Old Harry PQ!

Les Newfees vont nous siphonner…

Old Harry - gisement d’hydrocarbures

C’est le branle-bas au PQ. Il aura fallu que Corridor Resources (un prospecteur pétrolier d’Halifax) décide de traverser la ligne fictive, tracée sur les eaux du Golfe au-dessus du fond Old Harry (80km des Îles), qui sépare le territoire soi-disant québécois du territoire soi-disant terreneuvien pour que « les voix fortes qui portent la cause souverainiste » ne repartent en peur et
grimpent dans les rideaux. Et ce, après avoir tenté de camoufler leur soif d’indépendance énergétique galvaudée (1) sous une burqa verdâtre (voir les beaux messages sur le pétrole vert qu’on va produire nous-mêmes, plutôt que d’importer au gros prix le pétrole sale des autres :
http://independanceenergetique.org/). La belle façon de s’enrichir pour les Québécois ! On n’est pas plusse pire que les Albertains, après tout’.
Voilà-t-y pas que le prospecteur en question est tanné d’attendre, depuis 5-6 ans, que la vieille chicane de clôture finisse entre Québec et Ottawa sur la propriété des fonds marins à l’Est d’Anticosti. Un enjeu important derrière la chicane : le partage des redevances alléchantes que pourraient retirer les gouvernements concernés si un puits de pompage révélait l’authenticité
des réserves mirobolantes de combustibles fossiles qu’on estime pouvoir trouver dans les tréfonds du Golfe.
Il n’en fallait pas plus donc pour que le flambeau du gaz naturel ne se rallume au PQ. Dans un communiqué daté du 16 mars, le PQ met en garde les Québécois : l’inaction du gouvernement Charest va leur coûter cher.
« Ainsi, on pourrait voir la réserve être pompée du côté de Terre-Neuve et provoquer des conséquences environnementales dont nous ignorons l’ampleur. De plus, cela se ferait sous notre nez, sans avoir un mot à dire et sans toucher un sou de redevances. À ne rien faire comme le fait le gouvernement libéral dans un secteur aussi stratégique, on risque de perdre sur tous les tableaux », craint Sylvain Gaudreault, porte-parole de
l'opposition officielle en matière d'énergie.
Heureusement pour les Québécois (!), le gouvernement et l’opposition officielle ont pris l’affaire en mains et se sont mis d’accord pour présenter une motion commune, invitant l’Assemblée nationale à presser unanimement le gouvernement fédéral à régler le litige. Mais le méchant
Amir Khadir leur a joué dans les pattes.
En tant que Madelinot, je remercie Monsieur Amir Khadir d'avoir eu le courage de s'opposer à la motion conjointe PLQ-PQ visant à porter les revendications du Québec jusqu'à Ottawa. Il faut qu'il y ait quelqu'un qui se tienne debout chez les politiciens. Les clowns qui se narguent à l'Assemblée nationale ne nous font pas rire.
Même si je suis critique vis-à-vis certaines des positions de QS et que je ne me prive pas de le leur faire savoir, je sais reconnaître l'engagement sincère de ce parti envers les énergies renouvelables et sa vision quant à l'indépendance du Québec en matière de « non pétrole », comme dit Jean-François Lisée. Contrairement au PQ qui n'a de vert que la couleur sur son logo et qui se gargarise de l'expression « indépendance énergétique » pour camoufler son manque de vision en la matière.
Nous avons besoin, aux Îles de la Madeleine, d'un député qui défende devant l'Assemblée nationale nos intérêts face à la menace que représente pour nous l'imminence de l’exploitation d'hydrocarbures dans le Golfe Saint-Laurent, que l'on pompe du côté terre-neuvien ou
québécois. Amir Khadir est le premier député à le faire : le nôtre, qu'il ait été péquiste (l'ex député Maxime Arseneau) ou qu’il soit libéral (l'actuel député Germain Chevarie), c'est du pareil au même : la complaisance face à la ligne de leur parti. Ainsi bâillonnés, ils sont incapables de défendre même s’ils le voulaient les véritables intérêts de leur population, dans l'optique d'un développement endurable.
Ce ne sont peut-être pas les propres électeurs de Khadir qui le supportent dans sa résistance envers la mise en valeur des ressources fossiles du golfe Saint-Laurent – quoique les énergies renouvelables puissent les intéresser, ça ne se passe pas dans leur cour – mais ce député insulaire montréalais défend fort bien l'intérêt des insulaires Madelinots, qu'ils soient écolos ou
simplement préoccupés de la préservation des ressources renouvelables qui les font vivre et de la qualité de vie qui est encore la leur. Même si, dans les faits, les îles de la Madeleine c’est très loin de chez-lui.
Un Québec indépendant, ça commence par la libération des énergies sales !
L'indépendance énergétique du Québec, ça veut dire se libérer des énergies sales, pas substituer nos « propres » énergies sales à celle que nous importons d’ailleurs.
Dans le contexte planétaire actuel, il importe d’exploiter au maximum des ressources énergétiques renouvelables (nous avons d’ailleurs ici, sans prétention, des gisements de vent exceptionnels) pour sortir au plus sacrant de notre dépendance aux énergies fossiles.
Raymond Gauthier,
îles de la Madeleine
(1) Pour une véritable signification du terme, voir : L’avenir du Québec passe par l’indépendance
énergétique
, par Normand Mousseau, Éditions MultiMondes, 2009. Mousseau propose plutôt au Québec
d’abandonner le pétrole : « …avec 50 % de son énergie provenant déjà de sources renouvelables, le
Québec est particulièrement bien placé pour devenir la première grande économie à abandonner le
pétrole et à atteindre l’indépendance énergétique.»

