John R. MacArthur, lundi 13 juillet dans Le Devoir

Obama, l'ennemi qui dérange

Obama, ce menteur ou MacArthur ce faux jeton ?

Obama... et après

«On ne peut pas dire crûment que Barack Obama est un menteur. »
Pourtant, c'est ce que fait le chroniqueur [John MacArthur dans LE Devoir de ce lundi 13 juillet 2009.->20801]
Selon M. MacArthur, on peut dire sans se tromper que le président Obama ment globalement, et ce, à un niveau considérable.
Depuis son élection on tente désespérément de ternir Obama.
Fidel Castro disait la semaine dernière que le Coup d'État au Honduras était un Coup d'État contre Obama.
La réalité semble donner raison un peu plus à Fidel qu'à MacArthur.
Il est bien facile de dire que Obama est un menteur.
A-t-on déjà lu dans la presse officielle, en huit ans de règne par le mensonge: «Bush est un menteur» ?
NON.
Incroyable tout de même. On a relevé dans des rapports détaillés des centaines de mensonges et jamais on a écrit (dans la presse officielle et surtout morale") «Bush est un menteur».
Par contre, aucune hésitation à écrire que «le jeune démocrate» (ainsi appelé par M. MacArthur) est un beau menteur.
On constate que ce Obama dérange sérieusement ceux qui aiment bien s'enturbanner de l'imposture de la démocratie, de la liberté et des fabuleux droits humains. Trois plus que nobles concepts qui sont roulés dans la boue du mensonge grossier.
L'Honorable John dit: « On n'a qu'aller au-delà de ses paroles grandioses -- pour la plupart vides de vrai sens »
Obama a des paroles vides de «vrai» sens.

