Lettre à un ami qui m'accuse d'intolérance

Pourquoi cet élan de colère qui ne ralentit pas chez moi ?

Tribune libre

Bonjour M,
L’être humain est un paradoxe ambulant. Sinon, la vie manquerait grandement de fantaisie. Chez vous comme chez moi et les autres, le paradoxe fait partie intrinsèque d’une personnalité en mouvance.
Vous n’y allez pas de main molle en établissant tout de go un lien entre mes écrits, le parti national-socialiste allemand et l’horreur de la Shoah. Cela frise le détournement de la réalité et les raccourcis pris avec l’Histoire.
Entre le lavage de mains à répétitions, tant du parti libéral québécois que le canadien, et l’extermination d’humains organisée sur une base raciale, il n’y a aucune commune mesure.
Rassurons-nous immédiatement sur un point. Même si nous ne partageons pas les mêmes points de vue, il n’est pas question que je laisse tomber nos rares échanges épistolaires sous prétexte que vous n’êtes pas fin avec moi. Je vous trouve trop sévère, mais bon, vous ne seriez plus l’ami que je connais s’il en était autrement.
Afin de dialoguer sur ce thème très sérieux qu’est le nationalisme ethnique, racial ou même politique, revenons à votre admonestation amicale.
J’ai toujours été un peu dur dans mes emportements, mais là, je constate par moi-même que je me radicalise dans mes positions. Je ne me justifie pas, je l’explique.
Pourquoi cet élan de colère qui ne ralentit pas chez moi ?
Parce que je ne suis pas un ange et parce que j’en ai assez de me faire four… sans rendre la pareille.
Parce que je suis éminemment tanné de tendre l’autre joue.
Parce que j’ai décidé d’occuper le terrain de l’adversaire et d’utiliser les mêmes armes dénigrantes.
Dernièrement, j’ai lu un écrit qui m’a permis de me rafraîchir la mémoire. En fait, c’était comme un cours de « Libéraux 101 ». L’auteur rappelait que ce parti était déjà corrompu sous Simon-Napoléon Parent, premier ministre de 1901 à 1905. Ce bon Libéral ami des grosses compagnies étrangères donnait nos ressources naturelles aux meilleurs graisseux de pattes de « polis p'tits chiens ».
Afin de favoriser ses « tinamis », il fait baisser de $1.50 à $0.65 le droit d'exportation sur chaque corde de bois à pâte. En cela, le Plan Nord de Charest dernièrement repris par les Libéraux du bon docteur Couillard-Porter n’a rien inventé. Ce n’est qu’une continuité.
Précisons aussi que Lomer Gouin, qui a pris la relève de Napoléon (pas l’empereur, mais le minable premier ministre du début de ce siècle), sélectionnait les amis du régime afin de leur accorder les plus lucratifs contrats. Gouin tenta par tous les moyens de laver la réputation des Libéraux en confiant la présidence d’une commission d’enquête à (devinez qui ?)…
BINGO ! Il confia ce travail à son ami Libéral bien sûr, Louis-AlexandreTaschereau. Charest n’a donc rien inventé en confiant la Commission "post-it" à un ami de Jacques Dupuis (coudon ! Il est rendu où, celui-là?), Michel Bastarache. Un très fiable juge libéral entièrement peint en rouge que l’on sort prématurément de la boîte à boules à mite de la Supreme Court.
En 1970, les pégreux s’occupaient bien des intérêts du ministre Pierre Laporte. Grâce à la CECO, on s’aperçut que la pègre du temps (les mafieux et Hell’s d’aujourd’hui) l’a aidé à organiser sa course à la chefferie, ce qui bien sûr n’a rien à voir avec sa mort dramatique et plus que regrettable. Enfin, en 1974, Bourassa ne voyait aucun mal à ce que son gouvernement finance les affaires de sa belle-famille (affaire Paragon).
À son arrivée au pouvoir, en 1976, René Lévesque mit sur pied la commission Malouf qui démontra que les libéraux de Bourassa avaient grandement profité de la générosité des firmes Lavalin et Désourdy-Duransceau. Dieu que le monde est petit !…
J’arrête ici, le reste de l’histoire est tellement proche que je suis certain qu’avec un minimum d’efforts plusieurs scandales de même nature titillent déjà votre mémoire. Bref, ne vous en déplaise, les mains des Libéraux sont sales.
Je généralise, tout comme on dit que les séparatisses sont comme ceci et comme cela. Tout comme les pro-charte sont des racistes xénophobes finis et les musulmans des islamistes assoiffés de conquête en pays mécréant.
Vous et moi savons très bien que cela ne reflète pas l’exacte vérité pour chaque individu associé à ce parti, mais pour le moment elle me convient, tout comme les fédéralistes à la Chrétien ont justifié les dépenses de centaines de millions en commandites au nom d’une guerre non déclarée envers ceux qui veulent faire éclater le pays.
Les Québécois de souche - hé oui, je distingue les Québécois de souche et les autres - ont assez soufferts de multiples coups fourrés provenant des multiculturalistes qui se sont rapidement alliés les allophones et les pratiquants de religions en grande partie minoritaires.
Comme je l’ai écrit plus haut : Fini le temps où je tendais la joue, maintenant je combats sur le même terrain avec les mêmes armes.
René Lévesque fut un héros en son temps. Il n’a jamais été un indépendantiste, mais un associationniste. Bien sûr, en cela il était en phase avec la population, mais voyez où cela nous mené : la culture et la langue sont gravement en danger et le bon peuple de souche n’a jamais été autant méprisé.