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Raymond Gauthier17 articles

  • 12 002

Travailleur social retraité, il a été responsable de l’animation communautaire, de l’alphabétisation et de l’insertion socioprofessionnelle au Centre d’Éducation des adultes (C.S. des Îles). Il est membre fondateur et président du conseil d’administration de la corporation de Développement communautaire Unîle. Environnementaliste de la première heure aux Îles de la Madeleine, il milite depuis plus de 30 ans dans des organisations écologistes et est co-fondateur d’Attention FragÎles. Depuis 2004, il assure une vigilance permanente sur les projets d’exploration-exploitation d’hydrocarbures dans le golfe du Saint-Laurent (terrestres et extra-côtiers), ainsi que sur les dossiers connexes touchant l’énergie à la grandeur du Québec.

Votre région : Îles de la Madeleine





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9 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    17 février 2011

    Je suis bien d'accord avec eux, les péquistes. On a raison de s'ériger contre ce fédéralisme qui ne favorise que les autres, ref : les fédéralistes, et qui néglige le Québec. Quand Bernard Drainville invite la population à devenir Maitres chez nous concernant Old Harry, (http://bernarddrainville.org/drainville/2010/10/14/old-harry-soyons-maitres-chez-nous )il veut dire selon moi, soyons maîtres de nos ressources naturelles et exploitons-les pour le bien-être des Québécois avant tout. Ce bien-être inclut l'économie mais aussi l'environnement, etc... Je n'ai pas la conviction que des entreprises privées respecteraient cet équilibre. Une société d'état, beaucoup plus.

  • Archives de Vigile Répondre

    20 mars 2010


    À propos de l'énergie fossile...de Old Harry et d'ailleur,d'ici et de l'étranger.
    Suite à la déclaration d'indépendance il y aurait la création de la société d'état Pétro-Québec exerçant l'exclusivité de l'exploration,l'exploitation,l'importation,l'exportation,la gestion des réserves régionales stratégiques,la distribution,et la vente au détail des produits gaziers,le naturel/le méthane,le commerce des produits pétroliers,de l'éthanol canne à sucre,l'éthanol cellulosique.
    Pétro-Québec abolirait le privilège d'opération de Shell,Esso,Pétro-canada.
    La société aurait des partenaires minoritaires;Junex,Ultramar,Gas-Métro,Irving,des Indépendants,des coopératives régionales.
    Le pragmatisme est important dans la gouvernance d'un pays.

