Ottawa songe à abolir la prime au bilinguisme des fonctionnaires

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La marginalisation du français se poursuit au Canada





OTTAWA | Le chef de la fonction publique fédérale suggère d’abolir une prime de 800 $ offerte annuellement à quelque 87 000 fonctionnaires qui occupent des postes bilingues.


Dans un rapport rendu public jeudi, le greffier du Bureau du conseil privé, Michael Wernick, propose de supprimer les primes au bilinguisme en vigueur depuis 1977 pour financer à la place des programmes de formation linguistique.


«Trop de fonctionnaires qui travaillent dans des régions bilingues ne se sentent pas à l’aise d’utiliser la langue officielle de leur choix dans leur milieu de travail», note-t-on d’emblée dans le document de 27 pages qui fait la promotion de l’utilisation du bilinguisme dans la fonction publique fédérale.


Le boni, qui a coûté 68 millions $ au trésor public l'an dernier, a été créé afin de «récompenser les compétences et les efforts des employés occupant des postes bilingues».


Pour obtenir leur prime, les fonctionnaires qui occupent un poste bilingue doivent réussir un examen de langue.


Les résultats des tests sont valides pendant cinq ans, mais en général, l’employé n’a pas à se soucier de repasser un examen, à moins qu’il ne change de poste.


Cette situation fait en sorte que les fonctionnaires se préoccupent davantage de réussir le test, plutôt que de «conserver les compétences linguistiques acquises».


«La prime au bilinguisme est complètement détachée de l’utilisation des langues officielles», souligne-t-on.


Le porte-parole du ministre responsable du dossier affirme par courriel que le «gouvernement accueille favorablement le rapport.»


«Nous nous intéressons vivement à ses recommandations, a écrit Jean-Luc Ferland. Elles joueront un rôle clé dans l’élaboration d’un plan visant à renforcer l’utilisation des langues officielles dans les milieux de travail fédéraux.»


Le président d’Impératif français, Jean-Paul Perrault, estime pour sa part qu’Ottawa devrait plutôt bonifier la prime, dont la valeur n’a pas augmenté depuis 40 ans.


Quant au volet formation, le militant estime que «si le gouvernement fédéral est sérieux, il devrait commencer par faire en sorte qu’il soit plus facile d’apprendre le français dans les écoles à l’extérieur du Québec».




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