Le «vrai» sens… Mais quel est-il donc ?
«Vrai» sens ou pas, plusieurs s'entendent pour dire que Obama a bien du sens lorsqu'il parle.
Obama n'est pas un magicien et malgré tout il a réussi à tenir 31 promesses sur 37. Ce n'est pas si mal pour quelqu'un qui n'a pas de «vrai» sens.
La cote de Obama descend au plus grand plaisir de ses détracteurs (détracteurs depuis le tout début).
Il était prévisible que les médias (nos soldats médiatiques de l'idéologie du non-changement) fassent tout en leur pouvoir pour ternir ce président "noir" et trop bousculant.
Monsieur MacArthur décrit différents points pour démontrer que Obama est un beau menteur:
- Obama s'est présenté comme le candidat de la paix et il poursuit pourtant trois guerres-occupations.
La paix ne se fait pas en criant ciseau.
Un seul homme ne peut renverser instantanément la vapeur de ce puissant complexe militaro-industriel et ces faucons avides de pouvoirs impériaux. Il est simpliste et illusoire de faire croire que des décennies d'habitudes impériales peuvent s'inverser par quelques discours. Obama ne contrôle pas tout. Était-il au courant du Coup au Honduras?
On dit que l'armée hondurienne n'aurait pas bougé le petit doigt sans l'accord des ÉU.
Les ÉU ont une base très bien équipée à 80 km de Tegucigalpa.
On peut utiliser les paroles de Obama, ses gestes de détente avec la bête noire des faucons prédateurs de Washington comme n'étant que mensonges si l'on considère les avancés réelles vers une meilleure entente. Mais on ne peut nier que ni Chávez, ni Castro ne condamnent Obama aussi sévèrement que le fait notre brillant chroniqueur.
Pour ces antiAméricains «primaires» que sont les Castro et Chávez, Obama n'est pas un fieffé menteur. Par contre, Bush l'était et ils [Castro et Chávez] ne se privaient pas pour le dénoncer.
Du temps de Bush, les «guerres d'occupations» n'étaient rien d'autre qu'une seule et même guerre contre le terrorisme.
Notre chroniqueur qui comprenait tant cette guerre contre le terrorisme qui servait la démocratie et les droits humains devient soudainement une colombe qui lutte pour la «vraie» Paix.
Du temps de Bush, on "comprenait" la guerre, maintenant on ne la comprend plus.
Bizarre tout de même parce que la guerre a toujours tué et a toujours fait des rivières de sang ou s'abreuve le terrorisme.
- Obama s'est dit le candidat de la réforme qui voulait «réparer» le système «brisé» de Washington, un système corrompu par les relations malsaines des puissants lobbyistes avec les représentants et sénateurs du Congrès.
Et Obama a nommé Rahm Emanuel, le champion du «pork barrel»
Eh oui! Tout stratège ne voulant pas se mettre à dos une armée doit nommer quelques généraux de l'ennemi pour contenir les ardeurs de renversement et de mutinerie.
On nomme et on dirige en se gardant le moment de corriger plus tard la situation en licenciant avec arguments à l'appui, l'indésirable qui aura servi à stabiliser une période incertaine.
- John MacArthur poursuit en disant: «Obama, avec son deuxième prénom arabe et son grand discours au Caire, se présente comme l'ami de l'Islam et comme l'écho de la rue musulmane pour se distinguer de George Bush et il se rend faire des courbettes en Arabie saoudite pays qui déteste l'idée d'une démocratie pour les musulmans ordinaires et reste cruellement indifférente au sort des Palestiniens.
Eh oui! Obama ménage l'Arabie saoudite. Bien des choses obscures entourent les liens aussi «solides» que nébuleux entre les intérêts des ÉU et ceux des riches monarques saoudiens. Pensons simplement aux attaques du 11 septembre 2001 où il a été clairement démontré que l'Arabie saoudite n'était pas blanche comme neige dans l'élaboration de ces attentats. A-t-on songé bombarder Riyad parce que tous les terroristes avaient des passeports saoudiens?
Obama est-il grand ami de Bush?
Il semble que non. Par contre, les liens étroits entre la famille Bush et les monarques d'Arabie saoudite ne sont plus à démontrer.
Encore ici, il est simpliste et démagogique de décrire cette rencontre avec les dictateurs de Riyad comme une grande visite amicale.
La démocratie et les droits des femmes en Arabie saoudite sont une honte. Notre chroniqueur s'est-il déjà offusqué des relations plus que cordiales qu'entretenaient la famille Bush et ces rois saoudiens. A-t-il fait une chronique soulignant toute son indignation lors de la tournée d'adieu de George W Bush Junior juste avant de céder le pouvoir (il a vendu je ne sais combien de milliards en armes à ses amis démocratiques (sic) d'Arabie)? Non, aucune indignation de notre chroniqueur à cette époque.
Obama, en plus d'être un menteur, est un élément qui a changé notre chroniqueur. Obama a rendu John MacArthur meilleur. C'est une agréable surprise.
- Encore simpliste et démagogique lorsque M. John nous décrit le «recul» de Obama sur l'ALENA. Ici, il faut vraiment être simpliste et nier la puissance des lobbys pro ALENA. Voyons, la puissance et l'avidité de ces prédateurs économiques qui luttent pour l'ALENA depuis des années, sont suffisantes pour faire reculer le plus déterminé des présidents.
Par contre, le temps nous dira si, sans attaquer de front l'ALENA, Obama ne corrigera pas peu à peu ses néfastes conséquences.
J'avoue que c'est bien d'avoir un chroniqueur qui parle clairement, avec des phrases complètes. Un chroniqueur tellement honnête qu'on se demande pourquoi il n'est pas Président des États-Unis.
Il est évident qu'un faux jeton n'est pas nécessairement plus honnête qu'un menteur.
Ce n'est pas la première fois que John MacArthur nous démontre qu'il est un faux jeton. Mais cette fois-ci, sa démonstration est remarquable.
Serge Charbonneau
Québec
P.S: Par ce titre: « Obama, l'ennemi qui dérange », je ne prends pas la défense de Obama. Je souligne simplement que Obama, pour plusieurs (comme pour John MacArthur) est un ennemi à abattre.
Croyez-vous qu'un jour, on puisse lire sous la plume de M. MacArthur que Stephen Harper est un menteur?
Non, je ne crois pas.
Monsieur John MacArthur est un faux jeton étincelant.


