Neutralité de l’État : tout ça pour ça?

Même la voix de la droite n'en revient pas






Eh bien, voilà. La crise de Hérouxville. Le code de vie. La commission Bouchard-Taylor. La tournée à travers la province. Les audiences publiques. Les témoignages farfelus.




Dix-sept villes visitées dans 16 régions du Québec. Quatre forums nationaux. Huit cents participants. Trente et un jours d’audiences. Un rapport de 310 pages. Trente-sept recommandations.




Trente et un groupes-sondes. Cinquante-neuf rencontres avec des experts. Un comité-conseil formé de 15 spécialistes. Treize recherches universitaires.




Neuf cents mémoires. Deux cent quarante et un témoignages. Vingt-deux forums de citoyens qui ont attiré 3423 personnes.




Puis la Charte des valeurs de Bernard Drainville. Deux cent cinquante mémoires. Deux cent quinze témoignages. Deux cents heures d’audiences. Vingt-cinq mille courriels. Neuf cent vingt-cinq messages téléphoniques.




Des chicanes. Des débats. Des amitiés brisées. Des engueulades entre chroniqueurs.




Des centaines d’éditoriaux, des lettres ouvertes à la tonne.




Sans parler des Pineault-Caron.




Et tout ça pour... ça?




SOUS LE MINIMUM SYNDICAL




Le projet de loi du gouvernement Couillard sur la neutralité de l’État n’est pas une montagne qui accouche d’une souris.




C’est une planète qui accouche d’une fourmi.




Vous êtes en train de nous dire qu’on s’est tapé deux psychodrames nationaux presque coup sur coup pour... ça?




Cette affaire-là?




Ce dilué de dilué de dilué de Bouchard-Taylor?




Cette eau de vaisselle?




Les deux bras m’en tombent.




Le gouvernement Couillard est tellement mal à l’aise avec ce dossier qu’il n’est même pas foutu d’appliquer Bouchard-Taylor, qui était pourtant perçu par l’ensemble de la population comme le minimum syndical.




Les fonctionnaires n’ont pas le droit de se masquer le visage.




Pour le reste, tout est permis. Les juges pourront porter un gros crucifix, un hijab, un tchador ou une kippa, pas de problème.




Wow. Toute une révolution.




C’est ce qu’on appelle prendre le problème à bras le corps, monsieur.




PERMIS ET INTERDIT




Et le pire est que le gouvernement lui-même n’a pas l’air de comprendre son propre projet de loi.




Les fonctionnaires ont le droit de porter le tchador, mais pas les candidates du PLQ.




De kessé?




Le tchador (défini par Philippe Couillard comme «un signe d’oppression et de soumission») est bon pour «les autres», mais pas pour «notre parti», c’est ça?




Eux peuvent le porter sans problème, mais pas «nous»?




Expliquez-moi, quelqu’un.




Si c’est bon pour pitou, ça devrait être bon pour minou, non?




Si les candidates du PLQ n’ont pas le droit de porter ce «signe de soumission», pourquoi les employées de l’État, elles, auraient le droit?




CASSETTE ET LANGUE DE BOIS




Il fallait entendre la ministre de la Justice Stéphanie Vallée défendre son projet de loi...




Plus langue de bois que ça, tu fais des copeaux quand tu te passes la soie dentaire.




Son discours sonnait tellement «cassette» que je suis sûr qu’on pouvait faire «rewind» et «fast forward» en appuyant sur son nez.




Le gouvernement croit tellement peu à son timide projet de loi qu’il l’a sorti en catimini, entre les élections partielles et la fin de la session parlementaire.




J’imagine qu’ils se disent que d’ici septembre, d’autres scandales vont éclater et distraire notre attention.




Une vraie honte.




 



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