Dois-je attendre que la fierté perdue des Québécois ressurgisse par miracle ? Oh que non !
Terminée la mièvrerie du : « on va faire semblant qu’ils vont nous écouter pour recueillir quelques miettes de pouvoir ».
Terminé le temps du : « allons-y par étape… ils vont comprendre notre situation ».
Pour bien se faire comprendre et respecter, on en est rendu à la coercition, avec tous les risques que cela entraîne. Mais vous savez, risque pour risque, je préfère celui de me tenir debout, à ma manière. Je préfère le respect (et même un début de crainte) plutôt que le mépris !
L’occupation de la rue l’an dernier est une démarche machiavélique désirée par un gouvernement pourri à la moelle. Et cela, la grande majorité des observateurs politiques «objectifs» sont en accord avec cette conclusion. Pas vous ?
Saviez-vous que Charest recevait en cachette un salaire supplémentaire à celui payé par l’État ? Moi, je le savais depuis plusieurs mois. J’avais déjà lu tout cela sur le site Vigile.net, et combien bien d’autres, nous attendions la confirmation de cet autre coup fourré.
Qui lui a payé ce salaire supplémentaire ? Le parti ? Et qui subventionne ce parti en retour d’un reçu d’impôt ? Le bon peuple…
Je me suis donc retrouvé à payer ce salaire caché durant au moins dix ans.
Quel autre pont d’or a-t-il reçu pour venir saper les bases économiques du Québec que, de peine et de misère les gouvernements précédents avaient réussi à mettre sur pied ? (Avec la complicité du « spécialiste » en économie, Raymond Bachand)
Des salauds, il y en a partout. Il se trouve qu’il y en davantage dans certains secteurs. Et la « famille libérale » en contient beaucoup trop à mon goût.
Quand Charest a divisé la société en ciblant les jeunes étudiants comme étant l’ennemi désigné du bon peuple, qui croyez-vous a fait un tort incommensurable à cette société déjà trop affaiblie par la peur de tout ?
Ce sont les Libéraux qui ont alimenté le feu dans la rue qui s’est peu à peu apaisée lorsque le bon peuple s’est soudainement réveillé parce qu’on attaquait SES enfants. Il a exprimé son désaccord en tapant sur ses chaudrons pour dire : Ça va faire !
Malgré tout cela, l’ignoble Charest a déclenché une élection en plein été en ciblant encore une fois la jeunesse anarchiste, en ciblant les méchants étudiants, en ciblant l’avenir.
Le pari fut presque gagné (à quatre députés près) ayant réussi à faire élire 50 députés, essentiellement à cause du vote captif et largement acquis de sa base ethnique, linguistique et économique.
Et ce bon docteur Couillard-Porter qui se négociait un emploi dans le secteur privé alors même qu’il était ministre de la Santé et qui, par un autre hasard, a ouvert la porte au privé avant de quitter en pleine montée, le gouvernement, sachant pertinemment qu’il ne serait pas Vizir avant le départ du Grand Vizir Charest.
Ce bon docteur Couillard-Porter qui croit à ses chances de devenir le prochain premier ministre et qui a siégé au comité de surveillance du SCRS en même temps qu’une «vague connaissance», Arthur Porter, qui présidait ce dit comité.
Les gens qui restent ou qui se joignent au Parti Libéral, les délégués couards qui se taisent, les députés qui acceptent de ne pas parler plutôt que de faire valoir leur point de vue divergent dans le dossier de la charte, ne méritent pas mon respect, mais mon mépris.
Le Parti Libéral est un sale parti, les personnes le moindrement politisées sont conscientes de tout cela. Voilà pourquoi ce parti et ses membres ne méritent que mon mépris parce qu’ils ont les mains sales et refusent qu’il en soit autrement.
Merci d’avoir livré votre pensée, j’ai toujours admiré chez vous cette retenue qui vous honore. Voilà pourquoi nous sommes si différents, tout en étant respectueux l’un envers l’autre.
Je persiste, persiffle et je signe, conscient de ma colère et non de la haine, à moins que ce mot ne signifie : animosité ou inimitié et ressentiment.
Dans ce cas, j’assume.
Serge Longval, Longueuil


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    10 novembre 2013

    Un peu comme à l'époque de Noé, la terre est remplie de violence.
    L'une des preuves les plus flagrantes de cela, c'est l'écart entre riches et pauvres qui ne cesse de croître.
    Et on s'en va, malheureusement, vers un dénouement semblable à l'époque de Noé où la fureur de la nature va finir par tout emporter.
    Déjà, les cataclysmes naturels sont de plus en plus véhéments et la nature se révolte contre l'être humain.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    9 novembre 2013

    "Le pari fut presque gagné (à quatre députés près) ayant réussi à faire élire 50 députés, essentiellement à cause du vote captif et largement acquis de sa base ethnique, linguistique et économique..."
    ...et si sa "cat-woman" de cuir vêtue était revenue à ses côtés, les Québécois auraient mordu à l'hameçon et lui auraient donné ses 4 députés manquants!
    Comme le dit ce matin Mme Andrée Ferretti: (Que manque-t-il dans le cerveau lavé de ce peuple) pour qu'un gouvernement si nocif ne subisse pas un immense balayage? Sommes-nous définitivement décérébrés? La victoire de Lord Durham?