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6 commentaires

  • Serge Charbonneau Répondre

    12 juillet 2011

    Deux ans ont passé.
    Obama…
    On constate cet espoir trahi.
    Obama que je défendais.
    Obama qui était jadis attaqué.
    Obama m'a bien eu. Je crois ne pas être le seul à m’être fait avoir.
    Je me souviens de cette foule pour son assermentation !
    C'était émouvant, très émouvant.
    Obama me donnait espoir dans ces États-Unis !
    Quelle trahison!
    Quelle déception!
    Ô combien j'ai pu me faire avoir!
    Je me suis fait avoir à l'os.
    Je disais : «Obama, ce menteur ou MacArthur ce faux jeton ?»
    La réponse c'est Obama un menteur et un faux jeton.
    On peut toujours dire que ce n'est pas de sa faute.
    Même président des États-Unis, il n'a pas le pouvoir de changer les choses.
    Mais alors qui donc dirige les États-Unis ?
    Qui donc dirige le monde ?
    Serge Charbonneau
    Québec
    P.S.: Juste avant l'envoi de ce commentaire, je viens de remarquer que je m'étais aussi commenté l'an passé !
    Je terminais en disant : «Obama nous a tous eus.»
    C'est dire comment j'ai de la suite dans les idées ! (hi hi hi !)

  • Serge Charbonneau Répondre

    5 novembre 2010

    Obama, celui que je défendais…
    Comme le disait Hugo Chávez devant les Nations-Unies en 2009: "Y a-t-il deux Obama ?"
    Oui, Hugo Chávez avait espoir en Obama. Il lui a serré la main en lui souriant sincèrement lors de la rencontre de Trinidad. Fidel Castro disait que le Coup d'État militaire au Honduras était un Coup d'État contre Obama… Fidel avait aussi confiance en Obama.
    Force est de tristement constater que Obama m'a bien eu, comme il a bien eu Chávez et Fidel. Il nous a tous eus.
    L'injuste embargo US contre Cuba est toujours actif.
    La guerre ne dérougit pas.
    Le budget de la "défense" (sic, plutôt de l'attaque) est en hausse malgré l'attribution du fabuleux prix politique Nobel de la Paix.
    Rien, absolument rien n'a vraiment changé dans la politique extérieure des États-Unis.
    Obama s'est avéré être un host.. de menteur et un beau crosseur.
    J'ai pourtant, pendant de longs mois, défendu énergiquement Obama. J'ai eu des vagues d'émotion lors de son serment en janvier 2009. Des milliers d'Américains étaient à Washington et pleuraient d'espoir pour des jours meilleurs.
    Obama nous a tous eus.
    Serge Charbonneau
    Québec

  • Archives de Vigile Répondre

    14 juillet 2009

    En fait, « Barak Obama blanchit l’Amérique. » Parfait résumé de la situation.
    L’auteur aurait dû écrire les États-Unis, mais bon, c’est un Européen. De son point de vue la différence entre les USA et le Canada, notamment celui de Harper, ne doit pas être évidente.
    Votre intérêt pour la politique internationale est bienvenu sur Vigile, du moins en ce qui me concerne.
    Andrée Ferretti.

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    13 juillet 2009

    @ Serge Charbonneau:
    Barack Obama en fait, n'a cessé de mentir, depuis sa campagne électorale!
    C'est un politicien à belle gueule au service d'Israel et du grand capital! Qu'il soit noir n'y change rien: c'est seulement un signe des temps, comme dirait l'autre...
    Vous parlez de Rahm Emanuel, son chef de cabinet... C'est un citoyen israélien, ancien militaire de l'armée de ce pays, un sioniste actif qui ne s'en cache pas.
    On pourrait parler longuement de son récent choix de nouveau juge à la Cour suprême, aussi: Sonia Sotomayor, une femme de souche porto-ricaine, et ouvertement et radicalement en faveur de la cause des immigrants illégaux...
    Par ailleurs, savez-vous qui fut le principal commanditaire de la cammpagne de Barack Obama? La firme Goldman-Sachs, soit une énorme entreprise de services financiers... et parmi l'un des principaux responsables de l'actuelle crise économique, aux États-Unis!
    J'aimerais conclure en posant cette question: si l'on a jugé que John Edwards, un autre politicine à belle gueule, n'avait pas assez d'expérience pour devenir président, lors de la course à la candidature chez les Démocrates, alors pourquoi un gars qui en possède encore moins (Obama) serait-il, lui, une sorte de Messie, qui va arranger tous nos problèmes?
    Vous savez quoi? Posons-nous la question suivante: est-ce qu'il serait devenu président si tout en ayant un nom comme Barack Obama, il avait été arabe ou asiatique... ou blanc, notre beau Barack...?

