Philippe Couillard se porte à la défense de sa responsable des communications

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Inversion accusatoire : c'est le régime libéral qui fait de l'ingérence politique dans la police depuis 2003

 Le chef libéral Philippe Couillard a pris dimanche la défense de la directrice des communications de sa campagne, Catherine Maurice.


M. Couillard a accusé durant toute la journée la Coalition avenir Québec (CAQ) de vouloir porter atteinte à l'indépendance des corps policiers, alors que Mme Maurice, du temps où elle travaillait pour le maire de Montréal Denis Coderre, avait refilé le numéro d'un journaliste à la police de Montréal pour le prendre en filature.


Le chef libéral y voit-il de l'ingérence politique?


«J'ai entière confiance en les membres de mon équipe et dans les institutions, a-t-il répété à maintes reprises, dans une conférence de presse en matinée à Roberval, dans sa circonscription. J'ai une excellente équipe.»


Selon les révélations de la commission d'enquête Chamberland sur la protection des sources journalistiques, M. Coderre avait alors demandé au chef de police de Montréal de trouver quel policier avait informé un journaliste de La Presse d'une contravention impayée du maire, tandis que la police avait demandé le numéro de téléphone du journaliste à Mme Maurice.


«Comme n'importe quel citoyen, elle a répondu aux questions d'une enquête policière, tous les citoyens auraient fait pareil, a justifié de nouveau M. Couillard lors d'une autre conférence de presse en après-midi, à Saguenay. Je ne connais pas un citoyen qui n'aurait pas répondu aux questions de la police.»


Devant la commission Chamberland, l'enquêteur dans cette affaire avait pourtant reconnu que la police aurait dû demander un mandat pour obtenir le numéro de téléphone.


M. Couillard a reproché dimanche à la CAQ de vouloir changer le mode de nomination du commissaire de l'Unité permanente anticorruption (UPAC), qui est actuellement désigné par le conseil des ministres. Le parti de François Legault veut plutôt qu'il soit nommé avec un vote aux deux tiers de l'Assemblée nationale et souhaite réévaluer la nomination du patron de l'UPAC, mais aussi de la Sûreté du Québec (SQ).


«Ce sont des intentions d'ingérence qui sont extrêmement graves, a déclaré M. Couillard. Les commentaires sur les chefs de police sont un des cas les plus graves d'ingérence politique dans le travail policier depuis qu'on ait vu au Québec depuis longtemps.»


Il a rappelé que les chefs de l'UPAC et de la SQ sont nommés «à partir de listes indépendantes, de comités indépendants, et non pas soumis à un ballottage idéologique de la CAQ».


Après avoir déposé son bulletin de candidature à Saint-Félicien, dans Roberval, M. Couillard a fait campagne au Saguenay-Lac-Saint-Jean dimanche en multipliant les engagements locaux et régionaux, sans toutefois les chiffrer.


Un gouvernement libéral réélu entend notamment financer l'amphithéâtre réclamé par la Ville de Saguenay, un projet de 80 millions $.


Le PLQ veut également prolonger le réseau de gaz naturel dans la région et régler les problèmes de transport ferroviaire de marchandises.


La région est actuellement représentée par trois députés péquistes et deux libéraux, dont M. Couillard, mais la Coalition avenir Québec (CAQ) espère y faire une percée.