Libre opinion - Trudeau, Marois, l’inclusion et la division?

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Le Québec a le droit de faire des choix différents

Le chef du PLC, Justin Trudeau, dans sa critique sur la charte des valeurs québécoises exprimée en septembre 2013 et réitérée la semaine dernière, est très sévère à l’endroit de Pauline Marois. Il affirme que le plan de la première ministre « divise » les Québécois et il appelle à ce que nous ne nous laissions pas entraîner sur le chemin de la division et de la peur. M. Trudeau est citoyen du Québec et il a certes droit à ses opinions sur le sujet et il peut les exprimer même dans un Québec gouverné par le Parti québécois.

Je trouve toutefois M. Trudeau bien plus courageux et affirmatif dans le débat québécois actuel qu’il ne l’a été jusqu’à présent dans un dossier qui devrait l’intéresser au premier chef en tant que leader d’un grand parti fédéral et aspirant chef de gouvernement à la prochaine élection, soit la réintégration du Québec dans la Constitution. Les accusations formulées à l’endroit de Mme Marois me semblent étonnantes de la part d’un homme qui s’est toujours refusé à dénoncer le caractère hautement diviseur joué par son père, Pierre Elliot Trudeau, dans le rapatriement de la Constitution canadienne (la nuit des longs couteaux) et par sa grande famille politique libérale dans le pilonnage effectué lors des tentatives subséquentes de réintégrer le Québec dans la Constitution (plus particulièrement lors de l’accord du lac Meech, piloté courageusement par Brian Mulroney).

Je sais bien que ce sont là deux débats distincts. Mais si M. Trudeau s’est invité dans le débat sur la charte des valeurs pour défendre les principes d’inclusion, il a le devoir et la responsabilité de s’inviter dans l’autre débat concernant l’inclusion de la nation québécoise dans la Constitution, qui a failli faire éclater le Canada. Comment peut-il prétendre aujourd’hui que ce débat n’intéresse plus les Québécois et les Canadiens, alors que son père en avait fait un enjeu politique majeur qui devait couronner sa carrière politique ? Comment peut-il minimiser le fait que près de 25 % de la population du pays n’a pas adhéré à cette Constitution au moment justement où le Parti libéral discute de ses orientations ?

En terminant, j’aimerais rappeler à MM. Justin Trudeau, Thomas Mulcair et Denis Lebel, à Kathleen Wynne (la première ministre de l’Ontario), à Monte Kwinte (député ontarien et Don Quichotte des valeurs canadiennes) à Monsieur le Maire de Calgary et à tous ces défenseurs des libertés individuelles contre le gouvernement du Québec relativement à leurs propos exprimés depuis septembre, que le Québec n’a pas à rougir quant au respect des libertés individuelles de ses citoyens et au traitement de ses minorités comparativement aux autres provinces du Canada, et ce, sous tous les gouvernements qui se sont succédé.

Je me sens toujours interpellé et insulté par ces mêmes propos qui — comme c’était le cas lors de l’adoption de la loi 101 — nous décrivent comme une société fermée sur elle-même et qui a peur de l’autre, et qui à en croire certains ne respecte pas les libertés individuelles et maltraite ses minorités. Au contraire, le Québec est une société ouverte et accueillante et le demeurera, et c’est ce message qui devrait être adressé au reste du Canada. N’ayez crainte, le Québec saura gérer l’adoption de cette nouvelle charte des valeurs et notre société en sortira grandie, comme ce fut le cas après l’adoption de la loi 101.

Ayons confiance en nous. Si l’on ne peut empêcher les autres de nous attaquer, on peut tout au moins refuser de s’autoflageller. Notre société a le droit de faire des choix différents de ses voisins sans qu’on ait à se culpabiliser. Nous l’avons fait en adoptant la loi 101 et n’allez pas croire que cela a été facile pour les « diviseurs » de cette époque qui avaient pour nom René Lévesque et Camille Laurin en lieu et place de Pauline Marois et Bernard Drainville maintenant.


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