  • Archives de Vigile Répondre

    13 juillet 2009

    Personnellement j'hésite.
    Je ne sais pas encore si, comme le dit M. MichelG, Obama est plus qu'un beau parleur.
    Si je refuse d'abonder dans le discrédit du politique que mettent de l'avant les propagandistes de la droite activiste affairiste qui comptent bien sur la démobilisation du peuple et des forces démocratiques du changement pour encourager leur abstentionnisme électoral et citoyen :
    - il faut donner la chance au coureur ;
    - et croire que le politique est capable de changer les chose, capable quand il est question de donner un pouvoir politique à des forces du changement, du moins qui affichent être du côté du changement.
    Sinon, on abonde dans l'idée réductrice mise de l'avant par les partisans du statu quo militariste, affairiste, à l'effet qu'il faut moins d'État, moins de pouvoir à l'État, moins d'intervention de l'État, même et surtout dans l'économie et le marché qui sauront s'autoréguler... On a vu ce que cela a donné.
    Ainsi, et surtout, si la droite attaque Obama, donc sa politique, donc son pouvoir, si elle tente de l'embarrasser, de l'intimider notamment en créant des crises, comme celle du Honduras, c'est donc que Obama les dérange. Rien que pour cela, il doit bien les déranger, contredire leurs plans, et faire plus qu'assumer l'odieux de la crise économique qu'ils ont provoquer en faisant tout ce qu'ils ont pu, le temps qu'ils ont pu, pour placer leurs pions, faire ce qu'ils voulaient, en espérant continuer longtemps après qu'ils obtiennent son remplacement une fois que la crise économique et ses pertes auront été absorbées par l'État, pour mieux continuer ensuite à le piller et à saccager la paix, le développement durable et l'environnement à leurs exclusifs profits.
    Cela passe encore par le discrédit du politique en nous faisant croire que rien ne peut rien changer à rien et qu'un vaut l'autre, indifféremment.
    La Crise au Honduras n'étant qu'un coup de semonce. Un vérification, un sondage des forces en présences...
    On le saura bien assez vite si Obama est efficace. S'il l'est, on s'en débarrassera comme on l'a fait pour d'autres, ou on tentera de le faire... S'il ne l'est pas, on le laissera faire sans le vraiment menacer.
    Ce à quoi nous assistons laisse croire qu'il commence à agacer pas mal les forces du statu quo de blocage de la minorité activiste affairiste multinationale multimilliardaire du complexe financier et bancaire info-techno-énergico-pharmaco-agrico et militaro-industriel, et qu'il est pas mal plus qu'un beau parleur.
    Ainsi, ils auraient tort. Ce n'est pas vrai que le politique est indifféremment impuissant à changer quoi que ce soit à l'emprise d'une autocratie multinationale et déterritorialisée qui de fait qui tente de gouverner le monde. Elle n'est que déterritorialisée en apparence, en fait il s'agit bien d'intérêt essentiellement occidentaux, blancs, mâles, essentiellement anglos-euro-états-uniens et leurs alliés partout dans le monde...
    Ce qu'a déclaré Obama le samedi 11 juillet 2009 à Accra ( Ghana ) n'est pas pour les rassurer et rassurer les régimes autocratiques africains sous la tutelle et la botte de cette nomenklatura occulte fasciste qui nous gouverne en sous-mains.
    « Le discours d'Obama au Ghana : quelles leçons pour l'Afrique ? »
    Lucien Pambou - grioo.com

    « Le discours prononcé le samedi 11 juillet 2009 à Accra par Obama peut être considéré comme un acte fondateur pour l’Afrique... »
    « Le discours d’Obama peut être articulé autour de quatre points essentiels que sont la responsabilité des Africains, l’Afrique dans le monde, la bonne gouvernance et la problématique de l’aide au développement. »

    À suivre...

  • Michel Guay Répondre

    13 juillet 2009

    Tout ce que fait Obama est une façade trompeuse car fondamentalement il est comme ses prédecesseurs au mains des la USA army et des bandits des multinationales
    Il ferme un camps de concentration mais pas un mot sur les dizaine de camps qui se situent ailleurs, il quitte l'irak pour mieux attaquer à partir de l'Afghanistan
    Je n'ai aucune confiance en ce beau parleur