  • Archives de Vigile Répondre

    20 mars 2010

    Refuser que le Québec exploite son grand potentiel gazier et pétrolifère sous de falacieux prétextes pseudo-écologistes, c'est se complaire dans la vieille maxime «french canadian»: être nés pour un petit pain...
    Pourquoi se restreindre à petit pain quand la boulangerie nous appartient.
    Vive le Québec libre..et riche!
    Jacques L. (Trois-Rivières)

  • Raymond Gauthier Répondre

    20 mars 2010

    Pour attiser la discussion, ou jeter de l'huile sur le feu, qu'on me permette de citer un extrait de l'analyse que le duo Marc Laviolette et Pierre Dubuc (oh la, la !) publiaient dans Le Devoir du 12 mars (veille du congrès fatidique pour le SPQ maintenant libéré) et intitulé : S'enrichir durablement, c'est s'enrichir collectivement. Il est évidemment question dans ce texte de création de richesse, mais selon une vision un peu dérangeante ; ce qui a pu être la goutte faisant déborder le barrage... pour ainsi dire.
    Les auteurs mettent en effet l'emphase sur l'énergie qui caractérise le Québec et voient « une occasion exceptionnelle de tirer profit de notre immense potentiel hydroélectrique en cette période de crise énergétique et environnementale. Nous pouvons procéder à la deuxième phase de l'électrification du Québec. Une utilisation intelligente et avant-gardiste de cette énergie renouvelable permettrait de réduire considérablement notre dépendance au pétrole, de développer une économie moderne à l'heure du XXIe siècle et d'atteindre le plein emploi en mettant à contribution nos ressources scientifiques et intellectuelles.»
    Ils identifient cependant 3 obstacles à la réalisation d'un tel projet collectif. Après les contraintes constitutionnelles, l'orientation actuelle d'Hydro-Québec, se présente l'obstacle suivant et je cite :
    « Un troisième obstacle au développement d'une deuxième vague d'électrification du Québec est de changer de cible. C'est le danger que représente le projet Old Harry, soit l'exploitation des gisements de gaz naturel et de pétrole qui dormiraient au large des côtes des Îles-de-la-Madeleine. L'exploitation de ces ressources serait sous-traitée à l'entreprise privée, et fort probablement à la pétrolière Total, ce qui lui permettrait, entre autres, de rentabiliser le port méthanier de Rabaska dont elle est déjà en partie propriétaire. Rappelons que l'actionnaire de référence de Total est la famille Desmarais par l'entremise de Power Corporation.
    Plus important encore, notre objectif ne se résume pas à l'indépendance énergétique, mais comprend également la diminution des émissions de gaz à effet de serre. Notre modèle ne doit pas être la Norvège dont le fonds souverain, alimenté par les profits de l'exploitation du pétrole, fluctue au gré des variations boursières, mais bien la Suède, qui vise la fin de sa dépendance aux produits pétroliers.»
    Pas étonnant que ce point de vue ne concorde pas avec la vision de la richesse du PQ.
    Je recommande la lecture complète de l’excellent texte des dissidents de la foi péquiste, rabroués par leur parti.
    Raymond Gauthier

  • Archives de Vigile Répondre

    20 mars 2010

    Terre-Neuve a conclu en 1985 une entente avec le fédéral sur l’exploration et l’exploitation du pétrole et du gaz naturel dans le golfe du Saint-Laurent. Ottawa,sous un gouvernement libéral, a refusé de signer une entente similaire avec le Québec.Son PM Charest et particulièrement la ministre des Ressources naturelles, Nathalie Normandeau, sont au neutre.
    Le Québec risque de se faire damer le pion par Terre-Neuve dans le dossier «Old Harry» au large des Îles-de-la-Madeleine et voir filer des milliards de dollars.

