Petit mode d’emploi pour éviter la grève

Élection Québec 2012 et le Conflit étudiant


Marc Paquin - Étudiant au cégep du Vieux-Montréal
J’étudie au cégep du Vieux-Montréal, je suis favorable à la hausse des droits de scolarité, et contre la grève étudiante. À ce titre, j’aimerais présenter des options afin de favoriser un retour en classe sans grabuge et sans recours aux tribunaux.
Et si les étudiants ne retournaient pas en grève? Peu probable, me dira-t-on, puisque la session n’a été qu’interrompue et pas annulée. Ce qui implique que les mandats de grève, là où il y en a, tiendraient toujours. Certaines associations tiendront de nouvelles assemblées pour consulter leurs membres et décider s’ils poursuivent la grève ou non. Cependant, certaines associations sont gouvernées par des règles désuètes selon lesquelles l’assemblée doit obtenir un quorum de 10 % et, de ce nombre, que 2/3 des étudiants votent pour «reconsidérer» le mandat de grève. Ce n’est qu’à ce moment qu’un vote normal de 50 % + 1 peut être tenu pour décider de rester en grève ou non. Lourd comme procédure, n’est-ce pas?
Eh bien, chers amis, il y a une porte de sortie. Tout dépend bien sûr des règlements propres aux associations, ce qui implique un minimum d’information, mais voici une ébauche:
Vote électronique. La plupart des établissements ont la capacité de consulter la totalité de la masse étudiante, enregistrer le vote et le valider avec des observateurs. Vérifiez au préalable avec vos bureaux administratifs et techniques. Avec cette méthode, le facteur d’intimidation et de désenchantement habituel peut être évité.
Quitter les associations. Les administrations des cégeps et des universités ne respectent les décisions de grève étudiante que par courtoisie. S’il y a suffisamment d’étudiants « libérés » de leurs associations, le mouvement de grève ne peut que se dégonfler et les cours peuvent reprendre. Le seul hic est que les étudiants n’auraient plus leur mot à dire sur les décisions en assemblées, mais il y a tant de règlements et de politiques qui gouvernent les établissements que leurs droits ne seraient pas en danger.
Dissoudre les associations. Pas si simple, et requiert un vote tenu auprès de 25 % de la masse étudiante, un référendum étant tenu préalablement (pour lequel on doit voter en premier). Une fois l’association dissoute, une faculté ou un cégep doit entreprendre de nouveau le processus de formation d’association (selon la loi 32, Loi sur l’accréditation et le financement des associations d’élèves ou d’étudiants).
Formuler une plainte envers une association. La loi 32 prévoit une mesure où un inspecteur passe en revue la performance d’une association et si cette dernière sert toujours les intérêts de ses membres. Ceci suppose cependant qu’il y a au moins 25 % de la masse étudiante qui ont une dent contre leur association. Encore une fois, pas si simple.
Ces options ne sont présentées qu’à titre d’exemple. Chaque étudiant aux prises avec cette crise devrait se familiariser avec la charte et les règlements de l’association. Il existe des manières d’empêcher une association de s’emballer, mais ça prend du temps et de l’effort. Comme toute chose qui en vaut la peine.
***

Marc Paquin - Étudiant au cégep du Vieux-Montréal


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé

-->