demandé sa démission, sous prétexte qu'elle nuit à la «guerre des démocraties» contre le terrorisme. «Ma déclaration ne s'adressait à personne en particulier: je n'ai ni menacé ni accusé personne, et je n'ai pas prétendu que j'avais le mandat de poursuivre qui que ce soit», a-t-elle confié hier dans un entretien téléphonique.
«On m'a prêté des propos que je n'ai pas tenus, dit-elle. Ce que j'ai dit, c'est que le droit international humanitaire [droit de la guerre] a beaucoup évolué depuis 10-12 ans. Et que, maintenant, il existe des responsabilités non seulement politiques mais aussi personnelles pénales de la part des dirigeants politiques et militaires qui pourraient enfreindre des prescriptions du droit de la guerre.» Par exemple, s'ils ciblent des populations civiles sans qu'il puisse y avoir une justification militaire majeure. «Le statut de la Cour pénale internationale est clair là-dessus», indique Mme Arbour, ancienne procureure en chef du Tribunal pénal international à La Haye.
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