Le principe de non-intervention dans la souveraineté d’un pays est inscrit dans la charte des Nations unies. Or cette règle de droit international n’est pas absolue car la souveraineté implique aussi l’obligation pour un pays de protéger ses citoyens. Lorsqu’une population subit des préjudices majeurs à la suite de la répression infligée par son gouvernement et que celui-ci refuse ou néglige de redresser la situation, c’est la responsabilité de la communauté internationale d’agir à sa place. Cette règle de droit s’appelle la responsabilité de protéger. Elle prend sa source des déclarations, engagements et traités internationaux sur les droits de la personne, de même que dans la loi internationale humanitaire.
Les conditions pour appliquer cette norme de droit international existent au Venezuela, mais la communauté internationale n’assume pas pleinement sa responsabilité de protéger le peuple vénézuélien.
Un pays détruit par son propre gouvernement
Le Venezuela est un pays en faillite. Ses dirigeants, au niveau du pouvoir exécutif, sont des prédateurs des droits de l’homme, des corrompus liés aux activités illicites, dont le trafic de la drogue et des armes ainsi que le blanchiment d’argent. Ils ont dilapidé les ressources de l’État et détruit l’économie. Le taux d’inflation atteint 1600 % en 2017, soit le pire au monde. Plus de 80 % des citoyens du pays sont incapables de se nourrir trois fois par jour. C’est un État qui a déclaré la guerre à son peuple !
La pénurie de médicaments est telle que la mortalité infantile a augmenté de 36 %, et celle des femmes enceintes de 65 %. Les hôpitaux sont dévastés. Les diabétiques, les cancéreux et les personnes atteintes du VIH/SIDA sont condamnés à mort.
Bref, il s’agit d’une crise humanitaire colossale. Le gouvernement refuse l’aide humanitaire. Assujettir ainsi intentionnellement la population civile à vivre dans un état de pauvreté et de souffrance extrêmes constitue un crime grave contre l’humanité.
Cruelle violence du régime contre les citoyens
Le régime exerce une violence délibérée et systématique contre ses citoyens parce qu’ils exercent leurs droits fondamentaux de manifester contre leurs conditions de vie inhumaines, pour réclamer la tenue d’élections libres et le retour à l’État de droit. Cette répression est menée par la garde nationale, mais aussi par les « collectivos », ces milices armées qui comptent quelque 100 000 individus payés par le gouvernement et qui ne font partie d’aucune force de l’ordre.
Récemment, plus de 2000 manifestants ont été arrêtés, souvent battus et traduits devant des tribunaux militaires. De nombreux cas de torture et au moins 50 meurtres ont été rapportés par les ONG locales. De nombreux opposants du régime sont condamnés à la prison par des parodies de tribunaux.
Maduro consolide sa dictature
Le régime tortionnaire du président Nicolas Maduro a pris des mesures extrêmes visant à annihiler le pouvoir législatif dans le seul souci de saper les bases de la démocratie représentative et de consolider son pouvoir autocratique. Le eecrétaire général de l’Organisation des États américains (OEA), Luis Almagro, la d’ailleurs qualifié ces mesures de coup d’État. Bien plus, le gouvernement a refusé d’honorer la procédure de destitution du président amorcée par l’opposition alors que 1,8 million de signatures avaient été obtenues en quelques jours, soit neuf fois plus que le veut la loi. La Cour suprême du pays a annulé systématiquement toutes les lois votées par le Parlement.
La mauvaise foi du régime bolivarien
Depuis des mois, de nombreux pays ont incité au dialogue pour sortir de la crise. En 2016-2017, des efforts de médiation ont été entrepris par la République dominicaine, le Panama et l’Espagne avec l’appui des États-Unis et du Vatican. Ils ont échoué. Or, pour le Venezuela, ces appels au dialogue et à la médiation deviennent une tactique pour gagner du temps afin de consolider le pouvoir du régime et de réprimer l’opposition.
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