"Personne n'a parlé du ketchup casher"

Pour la gouverne de Madame Elkouri

Tribune libre - 2007

Madame Elkouri qui était ravie que l’on n’ait pas abordé la question du ketchup casher lors du premier forum public de la commission Bouchard-Taylor à Montréal, s’est, par contre, dite troublée d’une préoccupation apportée par une personne qui a pris la parole.

Je cite un extrait de son article intitulé : [Personne n’a parlé du ketchup casher->10475], paru dans La Presse du samedi 24 novembre 2007. Voici cet extrait qui en dit long sur la perception de la Madame : Outre les classiques discours déjà entendus mille fois, («moi, je tiens au crucifix» ou «moi, je porte mon voile par choix» ou «moi, j’aimerais travailler, mais je ne trouve pas de travail»), outre quelques discours troublants (« je ne suis pas antisémite, mais je me demande pourquoi il y a autant de juges juifs à la Cour suprême»), le ton était souvent bon enfant. (Les soulignés sont de moi)

Pour la gouverne de Madame Elkouri et d’autres personnes qui ne connaissent peut-être pas une des sources menant à cette constatation, je rappelle que l’organisme B’nai Brith qui se présente comme étant le principal organisme de défense des droits de la communauté juive a mandaté Me Steven Slimovitch pour exprimer publiquement son mécontentement après avoir pris connaissance de la composition du nouveau cabinet de Jean Charest ! En effet, leur porte-parole a précisé : « C’est grave ! Il y a trois juifs à la Cour suprême du Canada sur neuf juges. Ici, au Québec, il y a zéro ministre juif sur presque vingt. C’est très loin d’être un conseil des ministres représentatif de la population, déplorait Me Steven Slimovitch, avocat-conseil pour cette organisation ». (Référence : [La communauté juive déçue->6141], Le Soleil, vendredi 20 avril 2007)
Dois-je comprendre qu’un juif a le droit de faire allusion à cette situation mais pas un non-juif ? Dois-je aussi comprendre qu’il s’agit là d’un droit acquis, d’un privilège éternel ou d’une reconnaissance de la nécessité péremptoire de leur accorder 30% de sièges ?
J’arrête ici mon ironie, car je crains qu’encore un peu, et on me taxera d’antisémitisme. Je dirai cependant que j’en ai assez que l’on dénonce les apparences de non-rectitude politique avant même de s’informer de ce dont il s’agit!
L’ex-catholique que je suis a appris qu’une fois que l’on a tendu les deux joues (et dans le cas des Québécois, il n’y en a pas eu assez de deux), on en arrive à répondre au coup par coup.
C’est précisément là, où le bon peuple en est rendu!

Serge Longval,
Longueuil


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    25 novembre 2007

    Puisque monsieur Slimovitch trouve normal qu'il y ait trois juges sur neuf à la Cour Suprême et anormal qu'il n'y ait aucun ministre juif à Québec, rappelons que les juifs font au maximum 1,4% de la population québécoise et encore moins dans l'ensemble du Canada. Par ailleurs, ce monsieur trouverait-il normal que chaque confession religieuse, culturelle ou ethnique soit représentée au Cabinet provincial? Il faudrait alors plus de ministres qu'il y a de députés dans toute l'Assemblée nationale! Et pourquoi les juifs plus que les autres? On est où, là?
    Il y a plus de musulmans au Québec que de juifs; à ma connaissance, aucun ne se formalise de leur absence à la Cour Suprême ou au Cabinet. Ne vous en faites pas, monsieur Slimovitch, le ridicule ne tue pas, vous en êtes une preuve vivante.