Pour leur 24e acte à Paris, les Gilets jaunes avaient prévu une «marche sur les médias». Dénonçant l'impartialité de ces derniers à leur sujet, ils se sont rendus devant les sièges de plusieurs rédactions parisiennes afin d'exprimer leur colère.
Quelques centaines de Gilets jaune ont entamé, le 27 avril en début d’après-midi, une «marche sur les médias». Objectif ? Réclamer un «traitement médiatique impartial», d’après une page Facebook créée pour l’occasion. «Dans une démocratie, il est anormal qu’un pouvoir aussi puissant que les médias parvienne à noyer les revendications phares du mouvement des Gilets Jaunes. C'est pourquoi nous allons marcher de la Maison de la Radio à TF1, de CNews à LCI, de France Télévisions à BFM TV. Cette manifestation se clôturera devant le Conseil supérieur de l'audiovisuel», peut-on y lire.
Le cortège s’est mis en route aux environs de 13h depuis le parvis situé à proximité de la Maison de la Radio en direction de TF1, LCI et CNews, avant de traverser la Seine pour rendre visite à France Télévisions et enfin à BFM TV. Dans la foule, des banderoles en faveur du référendum d’initiative citoyenne (RIC), principale revendication du mouvement, des messages de soutien à Gaspard Glanz, journaliste interpellé durant l’acte 23, et des messages comme «La précarité n’est pas un métier» ou «L’IGPN a-t-elle pris une année sabbatique ?».
«Collabos les journalistes»
«Comme chaque manifestation, nous essayons de dégager un thème et aujourd’hui c’est celui des médias pour mettre l’accent sur le manque de partialité sur le traitement de l’information concernant les Gilets jaunes avec l’ensemble des insultes que l’on peut entendre et la diabolisation du Gilets jaunes», explique au micro de RT France Jérôme Rodrigues, une des figures du mouvement, ajoutant que les Gilets jaunes n'étaient «pas des terroristes, des violents, mais simplement des gens en colère».
Empêchés d’accéder au parvis du bâtiment où se trouvent les locaux de CNews par plusieurs fourgons des forces de l'ordre, des Gilets jaunes scandaient : «Vous [les journalistes] êtes des vendus et des pourris» ou encore «Collabos les journalistes».
Deux jours après les annonces d’Emmanuel Macron en réponse à la crise qui secoue le pays depuis la mi-novembre, les Gilets jaunes voulaient manifester leur mécontentement à propos de ce qu’ils considèrent comme des effets de manche. Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, 5 500 Gilets jaunes manifestaient en France à 14h, dont 2 600 à Paris. A 16h30, la manifestation se déroulait toujours dans le calme.