  • Archives de Vigile Répondre

    19 mars 2010

    Pour en contrôler l'exploitation ou non, il faut en avoir à la propriété. Or Charest a bradé les droits d'explorations gaziers et pétroliers qui appartenaient à Hydro Québec à des petites compagnies qui servent de paravents pour des multinationales. Dans le cas des réserves prouvées du site Hold Harry (près des Iles de la Madeleines) les droits ont été cédé à Gastem qui appartient à un ex ministre libéral.
    http://www.vigile.net/Les-Liberaux-font-mains-basses-sur
    La stratégie à suivre pour le Québec est celle mis en place par M Landry (2002); qui s'apparente à celle de la Norvège et que Charest à démantelé (2004). Mme Marois s'est rendue en Norvège pour se faire une tête sur la stratégie à suivre:
    http://www.vigile.net/Mme-Marois-en-vacance-j-espere-que
    Je vous rappel que la Norvège a un fond pétrolier qui avoisine les 500 milliards et que ce pays est le mieux placer au monde pour faire face à la crise et en tirer profit.
    La défense des intérêts supérieurs du Québec commande que l'on protège la propriété de ce bien publique. Y renoncer sous prétexte que cette ressource peut poser de possibles problèmes tant qu'à son exploitation revient à dire qu'on a perdu de vue l'intelligence élémentaire de nos intérêts.
    JCPomerleau

  • Archives de Vigile Répondre

    19 mars 2010

    Ce vol des ressources québécoises par le fédéral en ricochet avec Terre-Neuve est une ignominie envers les Québécois qui ne peut être que profitable à la cause de l'indépendance nationale.
    Malheureusement, sur cette affaire, le projet actuel du PQ est un gâteau pour l'entreprise pivée (surtout étrangère) dont les Québécois ramasseront les miettes laissées sous la table.
    Je suis bien d'accord avec Marois que l'État a le nez dans des affaires (business) qui seraient plus efficacement gérées et donc profitables dans la société civile, mais les ressources naturelles doivent être STRICTEMENT affaire d'État. Seuls des partenariats avec des entreprises dont la technologie est essentielle et non-disponnible autrement sont acceptables en autant que la majorité de contrôle demeure à l'État. Un indépendantiste ne peut penser autrement.

  • Archives de Vigile Répondre

    19 mars 2010

    Mais de quelle menace parlez-vous? De devenir riche? De sortir de la 10/42 comme les Terre-neuviens?
    Vous me faites penser aux écolos qui croient au réchauffement de la planète! Ils pensent pour 50 ans à venir, plutot que de penser à demain
    matin.
    Old Harry est une découverte extraordinaire qui va permettre aux Québécois de se libérer du maudit pétrole importé comme les Brésiliens ont fait. Lâchez-moi avec l'environnement, aujourd'hui tout ça se fait sans le moindre gâchis
    http://www2.petrobras.com.br/ri/pdf/2007_Formigli_Miami_pre-sal.pdf

  • Richard Lefrançois Répondre

    19 mars 2010

    Merci Monsieur Godbout de nous rappeler qu'il faut rappeler à l'ordre les politiciens insouciants dans ce «dossier» (terme de technocrates à la mode).
    Je n'ai rien d'autre à ajouter que la réflexion générale qui suit
    Toutes ces tractations (qui dissimulent des appétits voraces) sur les ressources énergétiques, celles du sol (nos terres par les Chinois) ou du sous-sol (sables polluants de l'Alberta, dans le Golfe, etc.) ne font que perpétuer le mirage de la croissance économique éternelle. Nous endossons trop souvent ces projets, aveuglés par ce fantasme de la consommation sans fin. Ce même modèle de croissance, même tempéré par l’objectif illusoire du développement durable, doit aussi son efficacité à la répartition inéquitable des revenus et à la dégradation de l’environnement physique et humain, ce qui met en péril les conditions de vie des générations actuelles et futures.
    Me réclamant «objecteur de croissance» au moins sur ces questions d'exploitation d'énergies polluantes, un modèle alternatif celui de la croissance tempérée ou soutenable (mais ma préférence va du côté de la décroissance démographique et économique) aurait l’avantage d’imposer des limites à l'exploitation abusive et à l’empreinte écologique et de s’assurer que nos comportements de producteur et de consommateur soient disciplinés et orientés vers les intérêts supérieurs de la collectivité et non ceux d’une minorité.